Après deux jours de pause sur les marchés financiers, pour cause de week-end, nous allons réattaquer la semaine avec plus ou moins les mêmes préoccupations que la semaine dernière ; Trump.

L’Audio du 22 mai 2017

La question qui est sur toutes les lèvres et qui se pose dans la plupart des éditoriaux, est de savoir si le désormais affaiblit Donald Trump restera encore longtemps à la Maison-Blanche et si le processus de destitution va mettre les marchés à genoux.

Il faut tout de même savoir que depuis quelques semaines, on ne voyait pas trop ce qui pouvait affaiblir la bourse. Evidemment, il y a toujours de « neinsagers » qui disaient que ça ne pouvait pas durer et que nous allions finir par nous faire défenestrer, mais comme on entend ce genre de théorie depuis près de deux ans, il y avait raisonnablement de quoi se gausser en cachette.

Mais là, depuis trois-quatre semaines, nous étions dans une espèce de douce euphorie, emmenée par les leaders de la tech mondiale qui nous poussaient dans une hausse qui ne semblait plus vouloir trouver de plafond, une hausse qui appelait la hausse comme on dit dans les salles de marchés. Il faut dire qu’il y a encore deux semaines, nous ne voyions pas ce qui aurait pu freiner ce mouvement puissant de marche en avant déclenché par un afflux de liquidités qui ne trouvaient pas d’autre alternative que de rejoindre les « ultra-bulls-convaincus » dans l’ascenseur infini de la hausse post-subprime.

Et puis Trump a commencé à faire des conneries. Pas que l’on soit surpris – finalement – on s’y attendait même carrément, sauf qu’avec le temps on avait pensé qu’il avait compris ce en quoi le job consistait. Mais en fait, non. Il n’a pas pu s’empêcher de faire comme s’il était toujours un « businessman » et de liquider les employés qui le dérangeaient, sauf qu’en politique, quand le monde entier te regarde, ça se voit et ça déclenche des polémiques, des scandales et met ta crédibilité à mal. Le peu qu’il restait.

Depuis 10 jours, le spectre de la destitution a donc fait son apparition. On a étudié la procédure, on sait que ça ne se fera pas en 2 semaines, mais c’est une possibilité réelle. Du coup, le marché s’est sentit déstabilisé, il a perdu l’équilibre l’espace d’une séance, mais a finalement rebondit pour la fin de la semaine – avec un peu plus de peine en Europe – comme si Trump avait plus d’impact ici que chez lui, comme si la peur de l’incertitude et de la déstabilisation des marchés était plus grande sur le vieux continent. Le vieux continent qui a déjà oublié que le Messie était à la tête de la France et qu’il immunisait du même coup tout le continent.

À la fin de la semaine, la sanction n’est pas si catastrophique que cela, ce n’est quelques pourcents, mais la baisse de près de 2% vécue durant la semaine et la plus « violente » depuis bien longtemps. Et ça laisse des traces. Surtout des doutes.

La « casse » aura été limitée cette semaine, mais vers est dans le fruit et la saga Trump promet de ne pas s’arrêter ici. Si l’on regarde les indicateurs de « positivisme », si l’on peut les appeler comme cela, il semblerait que les intervenants sont moins négatifs ce matin qu’ils l’étaient lorsque Trump est apparu à la télé pour dire que le patron du FBI a été viré parce « qu’il ne faisait pas un bon travail » avec le charisme d’un supporter de football après 12 bières.

Mais même si ce matin c’est moins pire qu’hier, il faut tout de même retenir que le processus de destitution, pour autant qu’il aille à son terme est long, très long. Si l’on se plonge dans les livres d’histoire, la seule fois que nous avons du faire face à cette situation, c’était durant le Watergate et je suppose que peu d’entre vous s’en souviennent.

Il y a eu aussi les escapades sexuelles de Bill Clinton, mais avec le recul, personne n’avait vraiment pris ça au sérieux, puisqu’il n’avait pas eu de relations sexuelles avec cette femme. Selon la définition « relation sexuelle » du dictionnaire du Sénat.

Si l’on revient au Watergate, on en a parlé dans la presse pour la première fois en juin 1972 et le Président Nixon a démissionné en Août 1974. 26 mois pour en finir. Mais le marché n’a pas agit en ligne droite et même si sur la période, il a fini par perdre 23.7%, au début de l’histoire, il est même monté fortement.

On ne peut donc pas se comparer uniquement à la période 1972-1974, mais on peut se référer à cela pour se dire que ce n’est pas terminé. Si Trump doit être destitué, cela pourrait coûter bien des litres de transpiration au marché, mais il y a encore un espoir…

Oui, il y a un espoir pour les marchés, celui que Trump, voyant qu’il ne va pas s’en sortir, démissionne de lui-même. Etant donné le QI élevé du Monsieur, le fait qu’il ait la capacité de concentration d’un enfant de 5 ans et la patience d’un enfant de 3 ans… On peut douter du fait qu’il attende la fin de la procédure et qu’il claque la porte dans la foulée, sachant qu’il n’a pas besoin d’attendre la fin de son mandat pour devenir riche en vendant des bouquins et en faisant des conférences, il l’est déjà… Il pourrait s’en aller en disant : « les Américains ne veulent pas de moi, ça tombe bien, je ne veux pas d’eux ».

