4 gérants obligataires parmi les meilleurs en 2016 parlent de leurs fonds.

Le principe

Nous avons demandé à quelques gérants dont les performances ont été remarquables sur l’année 2016 (performance brute* au-moins 1 écart-type au-dessus de la moyenne de leur univers) de répondre à quelques questions afin de mieux comprendre leur stratégie, ce qui a fonctionné l’an dernier et comment ils positionnent leur portefeuille en ce début d’année. Les fonds sont présentés par ordre alphabétique des sociétés de gestion.

 

Amundi

Amundi Oblig Internationales

Performance brute* en 2016 : 7.54% (risque de change couvert) et 6.66% (risque de change non couvert)

Noté Excellent dans la catégorie Fonds obligataires globaux (risque de change couvert) et Très Bon dans la catégorie Fonds obligataires globaux (risque de change non couvert)

Cédric Morisseau, gérant du fonds depuis avril 2010

Univers d’investissement et stratégie

Amundi Oblig Internationales a pour objectif de réaliser une performance supérieure à celle de son indice de référence, le JP Morgan Government Bond Index Broad, représentatif du marché obligataire international.

La SICAV recherche la valorisation du capital investi au travers d’une exposition à un univers d’investissement large incluant : obligations d’état, crédit, marchés émergents et devises.

Notre gestion est avant tout active et s’appuie sur des visions macro-économiques top-down tout en intégrant un aspect tactique visant à tirer profit des opportunités de marché associées à chaque cycle économique.

De plus, notre processus de gestion obligations internationales repose sur l’allocation des risques plutôt que sur celle de l’allocation d’actifs : le but étant de réduire le risque global du portefeuille en le diversifiant entre plusieurs classes d’actifs et marchés et entre différentes stratégies directionnelles, valeur relative et gestion tactique.

 

Sources de performance en 2016

Amundi Oblig Internationales réalise une performance absolue de +7.34% en 2016 nette de frais de gestion (part I D en euros) et surperforme son benchmark de +2.91% malgré un contexte de marché et politique très agité (Brexit, élection de Trump, échec du referendum italien, etc.).

Les deux principaux moteurs de surperformance ont été notre exposition aux obligations corporate et dette émergente ainsi que notre gestion active des devises notamment émergentes.

 

Positionnement pour 2017

L’agenda politique est très chargé, ce qui se traduit sur les marchés par un regain d’incertitude et donc par une hausse de la volatilité. Notre exposition aux taux d’intérêt reste prudente et nous pensons qu’à court terme les taux d’intérêt vont continuer à se tendre principalement aux Etats-Unis. Le corollaire de cela est un dollar beaucoup plus fort qui devrait continuer à performer vis-à-vis de l’ensemble des devises des pays développés. Sur les obligations d’entreprises, nous privilégions actuellement une exposition sur le marché américain et principalement sur la dette financière qui bénéficiera du plan de relance. Sur la dette émergente, nous favorisons les titres en divise forte en euro ou en dollar. Cette exposition bénéficiera de la vigueur de la devise américaine. Néanmoins nous devons continuer de faire preuve de beaucoup de différenciation et de sélectivité.

 


Carmignac

Carmignac Portfolio Global Bond

Performance brute* en 2016 : 9.89%

Noté Excellent dans la catégorie Fonds obligataires globaux (risque de change couvert)

Charles Zerah, Gérant du fonds depuis mars 2010

Univers d’investissement et stratégie

Carmignac Portfolio Global Bond est un fonds UCITS obligataire international qui déploie des stratégies de taux, de crédit et de devises à travers le monde. La gestion flexible et opportuniste permet au Fonds de mettre en œuvre une allocation de convictions. Le Fonds a pour objectif de surperformer son indicateur de référence (JP Morgan GBI Global EUR), sur une période de 2 ans.

 

Sources de performance en 2016 et positionnement pour 2017

Le premier semestre 2016 a été marqué par une sensibilité élevée au sein du Fonds en raison du risque de désinflation dans de nombreuses économies développées. Celle-ci a, pour l’essentiel, fluctué entre 7 et 10, en privilégiant les emprunts d’État américains, allemands, australiens et néo-zélandais. Le Fonds a ainsi bénéficié de la forte baisse des rendements dans ces pays. Notre allocation importante au dollar et au yen pour limiter l’impact d’une possible aversion au risque sur les marchés financiers s’est également avérée bénéfique.

