Ce qu’il y a de bien, c’est que même après 25 ans de bourse, je suis toujours impatient comme un gamin de rouvrir mon écran après 4 jours d’absence. Impatient parce qu’au fond de moi j’ai l’espoir qu’il se soit passé un truc et que ça soit super-excitant de revenir parce qu’il y a plein de choses à dire et puis finalement j’allume mon écran et je me dis que j’aurais mieux fait de rester coucher parce qu’il ne s’est rien passé.

L’Audio du 6 juin 2017

 

Vendredi passé, les chiffres de l’emploi sont sortis nettement en-dessous des attentes. On attendait 185’000 nouveaux jobs créés et c’est sorti à 138’000. Franchement, ça ne devrait pas nous changer la vie, si ce n’est nous générer la publication de 3-4 articles sur le fait que l’économie américaine n’est peut-être pas si en forme que cela et que, ça pourrait finalement nous déclencher la correction tant attendue que l’on nous promet tant depuis des mois. Que dis-je, depuis des années.

 

Mais, comme dit le proverbe : « plus on désire une chose, plus elle se fait attendre » – damned, je deviens mystique, c’est dire s’il n’y a plus rien à dire sur le sujet. Toujours est-il que ce genre de nouvelle – les non-farm payrolls américains plus faibles qu’attendu – laisse toujours suggérer qu’il pourrait se passer un truc. Même si la plupart des intervenants savent, sans se l’avouer, que ces chiffres ont à peu près la même valeurs que quand un politicien vous dit : « je vous promet que du bonheur ! » – c’est un ramassis de chiffres manipulés par des comptables à la solde du gouvernement qui n’ont qu’un boulier incomplet pour faire leurs additions.

 

Sans compter qu’historiquement parlant, les économistes ont toujours été aussi doués pour prédire les créations d’emplois que pour allumer un feu avec des silex un jour de pluie et par grand vent.

 

Toujours est-il que l’on s’est posé (brièvement) des questions sur la capacité du marché à continuer de monter. Surtout que ça fait quand même 7 mois qu’il n’a plus « corrigé » de plus 5% – ça commence à durer et les adeptes de la théorie du complot de la bulle techno qui va exploser sautent sur chaque occasion de venir peindre le Bear sur la muraille. Pourtant, si l’on regarde le passé, le Nasdaq 100 n’est que 20% au-dessus de sa moyenne mobile des 200 jours, c’est peut-être un détail pour vous, mais en 2000, il était 60% au-dessus de cette même moyenne. Ce qui tendrait à penser que la fin n’est peut-être pas aussi proche que l’on voudrait bien nous la vendre.

 

Enfin, tout ça pour dire que je ne sais pas quand tout ce château de cartes va se casser la gueule, mais j’ai quand même l’impression que l’on persiste un peu trop à pisser contre le vent et que, du coup, y a plein de gens qui vont avoir les chaussures mouillées… Désolé pour la formule, mais ça me vient du passé et ça ne peut pas être traduit à la forme « polie ».

 

Pour résumer les dernières séances de trading ; il ne se passe rien, mais globalement ça monte. Le S&P500 s’établit au-dessus des 2’400 de manière convaincante, Amazon et Google montent, même si on a connu des spaghettis trop cuits bien plus dynamiques ces dernières années, on constatera cependant que Microsoft semble prendre le relai des 5 FAANG’s, puisque cette dernière vient juste de prendre 7.5% depuis que l’on a commencé à parler de destitution à la Maison Blanche, ce qui devrait encore plus faciliter la vie de Bill Gates.

 

Il ne reste donc plus qu’à attendre et voir ce que l’avenir nous réserve. Et cette semaine il nous réserve plein de trucs.

Nous allons commencer avec les inventaires pétroliers de mercredi, histoire de voir si le baril va À NOUVEAU aller tester les 45-46$ et voir si Goldman Sachs vient encore nous faire une prévision morbide sur le sujet. Puis il y aura l’audition au Sénat de l’ancien patron du FBI qui s’est fait viré par l’agent orange, cela promet d’être fun, sachant que l’on se demande toujours si Trump est un espion bolchévique dormant ou pas, nous enchaînerons ensuite avec les élections britanniques, puis la BCE qui nous dira ce qu’elle compte faire avec les taux – probablement rien – mais surtout, ce qu’elle pense de son QE et de l’éventualité éventuelle de ralentir la machine et de passer en mode « tapering », on baisse les voiles et on rentre au port.

 

La semaine sera donc chargée, sans compter que l’on devrait également continuer à scruter les quelques chiffres économiques qui seront publiés, histoire de voir si la FED pourrait éventuellement changer son fusil d’épaule et repousser la prochaine hausse des taux de quelques semaines – ce qui paraît tout de même peu probable.

 

Ce matin, Hong Kong est en hausse de 0.3%, pendant que la Chine recule de 0.2% et que le Japon baisse de 0.5%. L’or vaut 1287$ et semble être en train de tenter une sortie à la hausse, quand au baril de pétrole, il se traite à 47.18$.

 

Hier, lors du « Worldwide Developer Conference » de San Jose, Apple a dévoilé trois axes sur lesquels ils travaillent pour l’avenir. Tout d’abord il y a le le HomeBod, un haut-parleur intelligent qui va concurrencer l’Echo d’Amazon, le Google Home de Google et qui risque de créer des problèmes à Sonos. Ils ont ensuite parlé « Réalité Virtuelle Augmentée » et « peer to peer payments », ce qui devrait permettre au gens de s’échanger des « petits montants directement d’iPhone a iPhone. Ce qui devrait largement simplifier le racket dans les écoles et la possibilité de payer des les chanteurs roumains dans le tram 12 le matin, si l’on n’a pas de monnaie sur soi.

 

Dans le Barron’s, on apprend que Google/Alphabet, Amazon et Apple sont les trois compagnies les plus respectées aux USA. Comme c’est étonnant. Le journal pense également que pour connaître la direction du marché pour les mois à venir, il faut commencer à observer les « Small Caps », c’est elles qui pourraient donner le ton selon le journal.

 

Ils pensent également qu’eBay pourrait monter de 25% et ils recommandent d’acheter 6 titres qui payent des dividendes et qui pourraient vous permettre de lutter contre l’inflation à venir, il s’agit de : Atlantia en Italie, Bank of America (BAC), Becton Dickinson (BDX), CME Group(CME), Johnson & Johnson (JNJ), et Royal Dutch Shell (RDS.A) tous ont de solides fondamentaux et ont la capacité d’augmenter leur dividende.

 

Et puis on apprend aussi qu’Einhorn de Greenlight Capital est chaud-bouillant sur GM, qu’il achète Micron, qu’il réduit sa position en Apple et qu’il se débarasse de Yelp – pourtant quand on regarde le chart, on se demande si c’est pas l’inverse qu’il faut faire.

 

À noter que le Bitcoin est au plus haut de tous les temps, ce matin il vaut 2825$ et a repris 50% depuis le 27 mai, soit il y a 240 heures… 240 heures pour monter de 900$… tout va très bien, Madame la Marquise.

 

Ce matin c’est le mot « prudence » qui prédomine. Les futures sont en baisse de 0.07%, l’Asie est poussive, l’or casse à la hausse, le pétrole est malade et les Bears veulent toujours y croire. En tous les cas, ça fait longtemps que l’on attend la fin du monde et elle se fait désirer.

 

Nous on se retrouve demain pour la suite de cette semaine raccourcie que je vous souhaite excellente.

 

Thomas Veillet

Investir.ch

 

« We don’t stop playing because we grow old; we grow old because we stop playing. »

 

George Bernard Shaw