Depuis deux jours, le marché est en mode « si je ne bouge pas, on ne me remarquera pas » - je ne sais pas pourquoi il ne veut pas se faire remarquer, mais on a l’impression que la chaleur écrasante de ces jours éteint complétement les vélléités des investisseurs à faire quoi que ce soit. Je sais bien que ce n’est pas la première fois que je dis qu’il ne s’est « rien pasé » à Wall Street et si on avait su, on ne serait pas v’nu, mais là… difficile de dire autre chose.

L’Audio du 23 juin 2017

Que ce soit en Europe ou aux USA, les marchés terminent leurs journées quasiment inchangés, tellement inchangé que l’on ne sait même plus si la journée était haussière ou baissière, tellement la variation finale n’a pas d’importance. Si l’on veut trouver quelque chose à dire, la seule solution est d’aller creuser du côté des secteurs. Là, il y a eu un peu d’action.

Côté pétrole tout d’abord, puisque c’est LE SUJET du moment, le baril a tenté un rebond. Enfin, quand on voit des rebonds pareil, on a plutôt envie de dire qu’il a « arrêté de baisser » parce passer de 42$ à 42.85$ en 24 heures, on a connu des escargots écrasés qui avaient l’air en meilleur forme. Néanmoins, le frein dans la baisse et peut-être le fait que même si le pétrole a perdu 20% en six mois et que le marchés des actions s’en foutent totalement, semble limiter un peu l’envie d’aller voir plus bas.

L’autre thème de la journée, ça reste la Biotech qui casse toujours à la hausse et toujours sur le fait que l’on s’autorise à penser dans les milieux autorisés que Trump « pourrait » déréguler le secteur. Ça fait quand même deux jours que l’on monte sur rien, ça commence à faire beaucoup, mais à notre décharge, il faut retenir que Trump a fait monter le marché de près de 20% depuis son élection et mis à part des conneries, il n’a pas délivré grand-chose.

Mais peu importe, vu que l’on n’a pas grand-chose à se mettre sous le clavier ou sous la souris, les éventuelles décisions futures que Trump pourrait éventuellement prendre dans un avenir proche suffit au bonheur des investisseurs qui avaient eu le nez de charger le bateau en biotechnologie malgré le fait qu’ils ne comprenaient strictement rien à ce que font les boîtes dans lesquelles ils investissent.

Dans la foulée, tout ce qui était lié à la pharmaceutique se comportait plutôt pas mal. On attribuera la palme à Novartis qui prenait près de 5% – son médicament Ilaris semblant avoir des effets inespérés pour éviter les récidives de crises cardiaques.

À la fin de la journée, les indices européens et américains terminaient plus ou moins là où ils avaient commencé, désolé d’insisister, mais on a connu des reportage sur la reproduction des paraméties en laboratoire qui étaient bien plus excitants.

Heureusement que Trump nous en a fait une récente pour occuper nos journées. En effet, statistiquement, la moitié des Américains pensent que quoi qu’il fasse, Trump est un type génial et qu’il ne peut rien faire de mal tellement il est trop cool. Cependant, il semblerait que la twittosphére et le monde des médias commencent à se demander si sa dernière connerie ne pourrait pas lui coûter sa réélection, pour autant qu’il se représente et pour autant qu’il aille au bout de sa présidence.

En effet, Trump s’est fait filmer en train de traverser un « putting green » dans une voiturette de golf. Alors personnellement, il aurait pu aller faire un 18 trous en string avec un géranium posé sur la tête ça ne m’aurait pas choqué plus que ça, sauf qu’apparamment, traverser un putting green en voiturette, c’est un peu comme boire un grand bordeaux avec des glaçons dedans, comme manger la fondue au fromage en buvant du Coca, comme rouler à 120 km/h dans la file de gauche alors qu’il n’y a personne à droite, comme avouer qu’il y a 5 ans, on a voté François Hollande.