Dans ce cas de figure, selon les experts, le Dow Jones pourrait monter de 1’000 points. Je rappelle pour mémoire que les experts prennent leurs avis dans le marc de café et dans les entrailles des écureuils chassés à l’arbalète dans Central Park, ça vaut donc ce que ça vaut.

Nous voici donc au début d’une nouvelle semaine, avec un peu plus doutes dans nos esprits que nous en avions avant. Va falloir faire avec. La Volatilité était montée à près de 17%, elle est revenue à 12%, mais reste élevée par rapport aux extrême bas d’il y a 2 semaines. Le doute est en nous c’est visible…

La semaine sera placée sous le signe de la politique américaine encore une fois. Pour commencer sur les nouvelles au sujet de Trump, tout d’abord on s’autorise à penser dans les milieux autorisés qu’il pourrait couper drastiquement dans les programmes « Medicaid » dans son budget, laissant à terme 10 millions d’Américains sans protection médicale. Goldman Sachs pense que l’affaiblissement relatif de Trump va rendre difficile les rabais fiscaux attendus par Wall Street, du coup, ils coupent leurs attentes sur le sujet de 50%. Et puis Trump s’en prend aux Iraniens pendant son voyage au Middle-East, estimant qu’ils forment et financent des terroristes. Ça fait un peu cliché, on pensait que la CIA avait quelque chose de plus original, mais si Trump le dit, c’est que c’est vrai. Quand on a 12 de QI, on ne peut pas savoir mentir.

Ce matin le Japon est en hausse de 0.5%, Hong Kong de 0.9% et la Chine légèrement en baisse. L’or est à 1253$ et se demande si il est une valeur refuge ou pas. Et puis le pétrole retrouve les 50$ avec aplomb à l’aube du meeting de l’OPEP (25 mai) – meeting qui devrait rassurer les investisseurs au sujet du support offert par les pays producteurs. En tous cas, le retour au niveau des 45$ ne semble être plus qu’un mauvais souvenir.

On retiendra également que la sécheresse fait exploser les prix de l’huile d’olive – on va se mettre à cuisiner avec du beurre. La Grèce demande un allègement de sa dette après avoir fait tout ce que l’Europe demandait. Il faut dire que les gars ils sont trop forts, ils se serrent la ceinture et ensuite on leur réduit la dette, on leur baisse les taux et ils parlent de venir emprunter à nouveau en septembre. C’est un peu comme si moi, je réduisais mon train de vie, que je demandais à ma banque de me réduire le montant de ma dette hypothécaire parce que j’ai été sage. Et avant même qu’ils aient dit « oui », je les préviens qu’en septembre je vais venir redemander du pognon parce que je veux m’acheter une Lamborghini Aventador ou une Citroën Diesel, ça dépend.

On retiendra que le Président Brésilien est au bord de la destitution. Le Brésil est en train de battre le record du plus grand nombre de Présidents en l’espace de 5 ans. Et puis Clariant semble être sur le point de fusionner avec Huntsman afin de créer un gros conglomérat chimique d’une valeur de 14 milliards, leur permettant de couper les coûts et de booster la croissance. Un win-win, sauf pour les employés qui vont certainement sentir passer la « coupe » dans les coûts.

Autrement on apprend que la FED ne devrait pas ralentir son rythme de hausse des taux malgré les dysfonctionnements de la Maison-Blance. Le Wall Street Journal nous dit que les « Quants » ont pris le pouvoir à New York et que c’est désormais eux qui dirigent. Enfin, surtout leurs algorithmes. On peut donc s’attendre prochainement à « Krach of the Quants », quand les marchés perdront 40% et que « personne ne comprendra pourquoi !!??? » – ça sera le « rise of the machines » et Skynet prendra le pouvoir. Bon, je me calme, mais quand même, le fait que les ordinateurs prennent le pouvoir à la bourse de New York ne me rassure qu’à moitié. Non, en fait ne me rassure PAS DU TOUT !

On terminera avec le Barron’s qui pense que Berkshire Hathaway va faire un carton et que ces prochains mois, le groupe de Warren Buffet pourrait progresser d’un pourcentage de plus de 2 figures… En gros 10% ou plus, mais pas plus de 99%… ça laisse de la marge.

Ce matin les futures sont en hausse de 0.07% et le Bitcoin est à 2081$. Si vous cherchez sur le net, vous verrez, il paraît que c’est le nouvel « or », la nouvelle valeur refuge. Je suis terrorisé. Le bitcoin valait 900$ le 25 mars cette année. Il n’est pas contrôlé, par régulé, pour l’acheter il faut passer par des plateformes qui ne sont pas réglementée, pas soumises à des lois (ou presque), c’est le far-west. Il ne reste plus qu’à prier pour que tout se passe bien… Je vous vois à l’église dans une heure ?

Il me reste à vous souhaiter une belle journée, c’était encore un de ces matins où je pensais qu’il n’y avait rien à dire. Moi je vous retrouve demain, pour la suite d’une semaine très courte. Excellente journée.

Thomas Veillet
Investir.ch

« Il n’y a rien de plus terrible pour un soldat déjà anonyme que de mourir inconnu. »

François Hollande (ex-Président – à vérifier)