Je ne vais pas vous refaire l’histoire de la veille ; Trump est toujours en plein scandale, on parle assez facilement de destitution un peu partout et les questions sur la capacité de Trump a fonctionner comme Président plutôt que comme accusé de son propre procès est souvent remise en question, d’ailleurs on a presque (par moment) l’impression qu’il n’est plus vraiment Président et qu’il est en garde à vue.

L’Audio du 19 mai 2017

Alors oui, il donne la sale impression de bosser avec les Russes, mais la guerre froide est finie, non ? Après tout, les russes sont devenus des « partenaires de business » plus que respectables et Trump, à la base, est un « businessman » et pas un politicien. D’ailleurs s’il avait été politicien, il se serait fait choper en piquant dans la caisse, en touchant des pots-de-vin ou le pantalon sur les chevilles avec une dame de petite vertu. Après tout, il faut quand même reconnaître que c’est quand même vachement plus glamour de se faire choper au lit avec Poutine qu’avec des cigares pas très propres et des tâches sur la robe de Monika Lewinsky.

Bref, du côté de Washington c’est toujours la fête au scandale et le mot « Trumpgate » semble à peine galvaudé, mais du côté de Wall Street, on semble digérer la chose plutôt rapidement, il faut dire qu’avec notre mémoire de poisson rouge et notre incapacité à faire deux choses à la fois, ça aide à aller assez rapidement de l’avant.

On sait, dorénavant qu’une procédure de destitution peut être mise en place avec une majorité simple à la chambre des représentants, ensuite on ouvre un procès au Sénat – sachant qu’un Sénateur sur deux ont des remorques de casseroles derrière eux et que l’autre moitié a des casseroles qui ont elles-mêmes des casseroles – histoire de se rassurer sur la crédibilité du système – puis si les deux tiers de ces oies blanches du Sénat se mettent d’accord, Trump retournera faire de l’immobilier. Reste à savoir ce que l’on va nous coller à la place.

Mais pour être franc, peu importe. Tout d’abord je ne suis pas Américain, sinon je ne pourrai pas ouvrir de compte en banque en Suisse. Ensuite je suis là pour vous parler bourse-investissement et finance. Et des fois un peu de politique.

Du côté de Wall Street, on semble donc gentiment digérer la chose. Hier encore une star de l’analyse financière dont le nom m’échappe, mais qui sera sûrement oublié dans 48 heures, a déclaré que « les investisseurs attendaient un « pull back » pour sauter dans le marché, qu’ils l’avaient eu et que donc, dorénavant, tout allait bien ». Il est vrai qu’après les (presque) 2% de « correction » de la veille, le S&P500 a repris un peu plus de 0.3% et le Nasdaq, 0.7%. Ce n’est pas la folie, mais disons que l’on semble avoir stoppé l’hémorragie. Ce qui est fascinant, c’est que les titres qui ont fomenté le rebond d’hier, sont les mêmes qui ont tiré le marché là où il est ces deux dernières années.

Oui, encore une fois, dès « qu’il faut racheter », c’est encore une fois les FAANG’s avec deux « A » qui reprennent la main. On ne peut pas dire que l’on croule sous l’originalité en ce moment, dire que ça fait plus de 60 ans – 60 ans, deux mois et 15 jours que le S&P500 est né, qu’il a mis bien des années pour détrôner le Dow Jones dans l’esprit des investisseurs et qu’en quelques années, il se sera fait mettre au rencard par le S&P5, puisque visiblement, depuis quelques mois, il suffit de détenir 5 actions pour être un « vrai investisseur ».

Aux USA, ceux qui ont « joué » le rebond se sont donc jetés sur Facebook qui fête ses 5 ans en bourse et qui a été multiplié par 5 depuis son introduction en bourse, ce que l’on souhaite à SnapChat – ne pas rire et penser à un truc triste – mais ils se sont aussi jetés sur Amazon, Apple, Netflix et Google.

En Europe, comme on est toujours un peu décalé par rapport aux States, on s’est contenté de baisser encore « parce que l’histoire Trump elle pue très fort » et puis finalement on aurait peut-être pas dû. La grande nouvelle en Europe, c’est le taux de chômage en France qui était plus bas que prévu.

Là, il faut s’incliner devant Macron.

Non, franchement, le mec il est arrivé à l’Élysée depuis une semaine et PAF ! il fait baisser le chômage, chose que l’abruti d’avant n’a pas réussi à faire en 5 ans. Non, je crois que je l’ai jugé un peu vite ce garçon, à ce rythme-là et si tout se passe bien, il devrait découvrir du pétrole dans le jardin de l’Élysée dans les trois mois, puis ensuite il devrait commencer à multiplier les baguettes de pain.

À la fin, l’Europe a baissé encore un poil – une nouvelle opportunité d’acheter – puisque je vous rappelle tout de même qu’il y une semaine de cela, le thème c’était « achetez l’Europe et vendez les States » – depuis l’Europe a baissé presque autant que les USA, à cause du Président des USA – justement – qui ferait guili-guili avec la Russie… C’est un peu paradoxal, mais en même temps, le DAX ne dansera jamais tout nu sur la table si le S&P500 se fait démonter pendant la nuit.

