La dernière enquête de Bank of America auprès de professionnels de la gestion a été publiée la semaine passée. Les gestionnaires de fonds qualifiés comme actifs continuent de trouver que les évaluations boursières restent élevées. Leur nombre dépasse même celui constaté lors de la bulle de 1999.

Comme le montre le graphique suivant, 44% des gestionnaires interrogés pensent que les titres sont surévalués, en hausse par rapport aux 37% du mois de mai.

Le marché semble donc vulnérable surtout à la lumière des attentes de profits. Selon Bank of America, la situation est comparable à celle qui a prévalu juste avant la récession de 2000.

Sans surprise, 84% des gestionnaires considèrent que le marché américain est le plus cher alors que 18% soutiennent que l’Europe est sous-évaluée et 48% que les marchés émergents le sont aussi.

Si ces sentiments sont valables, qu’en est-il du montant de liquidité dans les fonds ? Le niveau était de 4,9% en mai et de 5% en juin. Ces chiffres révèlent l’inquiétude des gestionnaires car les liquidités ne représentaient en moyenne que 4,5% durant la dernière décennie.

Quelles sont les opérations les plus courantes dans les fonds ? Les 3 positions les plus fréquemment trouvées dans ceux-ci sont : « long » le Nasdaq, « long » les actions européennes et « long » les obligations d’entreprises européennes et américaines.

Lorsqu’il s’agit d’évoquer les risques, les gestionnaires mettent encore en avant le risque de crédit chinois, un crash obligataire et un retard dans la réforme fiscale américaine.

L’étude nous montre aussi que les perspectives d’inflation sont à la baisse.

Christopher Hillary, gestionnaire du fonds Prosper Stars & Stripes, s’inscrit dans ce contexte. Il constate que le marché américain a connu une croissance à la fois de son économie comme des profits des compagnies. Le premier trimestre de 2017 a vu la plus forte croissance des revenus et des profits de celles-ci depuis 2011. Mais derrière ces excellents chiffres se cache un futur moins clément.

Si nous tenons compte de toutes les entreprises américaines, traitées en bourse ou privées, nous voyons que les marges bénéficiaires commencent à baisser. Cet indicateur est « validé » par le marché obligataire. La courbe des taux s’aplatit et signale que les investisseurs envisagent de moins en moins la poursuite du rythme de croissance de l’économie américaine.

Même l’effet Trump perd de sa superbe. Christopher Hillary comme d’autres gestionnaires constate que la politique fiscale promise par le président n’entre pas encore en vigueur. Les participants aux marchés financiers se lassent d’attendre et ne tiennent plus compte de ce facteur.

L’été promet d’être chaud…