Après l’effondrement des taux d’intérêt au premier semestre de l’année, nous avons considérablement réduit les risques de notre portefeuille en abaissant notre sensibilité globale à travers des positions vendeuses sur les taux américains et allemands, en réduisant l’allocation aux obligations souveraines des pays d’Europe périphériques et en augmentant notre poste de liquidités. Pour la suite, nous tablons sur une hausse de l’inflation aux États-Unis et en Europe plus rapide que le consensus tandis que des politiques potentiellement protectionnistes associées à une politique budgétaire expansionniste au Royaume-Uni, au Japon et aux États-Unis pourraient exercer une tension sur la partie longue de la courbe à court terme. Nous avons acheté des TIPS (titres du Trésor américain indexés sur l’inflation) et procédé à une gestion active de notre exposition aux devises refuges afin d’affronter les périodes de volatilité accrue.

L’approche opportuniste et de conviction de Carmignac Portfolio Global Bond s’est particulièrement axée sur la saisie de primes de risques attractives au sein des dettes émergentes (notamment de pays exportateurs de matières premières). Celles-ci semblent encore offrir de belles opportunités, soutenues par la stabilisation macro-économique en Chine, le rebond du prix des matières premières, l’amélioration de certains comptes courants et des rendements toujours plus intéressants vis-à-vis de leurs homologues développés. Toutefois, une sélection rigoureuse est indispensable dans un environnement toujours aussi volatil.

Côté crédit, nous avons conservé notre allocation à la dette subordonnée du segment bancaire européen et aux CLO européens tout au long de l’année. Le crédit des champions nationaux du secteur bancaire européen devrait surperformer puisque la tendance qui dure depuis plusieurs années à la réduction des risques, au désendettement et à la révision de la réglementation des banques, œuvre à la diminution des spreads de crédit des banques. Enfin, s’agissant des CLO européens, les contraintes réglementaires associées aux souvenirs douloureux de la crise nous permettent de bénéficier de niveaux de spreads très intéressants compte tenu de la quasi-absence de défauts historiques.

 


New Capital

New Capital Global Value Credit Fund

Performance brute* en 2016 : 5.11%

Noté Très Bon dans la catégorie Fonds obligataires globaux (risque de change couvert)

Michael Leithead a rejoint EFG Asset Management en 2007. En tant que gérant de portefeuille senior et responsable de la recherche obligataire, il gère trois fonds obligataires et pilote l’ensemble du processus de recherche crédit.

Univers d’investissement et stratégie

L’univers d’investissement regroupe les émetteurs internationaux affichant un biais en faveur des obligations d’entreprises libellées en devise forte. Le fonds détient actuellement 80 titres obligataires.

La stratégie est basée sur une approche active « top-down » et « bottom-up » ; elle s’appuie sur des modèles quantitatifs et qualitatifs internes et sur une analyse fondamentale approfondie, qui permettent de sélectionner des obligations sous-évaluées dont le ratio risque/rendement présente un potentiel haussier.

 

Sources de performance en 2016

La performance du fonds en 2016 a été principalement attribuable au resserrement des spreads et au portage attrayant, tandis que les taux d’intérêt y ont contribué négativement.

Le fonds dispose d’instruments dérivés pour couvrir partiellement la duration des taux d’intérêt. Au cours du premier semestre, les emprunts d’État américains se sont sensiblement contractés et la stratégie de couverture a signé une performance négative. Toutefois, au second semestre, cette stratégie a contribué à la performance à hauteur de 211 pb, compensant en partie l’élargissement des spreads de taux d’intérêt.

Tous les secteurs, à l’exception des télécommunications, ont contribué positivement à la performance en 2016. La surexposition du fonds aux secteurs des matériaux de base, de la finance et de l’énergie a été à l’origine de l’essentiel de la surperformance annuelle.

Enfin, l’allocation géographique et la sélection de titres ont nettement contribué à la performance, le fonds ayant surpondéré les pays émergents et les obligations à haut rendement par rapport à l’indice de référence.

 

Positionnement pour 2017

Le portefeuille est bien positionné pour exploiter un certain nombre de grandes tendances pour le cas où le nouveau régime fiscal américain porterait ses fruits. Premièrement, le portefeuille reste exposé aux spreads de crédit libellé en dollar et, compte tenu de l’amélioration du contexte économique, la performance des entreprises devrait demeurer relativement robuste et les conditions de crédit relativement souples. Nous estimons toutefois que les valorisations sont de plus en plus élevées et nous envisageons de réduire le risque de crédit à l’approche du nouveau resserrement des spreads de crédit.