Les médias se sont emparés de l’affaire et c’est dans la section « news du jour » – c’est vous dire s’il n’y a rien à dire.

Voilà, la bonne nouvelle du jour, c’est qu’au moins j’aurais appris que l’on ne peut pas conduire une voiturette de golf sur un « putting green ». La prochaine fois je lui suggère d’essayer avec un char Panzer, ça devrait faire plus de bruit encore.

Pour le reste, l’or est à 1251$, le pétrole à 42.85$, l’Asie ne fait rien, sauf en Chine où l’on baisse de 0.74%, mais la Chine a toujours sa vie propre et ne semble pas concernée par ce qui se passe ailleurs.

Dans les nouvelles du jour, mis à part le « VoituretteDeGOLFgate », on retiendra que les banques américaines ont passé le premier «round » des stress test. Au sujet BREXIT, dans la dernière version, May pourrait bien permettre aux citoyens européens qui vivent en Angleterre de rester sur le territoire de la Reine. Toujours au sujet du BREXIT, Daiwa et Nomura ont décidé de bouger leurs opératiosn de Londres à Francfort. Qatar Airways veut acheter 10% d’American Airlines, ça ne fait pas plaisir du tout au CEO de la compagnie américaine, il est vrai qu’en ce moment, se faire assimiler avec le Qatar, c’est pas très tendance.

Autrement Samsung a été inspiré par certains discours de Donald Trump, comme quoi ils doivent prendre des drogues pour être insipirés par Trump, mais toujours est-il qu’ils sont en train de penser à ouvrir une usine en Caroline du Nord – les salaires locaux doivent donc être plus bas qu’en Chine. C’est rassurant quand les asiatiques viennent chercher de la main d’œuvre en occident, celui qui s’occupe de la main d’œuvre chez Nike doit commencer à se poser des questions.

Et puis les USA vont arrêter d’importer du bœuf du Brésil, citant des raisons sanitaires, la viande ne serait pas de première fraîcheur selon les normes américaines. Le secteur de l’aéronautique est en train de chercher des moyens pour améliorer la Cybersécurité. Le Barron’s est bull sur la Biotech depuis le Break Out d’hier, ils aiment Gilead, ils pensent qu’on a raté des bonnes nouvelles sur Chipolte et puis ils parlent du fait que Tesla se demande s’ils ne devraient pas commencer à fabriquer des voitures en Chine.

Autre nouvelle super-importante c’est le fait qu’une révolution locale pourrait poser problème dans les livraisons de thé Darjeeling. En effet, actuellement, il y a des problèmes éthniques et le mouvement séparatiste « pour un Gorkaland indépendant » s’est réveillé – je ne plaisante pas avec le Gorkaland. Toujours est-il que les récoltes sont stoppées dans les plantations et on ne sait pas si le thé pourra être livré voir même récolté cette année. Mon conseil : ne soyez donc pas short sur le Darjeeling…

Comme vous le voyez, quand on est réduit à parler de voiturette de golf et de short squeeze sur le Darjeeling, c’est qu’il est temps de partir en vacances. Mais comme ce n’est pas encore l’heure, il reste à partir en week-end.

Ce matin les futures sont en hausse de 0.07% et on attend le GDP en France, les Composite et Manufacturing PMI en France et en Allemagne, ainsi que dans l’Europe entière et aux USA. Aux States, il y aura aussi les ventes de nouvelles maisons et le trio magique Powell, Bullard et Mester, tous trois présidents de FED locales, qui vont nous donner leurs avis éclairés sur l’économie en général et sur les taux en particulier.

En ce qui me concerne, je vais aller faire un dix-huit trous en Ford Mustang, juste pour voir ce que ça donne et je vous retrouve lundi matin, si je ne me suis pas fait arrêter par la police anti-gangs des terrains de golf. Je vous souhaite un très beau week-end, n’oubliez pas de vous hydrater et de rester à l’ombre comme ils disent à la radio.

Thomas Veillet
Investir.ch

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George Bernard Shaw