Nous avons déjà abordé le sujet des robo advisors et nous nous tournons aujourd’hui vers le site investorjunkie.com qui propose un tour d’horizon de cette nouvelle façon d’appréhender les investissements et l’allocation d’actifs.

La question principale est de voir si les ordinateurs, qui ont déjà remplacé les humains pour certains types de décisions d’investissements (high frequency trading par exemple ou encore les fonds CTA systématiques), pourraient également les remplacer pour donner des conseils financiers judicieux.

L’investisseur avait jusqu’à maintenant deux options principales : gérer lui-même ses investissements ou être conseillé par un spécialiste en investissements financiers. L’investisseur que nous considérons ici n’est pas un individu particulièrement fortuné mais plutôt un épargnant lambda. Aux Etats-Unis il serait typiquement de ces personnes qui doivent autofinancer leur retraite, donc un épargnant avec un horizon de temps relativement long. Or, la plupart de ces personnes ne possèdent pas les notions de finance suffisantes pour gérer de façon « optimale » leurs investissements. Une aide leur est donc nécessaire.

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Si nous prenons en compte les frais moyens que les conseillers financiers prélèvent, ainsi que tous les autres frais supportés par l’investisseur, tels les frais de transaction, de garde, etc. – surtout dans un environnement de taux obligataires bas – le problème est posé de manière encore plus précise : comment conseiller correctement des petits investisseurs pour un prix raisonnable ?  Une des solutions proposées est de recourir à des sociétés qui basent leur modèle d’affaire sur des algorithmes, les robo advisors.

Comme le précise Larry Ludwig sur le site, les outils en ligne de type « robot-conseillers » ne sont pas réellement nouveaux mais la dimension des frais ajoute un nouvel élément important. En effet, sur l’ensemble des services proposés à l’investisseur, le coût du conseiller représente la part la plus élevée des frais donc une optimisation de ceux-ci constitue la base même du concept. L’utilisation d’ETFs, permettant des coûts de transaction faibles lors des rééquilibrages du portefeuille, représente l’autre atout principal de ces sites.

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Toutes ces entreprises fondent leurs conseils d’investissement automatisés sur la théorie moderne du portefeuille ainsi que sur un nombre d’hypothèses impliquant que les marchés financiers soient efficients. Par ailleurs une série de questions leur permet de déterminer le profil de risque du client (voir notre précédent article sur ce sujet). En fonction des réponses, une allocation d’actifs « optimale » est proposée, basée sur le niveau de risque choisi ainsi que sur l’horizon d’investissement (i.e. sur l’âge du client dans le cas d’un plan d’épargne pension).

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Source : Wysebanyan

Finalement, le système fournit des graphiques des performances projetées ou historiques, sans oublier les frais de gestion du portefeuille. Ces graphiques renforcent l’aspect technique de ces sites tout en proposant une certaine forme de compréhension visuelle de l’investissement, des atouts qui séduisent entre autres les employés des sociétés high tech de la Silicon Valley.

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Source : Wealthfront

Cependant, comme l’a écrit dans un récent article Michel Girardin, professeur de Macro-Finance à l’Université de Genève, il semble peu probable que les investisseurs confieraient l’intégralité de leurs avoirs à ce genre de modèle. Toutefois il est fort à parier qu’une partie de la fortune d’un individu pourrait être gérée par ces nouveaux venus. A fin 2014, on estime qu’environ 19 milliards de dollars étaient contrôlés par les robots, une goute d’eau dans l’océan, mais tous les spécialistes du secteur s’accordent sur le fait que ce segment connaitra encore une forte croissance dans les années à venir.

 

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