Deuxièmement, la couverture du portefeuille permet de réduire l’impact de la hausse des rendements des emprunts d’État américains. Certes, nous avons assisté à une importante correction, mais les anticipations de hausse des taux outre-Atlantique ne semblent pas excessivement agressives à l’heure actuelle et ce positionnement permet de maintenir une duration relativement courte en ce début d’année.

Troisièmement, nous pensons que les rumeurs d’une pentification de la courbe des taux sont purement cycliques, et que les difficultés à long terme sur le plan démographique et de la productivité vont limiter les rendements des obligations à plus longue échéance. Dans ce contexte, nous sommes convaincus que les rendements à 30 ans resteront plus stables que ceux à 5 ans. En effet, depuis l’élection présidentielle, les rendements à 30 ans ont moins progressé que ceux à 10 ou 5 ans.

Sur le plan géographique, nous continuons de privilégier les pays dotés de fondamentaux solides, et l’Asie associe toujours de solides fondamentaux macroéconomiques et des facteurs techniques bien orientés, ce qui permet aux entreprises asiatiques d’offrir un rendement supplémentaire par rapport aux entreprises américaines. En comparaison, les valorisations semblent plus attrayantes en Amérique latine, bien que fondamentalement elles soient sans doute plus faibles que celles des autres régions.

Nous pensons que le caractère sous-évalué des titres de crédit, qui affichent un potentiel de revalorisation, leur niveau de portage élevé et la protection contre une hausse des prix dont ils bénéficient constituent des caractéristiques intéressantes pour 2017.

 


Swisscanto

Swisscanto (LU) Bond Fund Global Credit Opportunities

Performance brute* en 2016 : 7.34%

Noté Excellent dans la catégorie Fonds obligataires globaux (risque de change couvert)

Thomas Kirchmair, Senior Portfolio Manager a rejoint Swisscanto Invest by Zürcher Kantonalbank en 2015.

Univers d’investissement et stratégie

Le fonds investit dans le monde entier dans tous les secteurs obligataires à haut rendement. Le fonds est largement diversifié dans les obligations high-yield classiques, mais également dans les obligations étatiques des marchés émergents en monnaies locales et en USD, ainsi que dans les obligations d’entreprises des marchés émergents. Le fonds est également investi dans les obligations bancaires subordonnées telles que les CoCos.

Actuellement, nous détenons 125 émetteurs différents. Le fonds est très flexible avec des restrictions d’investissement minimales et n’est pas lié à un indice de référence. Le fonds est très actif dans la rotation des secteurs obligataires à haut rendement afin d’optimiser les opportunités de crédit.

 

Sources de performance en 2016

La performance nette du fonds a été de +6.5% en 2016. Le fonds a bénéficié principalement de la baisse des rendements en euros et sur certains marchés émergents en monnaie locale. De plus, les primes de risque des emprunts « high-yield » américains et des marchés émergents « corporates » ont fortement chuté, ce qui a été bénéfique pour la performance du fonds.

Après un début d’année 2016 difficile, la surpondération des obligations high-yield en euros a été positif. Au 2ème semestre 2016, la surpondération des valeurs financières des pays développés au détriment des investissements dans les pays émergents a été un pari gagnant. Les obligations des marchés « frontières », comme le Ghana, ont été un autre moteur de performance en raison de la hausse des prix des matières premières.

Une gestion active de la duration ainsi que les paris monétaires ont également contribué à la surperformance. Notre couverture du risque crédit avec de la protection indicielle CDS a eu un léger impact négatif sur la performance.

 

Positionnement pour 2017

La duration a été réduite aux alentours de 4 ans et le risque de crédit a été diminué avec l’utilisation active de dérivés, mais nous restons globalement optimistes pour les segments obligataires à haut rendement (high-yield, marchés émergents, dette subordonnée bancaire). Néanmoins, cette année est susceptible d’être plus volatile en raison des incertitudes politiques et un environnement monétaire global plus restrictif. Nous pensons que les valeurs financières continuent d’être un bon investissement et nous conservons notre surpondération dans les obligations high-yield en euros. L’allocation dans les marchés émergents ne sera augmentée que de façon opportuniste.

 


Voir la liste des meilleurs fonds de 2016


 

*Les performances brutes représentent les performances avant déduction des frais de gestion (source : Morningstar). La note Excellent indique que le fonds se trouve à plus de 2 écarts-types au-dessus de la moyenne de son univers, la note Très Bon indique que le fonds se situe entre 1 et 2 écarts-types au-dessus de la moyenne.