La première chose qui vient à l’esprit en ce moment, c’est de calculer le nombre de jours qui restent avant la rentrée la scolaire et d’y ajouter 15 jours de plus, histoire de voir quand est-ce que les gens vont « VRAIMENT » s’intéresser à leur portefeuilles plutôt qu’à l’hôtel qui va les accueillir dans deux semaines et à la taille de la piscine qui va avec.

L’Audio du 26 juin 2017

Pour le moment, on peut utiliser tous les adjectifs que l’on veut qui se rapprochent du mot soporifique ou ennuyant. Depuis que les FAANG’s ont calé et pédalent dans la semoule n’offrant plus suffisamment de traction pour que le marché monte, l’intérêt semble s’être volatilisé – déjà qu’il n’était pas « super présent » – et la seule chose qui semble intéresser encore un tant soit peu le monde merveilleux de la finance, c’est le pétrole.

Oui, car comme tous les 6 mois environ, tout le monde s’intéresse à nouveau à la destinée de l’or noir. Le reste du temps on se fiche de lui comme de son premier carton de couches culottes, mais de temps en temps, ça devient obsessionnel et l’on se sent tous pousser des envies d’être Lawrence d’Arabie pour mieux comprendre ce qui se passe là-bas. Mais comme c’est pas simple de devenir Lawrence d’Arabie du jour au lendemain on lit le Wall Street Journal en travers (pour les plus courageux) et on s’improvise « expert en pétrole », c’est un peu ce qui se produit en ce moment.

C’est d’ailleurs quand le pétrole est au plus mal que nous devenons soudainement tous « expert » en la matière, puisque quand il va bien, tout le monde s’en fout, ça veut dire que l’économie va bien.

Donc quand il va mal on se dit que l’économie va mal et ça devient tout de suite plus stressant, surtout qu’avant quand l’économie allait mal, on s’en foutait parce qu’on savait que la FED était là pour nous sauver dans son costume de Super-Banquier avec le slip par-dessus le pantanlon.

Mais là, la FED n’est plus là, elle ne fait « plus que surperviser » et éviter l’irrationnelle exhubérance. Et en plus elle monte les taux.

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Nous sommes donc dans une période de stress – discret le stress parce que globalement les marchés ne font strictement rien, mais c’est stressant quand même. Si l’on cherche un peu dans les médias spécialisés et je précise, le Matin Dimanche n’en fait pas partie. Tout comme le Voici ou le Gala. On trouvera l’avis de certains « experts » qui pensent que cette fois le pétrole ne baisse pas à cause du fait que Joe American a acheté une Tesla à la place de Dodge Ram de 6 litres deux , beaucoup plus gourmand en pétrole, mais parce qu’il y a des producteurs de pétrole dans le monde qui produisent trop et qui innondent le marché de brut à bon marché et qui dit offre qui augmente et demande qui ne bouge pas, ça fait prix qui baisse.

De leur côté, ceux qui traitent les actions, se disent que si le pétrole baisse c’est que l’économie va mal et que plus personne n’achète d’iPhone – oui, le lien est un peu facile et le raccourci est vraiment raccourci, mais c’est tout ce que l’on a pour s’occuper durant la canicule du mois de juin.

La bonne nouvelle, c’est que malgré que le baril qui est sous Prozac et tout un cocktail d’anti-dépresseurs, le marché ne baisse pas. Par contre il ne fait strictement rien. Et là, à l’aube du mois de juillet, on peut largement commencer à douter de la suite. Commencer à se demander si le désintérêt total actuel va nous mener à un « rallye d’été » comme nous en parlait nos ancêtres ou est-ce que l’on va juste attendre la rentrée sans rien faire pour revenir se poser les mêmes questions, sauf qu’on sera plus bronzé.

On verra ça dans les semaines à venir, mais une chose est sûre, les journées sont longues et les chroniques sont courtes.

L’or est à 1254$, le pétrole est à 43.52$ et troupeau vivant à 115.44$.

Ce matin en Asie, le Japon est en hausse de 0.11%, Hong Kong de 0.38% et la Chine de 0.64%.

Dans les nouvelles du jour, neuf ans après le scandale, le fabricant d’airbags Takata, rend les plaques et se met en faillite. Ils vont vendre la plupart de leurs opérations à leur rival et ils jettent l’éponge. Pendant ce temps, Dan Loeb, le patron de du Hedge Funds Third Point a pris une participation de 3.5 milliards en Nestlé, histoire de mettre le fabricant de chocolat sous pression et le forcer à trouver des moyens d’accélérer la croissance. Comme quoi les Hedge Funds Manager américains voyent aussi des choses à l’étranger.

Mercredi, la FED va publier les résultats des derniers « stress test ». Cela ne devrait pas trop poser de problèmes aux bancaires, parce que dans les milieux autorisés, il se dit qu’ils ont simplifiés les tests en question, parce que franchement, près de 10 ans après le « subprime », c’est pas comme s’il fallait ne plus jamais faire confiance aux banques. Ils ont sûrement appris des bêtises faites à l’époque et maintenant ils ont compris et ne sont plus cupides comme à l’époque – Greed is Good, c’est du passé. Limite les banques sont devenus des associations caritatives.

C’est d’ailleurs pour ça que le gouvernement italien vient de mettre de côté 17 milliards d’Euros pour sauver leurs banques locales qui seraient dans la panade après avoir attribué des crédits dans tous les sens et à n’importe qui…

Le Barron’s aime NCR et pense que le fabricant de caisses enregistreuses devenue rising star dans les softwares pourrait prendre 30%. Ils aiment égalent RedHat et proposent 12 sociétés dans la consommation qui offre des rendements plus qu’intéressants. Et puis, ils estiment que les Hedge Funds font une année 2017 médiocre alors que 2016 était pourrie. Selon les derniers indices spécialisés, en 2016 et à cette période de l’année, ils affichaient une performance de 0.85%, actuellement ils sont à 3.34% pour cette année, alors que le S&P500 fait du 10% à la louche.

Le New York Times a publié une page entière remplie uniquement avec les mensonges de Trump. Trump qui a peur de la suite de l’enquête sur ses liens avec la Russie et cette semaine, on va parler du projet de loi sur la HealthCare qui se présentera devant le Congrès. Inutile de vous dire que vu qu’il n’y a rien à dire sur l’économie classique, on va parler politique. Toute la semaine.

Et puis le CIO de One River Asset Management, Eric Peters, estime que le prochain krach sera une « AVALANCHE ». ça tombe bien parce que lors des derniers krachs, c’était tranquille et il ne se passait « presque rien ». Peters va plus loin avec une date pour la prochaine avalanche : le 14 février 2018. Moi qui pensait que l’on ne pouvait pas prédire les avalanches, il va falloir attendre 8 mois pour vérifier.

Aujourd’hui nous aurons l’IFO en Allemagne, le Chicago Fed National Activity et les Durables Goods. Il y aura aussi Draghi qui parlera dans l’après-midi.

Pour le moment les futures sont en hausse de trois fois rien et c’est très calme. Trop calme. Et il fait déjà chaud. Que votre semaine commence sous les meilleurs auspices, que la force soit avec vous et on se retrouve demain pour une chronique encore plus courte qui passe en mode « été ».

Bonne journée à tous !

Thomas Veillet
Investir.ch

« The person I miss most is the one I could have been. »

George Bernard Shaw