Les ETF continuent de gagner du terrain aux Etats-Unis mais aussi en Europe. La tendance semble être le fruit de l’avancée technologique mais aussi le résultat d’un changement de réglementation qui prône plus de transparence quant aux frais liés à l’industrie de la gestion de fonds. Quatre représentants américains d’ETF ont débattu sur ce sujet dans un article paru dans le Barron’s de la semaine dernière.

Joel Dickson de Vanguard, Tony Rochte de Fidelity Investments’SelectCo, Mark Wiedman de iShares et Jim Ross de State Street ont répondu à plusieurs questions. Dont les suivantes.

 

Gestion active/gestion passive ?

 

La réponse est unanime : il s’agit d’un faux débat. Les arguments des intervenants s’orientent surtout sur l’aspect des frais de gestion. Aux Etats-Unis, la rémunération des conseillers en investissement est basée essentiellement sur le prix du service et non pas sur une rétrocession d’une partie des frais de gestion du gestionnaire de fonds. Ce faisant, les conseillers cherchent les produits ayant le meilleur ratio prix/performance donc s’orientent de plus en plus vers les ETF.

 

Est-ce que les conseillers en investissement et les investisseurs individuels utilisent les ETF de façon distincte ?

 

Selon Tony Rochte, les deux types d’investisseurs agissent de la même manière. Pour les deux il s’agit d’une décision d’allocation d’actifs. Tony Rochte se base sur les clients de la plateforme de Fidelity qui compte plus de 18 millions de comptes. Il ajoute qu’en moyenne les investisseurs gardent leurs ETF environ 20 mois. Ceux de Vanguard sont plus fidèles avec une période de garde d’environ 3 ans.

 

Quid du trading d’ETF ?

 

Selon Mark Wiedman, l’avantage des ETF réside dans le fait que l’investisseur peut acheter ou vendre en tout temps. Ceux qui choisissent les fonds mutuels doivent attendre la clôture du marché pour savoir quel sera le prix de la transaction. Le bémol se cache dans les nouvelles lois qui concernent les banques. Les nouvelles réglementations ont augmenté considérablement les frais pour les institutions qui traitent les ETF ou d’autres titres sur le marché. C’est pour cette raison que plusieurs acteurs du monde des ETF se sont réunis pour essayer d’harmoniser ces différentes lois régissant ce secteur d’activité. Pour limiter les écarts de prix pendant les périodes de forte volatilité il est conseillé d’acheter ou vendre en utilisant des ordres comportant des limites de prix.

 

Quels sont les vecteurs de croissance du secteur ?

 

Tony Rochte considère que la croissance découlera de l’utilisation d’ETF dans l’implémentation de stratégies actives de gestion de portefeuille alors que selon Jim Ross les nouveaux ETF, que certains appellent « smart beta », sont les moteurs de cette croissance. Les chiffres récents montrent toutefois une baisse d’intérêt des investisseurs dans ce genre de produits car ils sont relativement difficiles à analyser. Mark Wiedman suggère qu’un autre vecteur de croissance sera l’utilisation d’ETF par une nouvelle clientèle. Selon lui, le monde obligataire sera un facteur important du développement de celle-ci.

 

Est-ce que l’utilisation du robo-advisor pourrait affecter les ETF ?

 

Les 4 experts pensent que le robo-advisor en tant que tel n’affectera pas l’industrie des fonds et des ETF. Par contre la technologie (Fintech) sera le véritable moteur du changement dans le monde de l’investissement.

 

Ces quelques propos montrent que le marché des ETF évolue tout comme l’industrie de la gestion en général. En attendant ces nouveaux services et produits le marché actuel des ETF nous permet aussi d’analyser les actions des investisseurs.

 

Depuis le début de 2017 jusqu’au début du mois de mars, ceux-ci ont continué d’acheter des fonds obligataires. Dans le domaine des actions, ils ont vendu des fonds mutuels au profit des ETF comme le montre le tableau suivant.

 

2017.03.14.Flux de fonds

 

Les ETF investis en actions nous informent aussi sur les secteurs d’activité qui sont recherchés par les investisseurs américains. Les graphiques de Ned Davis illustrent les nouvelles tendances qui, peut-être, surprendront certains lecteurs.

 

2017.03.14.5Y Energy 2017.03.14.5Y Health 2017.03.14.5Y Financials

Source: Ned Davis

 

Les secteurs financier et technologique gagnent des encours alors que celui de l’énergie semble montrer que les investisseurs ne sont pas très optimistes quant au cours du pétrole. Finalement celui des services publics (Utilities) nous indique que la hausse des taux était attendue depuis le mois de juillet de l’année passée.