Trump veut créer des emplois dans le secteur automobile qui est certainement le plus impacté par la robotisation. L’industrie a subi les nombreuses transformations que nous savons mais qu’en est-il du secteur des services, principalement celui des fonctionnaires ?

 

Le secteur public est un acteur important pour que la société civile puisse vivre et se développer de façon harmonieuse. Toutefois le poids de cet acteur ne doit pas être trop important car il induit des facteurs perturbants comme une charge monétaire et fiscale relativement insoutenable si certains seuils sont franchis. Il est vrai que mesurer les bénéfices par rapport aux charges induites est un exercice difficile. Une réponse est apportée par Reform, un « think tank » anglais qui milite pour une réforme de ce pan de l’économie de chaque pays, en particulier de la Grande-Bretagne.

L’étude « Work in progress » met en lumière un aspect « obscur » de la fonction publique. Le développement informatique a permis à la fois de réduire le nombre de fonctionnaires tout en améliorant la qualité des services. Le département « HM Revenue and Customs » a réussi à diminuer le nombre d’employés de 96’000 à 60’000 lors des dix dernières années grâce à l’amélioration des informations en ligne. Quelques études fournies par des consultants proposent d’appliquer plusieurs types de routines informatiques à d’autres départements ce qui permettrait d’économiser plusieurs millions de livres sterling. McKinsey estime que 30% des activités occupant des nurses pourraient être automatisées de même que certaines activités médicales.

Certes, ces études sont intéressantes mais la fonction publique et ses prestations ne sont pas identiques dans les pays européens. Par exemple, le graphique suivant montre le pourcentage des fonctionnaires par rapport à la population active dans différents pays.

 

2017.02.13.Edito OCDE public sector

 

En Suisse, les fonctionnaires étaient au nombre de 354’105 équivalent plein temps en 2012 pour une population active d’environ 5 millions de personnes. Donc avec 7% de personnes occupées dans la fonction publique, la Suisse figure parmi les pays ayant la plus faible représentation de ce secteur.

Néanmoins, l’avancée technologique permettra à certains pays d’optimiser les ressources humaines et financières. Une étude de Carl Frey et Michael Osborne publiée en 2013 constate que 700 types d’activité pourraient être automatisés. La Banque d’Angleterre pense que 15 millions de postes de travail, dans les secteurs publics et privés, sont potentiellement à risque. Les fonctions administratives et opérationnelles sont les plus susceptibles d’être affectées par les avancées technologiques. Deloitte (Automation Set to Transform Public Services, 2016) avance le chiffre de 1,3 million de personnes qui pourraient être mises en difficulté dans le service public en Angleterre. Par exemple, le nombre des réceptionnistes du secteur de la santé pourrait drastiquement baisser de 2017 à 2030 comme le montre le graphique suivant.

 

2017.02.13.Edito GP receptionist

 

La Suisse échappe, pour l’instant, à ce genre de réflexion mais le débat est lancé sur une meilleure utilisation des ressources de la fonction publique alors que les recettes fiscales baissent et que le monde doit faire face à de nouvelles donnes économiques et politiques.