Dans le monde de l’investissement deux géants se partagent un part importante du gâteau. BlackRock gère quelques 5,7 trilliards de dollars et Vanguard 4,4 trilliards.

Vanguard est le pionnier de la gestion à bas coûts et 75% de ses encours sont gérés dans des stratégies dites passives. BlackRock est rentré dans ce marché avec l’acquisition de iShares et 63% des fonds gérés le sont dans ce genre de stratégie. En effet, en juin 2009, le géant américain achète Barclays Global Investors pour la somme de 13,5 milliards de dollars. Après cette opération, BlackRock se retrouve à la tête de plus de 3 trilliards de dollars en actifs gérés.

Mais c’est l’attrait de la gestion passive qui se distingue par des frais de gestion contenus qui peut étonner. Durant les 6 premiers mois de cette année, les investisseurs ont acheté pour 215 milliards de dollars de fonds Vanguard dont une grande part en ETF. Pour sa part, BlackRock a vu ses encours augmenter de 168 milliards de dollars. Les ETF montrent leur attrait et ont même dépassé les hedge funds en termes de flux depuis 2015. Cette tendance s’est confirmée durant les premiers mois de 2017.

Source: ETFGI

 

Il est vrai que les nouvelles réglementations favorisent les fonds dont les frais de gestion sont bas et dont les performances restent près de celles des indices de référence. Ainsi, les nouvelles normes européennes (MiFiD II) encouragent fortement les investisseurs institutionnels à prendre part à ce marché.

Si les Etats-Unis représentent la majeure partie des encours, les autres continents représentent clairement une opportunité pour les deux acteurs. Seuls 9% des fonds de Vanguard sont détenus par des investisseurs étrangers. Il n’est donc pas étonnant que les efforts de développement se focalisent sur des pays comme la Chine, l’Allemagne ou le Mexique.

Alors que fait son concurrent ? Et bien il investit dans le domaine de la technologie. BlackRock dépensera 1 milliard de dollars en 2017 pour améliorer les performances de ses fonds dits actifs. Cette stratégie a déjà été implémentée et plusieurs gestionnaires de fonds ont été «remerciés». Les stratégies ont été revisitées avec un biais quantitatif ce qui a permis de réduire les frais de gestion.

Nous voyons donc que les nouvelles réglementations affectent véritablement l’industrie des fonds et que la notion de frais prend une dimension nouvelle à la fois dans les fonds actifs comme passifs. Certes, plusieurs études avaient déjà fait état de l’importance des frais de gestion dans le calcul de la performance mais le législateur n’était pas encore intervenu de cette manière, si insistante.

Espérons que ces nouvelles initiatives rendront la gestion plus performante et transparente pour l’investisseur sans toutefois «tuer» la gestion active.