Cisco a perdu 7% hier, parce que les chiffres n’étaient pas top et parce que, tenez-vous bien, parce qu’ils ont annoncé qu’ils licenciaient 1’100 employés. Alors là, de mon vivant je ne pensais pas voir un entrefilet dans un journal, même financier, surtout financier, qui disait « tel titre baissait parce qu’ils ont viré du monde »… Je pense que le journaliste s’est trompé, il voulait dire « Cisco était en baisse, parce qu’ils n’ont pas licencié assez de monde » – c’est vrai quoi ! 1’100 employés c’est que dalle ! Ils ont 73’000 employés dans le monde et ils ne virent QUE 1100 employés ??? Tu m’étonnes que les actionnaires ne sont pas contents ! Moi je serai à leur place, je demanderai la destitution du CEO et je remplacerai par un type bien plus agressif, un type qui sait trancher dans le vif et qui vire à coup de 10’000 employés, pas 1’100… Amateurs !!!

Le pétrole va bien. Merci.

Il est presque de retour à 50$ et personne n’a rien vu venir. Mis à part Goldman Sachs qui a tourné la veste au pire des moments – visiblement, sur ce coup-là, soit ils ont fait un « call négatif » pour que les clients vendent et qu’ils puissent racheter pour eux à bas prix, mais ça paraîtrait un peu trop gonflé et par leur style, soit l’OPEP vient de leur prouver qu’il ne faut pas leur marcher sur les pompes, au risque de se prendre un magistral coup de pied au cul. Ce matin le baril est à 49.75$, pendant que l’or rebaisse en-dessous des 1250$, puisqu’on a moins besoin de se réfugier maintenant que le marché ne baisse plus (pour le moment).

Ce matin l’Asie ne fait rien. Les futures sont en baisse de 0.07%.

Dans les nouvelles du jour, on parle du scandale de Trump, mais un peu moins, ce n’est plus dans 100% des articles du FT, mais seulement la moitié. Par contre on parle d’un nouveau scandale avec le Président Brésilien, puisqu’il aurait été enregistré en train de dire que « la corruption doit continuer » – après avoir viré la dernière Présidente, cela semble reparti pour un tour au Brésil, puisque l’opposition demande la tête de Temer. Moi j’ai une proposition. Pourquoi est-ce qu’à l’avenir, au lieu de se casser le plot à faire des élections, nous n’irions pas directement sélectionner le nouveau Président de chaque pays dans les prisons ?

Oui, au moins comme ça on sait au moins ce que l’on a. Et on pourrait choisir les pires, comme ça on n’aurait pas de déception. Je propose donc la destitution de Trump et je vote pour que Bernie Madoff reprenne le poste, il a déjà niqué la planète de 50 milliards, on va voir si à la présidence il peut mieux faire !

Autrement, les Chinois vont investir dans Bombardier et un Basquiat a été adjugé pour 110 millions. Le tableau qui n’a pas de nom représentant une espèce de tête de mort sur un fond bleu, a donc été adjugé pour le prix d’une maison de 3’500 mètres carrés à Los Angeles. Et j’ai bien regardé le tableau de « machin », je pense que dans les gribouillis de que ma fille de 7 ans faisait quand elle avait 3 ans et demi, il y a des choses qui sont aussi bonnes. Si jamais il y a des gens intéressés, je fais des bons prix.

Et puis je sais bien qu’il est mort, mais à voir ce qu’il peignait, on comprend mieux pourquoi il est mort, je ne suis pas psy, mais il était perturbé le garçon. Comme quoi on peut tout vendre, même de la merde, il suffit de la packager correctement.

Revenons au monde merveilleux de l’investissement, dans le Wall Street Journal, on apprend que certains analystes estiment que l’approval de la FDA pour un des médicaments de la société Sarepta n’est pas forcément justifié, parce que le médicament n’aiderait pas forcément les patients. Facebook s’est pris une amende de 110 millions d’Euros de la part de Bruxelles pour une sombre histoire de mauvaise communication dans une histoire de rachat. Je crois pouvoir dire sans me tromper que Facebook se contrefiche des états d’âme de Bruxelles.

Et puis comme il n’y a pas grand-chose d’autre à dire ce matin, le Barron’s se demande si Mike Pence comme Président serait une bonne chose ou pas pour les marchés financiers.

Côté chiffres économiques, nous aurons le CPI en Allemagne. Je ne vous dis même comme ça à l’air excitant.

Je crois que l’on va siffler un temps mort pour le week-end. Que la force soit avec vous et on se retrouve lundi matin pour voir si Trump est toujours vivant, debout sur le toit de la Maison Blanche, drapé dans la bannière étoilée.

À lundi !

Thomas Veillet
Investir.ch

“Wanting to be someone else is a waste of who you are.”

-Kurt Cobain