Alors que Mr Trump se concentre sur une politique domestique visant à créer une nation plus riche pour tous, les financiers agissent encore et toujours dans un monde global.

Donald Trump continue de clamer haut et fort qu’il instaurera un programme pour lutter contre l’immigration. Le vice-président américain John Kelly a annoncé à la conférence sur la sécurité de Munich qu’un nouveau décret devrait voir le jour. La partie se joue alors que les Etats-Unis cherchent un nouveau responsable pour remplacer Michael Flynn.

Un autre pan de son programme consiste à forcer les entreprises américaines ou étrangères à investir aux Etats-Unis. L’industrie automobile a été la première à réagir alors même qu’il s’agit d’une des industries les plus automatisées. GM, Ford et Chrysler ont annoncé la création d’emplois mais aussi des programmes d’investissement de quelques milliards de dollars. Dans une autre industrie, la grande distribution, Walmart promet 10’000 nouveaux postes de travail dès 2017.

Pendant que ces annonces font le bonheur des supporters de Trump, un autre américain fait une offre d’achat sur un groupe anglo-hollandais, Unilever.

Kraft Heinz, un des leaders mondiaux de l’alimentation, offre de racheter Unilever pour la modique somme de 143 milliards de dollars. Les deux principaux actionnaires de Kraft Heinz, Warren Buffet et le groupe de capital-investissement 3G Capital proposent USD 30,23 dollars par action et 0,222 action nouvelle par titre Unilever.

La démarche est classique mais elle marque par son ampleur. La fusion de ces deux entreprises donnerait naissance à un groupe qui renforcerait l’empreinte de Kraft dans les pays émergents. Il est vrai aussi que le secteur de l’alimentaire a de la peine à trouver des relais de croissance autres que des fusions ou des acquisitions.

Pour preuve, le rapport du Boston Consulting Group sur les 50 sociétés les plus innovantes pour 2016 ne fait mention d’aucun groupe du secteur alimentaire (ni du secteur bancaire non plus) alors qu’en 2014 y figuraient Nestlé et Unilever.

 

2017.02.20.Edito leaders 2014

2017.02.20.Edito leaders 2016

 

Force est de constater que ces deux secteurs font face aux mêmes problèmes de croissance qui ne semblent se résoudre que dans l’activité de fusion qui amène inexorablement à des suppressions d’emplois.

Dans ce contexte, les citoyens-électeurs ne peuvent qu’exprimer leur colère face à ce monde global et ressentir un besoin d’identité nationale. Voilà peut-être aussi un sentiment partagé par de nombreux investisseurs qui ont investi dans des fonds d’actions domestiques de petite ou moyenne capitalisation.