"Les arts divinatoires ont été inventés pour aider les hommes, en aucun cas pour prédire l'avenir" Paulo Coelho

Fin 2015, plusieurs experts financiers livraient leurs pronostics pour l’année suivante. Plusieurs choix étaient communs comme une pondération relativement importante dans la poche « high yield » dans le monde obligataire tout comme une sous-pondération dans celle des obligations de pays émergents en monnaies locales. Il est vrai que tous les stratégistes prévoyaient un raffermissement du dollar américain contre toute autre monnaie.

Mais les économistes et stratégistes européens se sont trompés sur un point particulier, la surpondération en actions européennes par rapport aux américaines. De plus, la plupart d’entre eux se positionnaient sur la partie courte de la courbe des taux gouvernementaux, principalement allemands. Quant aux matières premières, elles n’ont guère présenté d’intérêt car les investisseurs avaient déjà fortement souffert dans cette classe d’actifs. Seul le pétrole semblait intéresser les investisseurs qui, pour beaucoup, pariaient sur une hausse du cours du brut de USD 44 à USD 60 pour fin 2016. Il est important de noter que si le prix du pétrole s’est en effet apprécié, nul n’aura anticipé les fortes variations de cours survenues durant 2016.

Alors qu’en est-il des résultats pour les investisseurs ?

Au niveau global, le point le plus saillant reste que les titres dits « value » ont largement battu ceux dits « growth ». Il est vrai que les titres de croissance avaient largement battu leurs cousins durant les cinq années précédentes, à l’exception de la poche des sociétés de petites capitalisations boursières américaines.

En 2016, L’indice MSCI US Value a délivré une performance supérieure de 10.4% par rapport au MSCI US Growth. L’indice MSCI EAFE Value montre un gain de 5,7% contre une perte de 2,7% pour l’indice MSCI EAFE Growth. Les pays émergents n’échappent pas à la règle avec l’indice Value en hausse de 15,5% contre un gain de 7,9% pour le Growth. Le constat reste le même si nous regardons les indices des sociétés de petites capitalisations boursières.

Les classements des 20 meilleurs et pires fonds en CHF sur l’année 2016, publiés la semaine dernière, donnent un autre point de vue. Il est vrai que « Value » ou « Growth » n’ont pas été les facteurs déterminants. Ce sont les secteurs d’activité dans lesquels les fonds investissent qui auront été la principale source de la performance.

Par exemple, nous voyons que le secteur de la santé a été malmené même si M. Trump a été élu. Les performances ont été très mauvaises, particulièrement dans le domaine de la biotechnologie. Les meilleures performances se retrouvent aussi parmi certains secteurs d’activité, principalement celui des mines et celui de l’énergie.

En 2015 le tableau des 20 meilleurs fonds en CHF était aussi principalement composé de produits investis en actions mais la différence réside dans le fait qu’il ne s’agissait pas de secteurs mais de zones géographiques ou pays. L’Europe et la Suisse se taillaient alors la part du lion dans le classement.

Les fonds obligataires traditionnels qui investissent dans des dettes « investment grade » de sociétés ou d’états n’ont montré que des performances modestes. Il fallait aller chercher des produits de dette émergente en USD ou « non investment grade » en USD ou en EUR pour que les performances deviennent plus intéressantes.

Quoiqu’il en soit, il faut se rappeler que les prévisions de début d’année sont faites pour être changées et 2017 n’échappera pas à la règle.