Alors que la Réserve fédérale américaine relève son taux directeur, Mr Trump fait à nouveau la une des journaux avec ses propositions budgétaires et ses propos tenus à l’occasion de la rencontre avec Mme Angela Merkel.

Mercredi passé la Réserve fédérale américaine, par la voix de Mme Yellen, a annoncé l’augmentation de son taux directeur d’un quart de point. Les membres du FOMC projettent deux autres hausses de taux en 2017 pour atteindre 1,4%. Cependant la Réserve fédérale reste prudente pour l’avenir tout en révisant la prévision de la croissance du PIB pour 2018 à 2,1 (vs 2% en décembre 2016). Ce faisant elle se démarque de certains économistes de l’administration Trump qui estiment une croissance de 3% en 2018.

 

Source : FOMC

 

Ces économistes tiennent en compte les projets de relance budgétaire promis par Mr Trump. Voyons sous quelle forme ils se dévoilent. Ces projets de relance ont été largement façonnés par Stephen Bannon, le responsable stratégique de la nouvelle administration. Celui-ci a décrit plusieurs fois les grands axes de la présidence : la sécurité nationale ainsi que la souveraineté, le « nationalisme économique » et la « déconstruction de l’Etat administratif ».

Les premiers pas de Mr Trump en politique internationale ont été de dénoncer le traité TPP (accord transpacifique) et de vouloir renégocier le NAFTA (traité entre le Canada, le Mexique et les USA). Les menaces auprès des sociétés étrangères qui voudraient vendre des produits manufacturés au Mexique font partie de la rhétorique du nationalisme économique. La remise en cause de l’Obamacare s’inscrit dans la déconstruction de l’Etat administratif.

Les propositions de budget de Mr Trump font largement référence à la sécurité nationale et à la souveraineté. Si plusieurs départements souffriront de coupes budgétaires, d’autres comme le département de la Défense et celui de la Sécurité nationale verront des hausses en 2018. Le président demande 52 milliards de dollar supplémentaires pour le premier et 2,8 milliards pour le second.

Le département qui perdra le plus de ressources est celui de l’environnement. L’administration Trump voudrait réduire son budget d’environ 30% en éliminant ainsi 50 programmes et, surtout, 3’200 postes de travail.

 

Dans ce contexte, les observateurs attendaient impatiemment la rencontre entre la chancelière allemande et le président américain. Plusieurs points ont retenu l’attention des journalistes.

 

Commerce

 

« Je suis en faveur de la liberté du commerce et je veux qu’il soit équitable….un commerce juste pour tous et je ne suis pas un isolationniste ». Ces quelques phrases prennent toute leur sens sachant quelques heures auparavant, l’Allemagne avait menacé de faire recours auprès de l’OMC si les Etats-Unis introduisaient la « border tax ».

 

Immigration

 

« L’immigration est un privilège, pas un droit » affirme le président américain alors que la chancelière estime « qu’il faut protéger les frontières tout en tenant compte des réfugiés qui fuient la guerre et la pauvreté ». Alors que Mr Trump a souvent critiqué la politique d’asile de l’Allemagne, la chancelière a aussi rappellé la Convention de Genève et ses statuts quant à l’accueil des réfugiés de guerre.

 

Cette réunion n’aura guère fait changer d’avis les deux chefs d’Etat quant à leur politique et ce qui aura surtout marqué le grand public sera la poignée de main manquée entre les deux chefs d’Etat.