La journée de jeudi aura été comme celle de mercredi, mais sans la FED. Nous nous sommes concentrés comme des bêtes sur les chiffres du trimestre, tout en essayant d’anticiper le prochain retournement de situation. Oui, parce que même après avoir prédit « ça va baisser, ça va baisser, ça va baisser » pendant 2 ans et d’avoir été totalement à côté de la plaque, certains continuent de croire que ça va baisser et continuent donc de venir peindre le diable sur la muraille dès que c’est possible.

L’Audio du 28 juillet

Hier encore, le « mood » était aux prises de profits « avant que ça baisse ». Ce fût le cas sur le secteur Tech et plus particulièrement les FAANG’s. C’est du déjà vu, puisque nous l’avons déjà observé en juin et c’est aussi le même secteur qui a « drivé » le rebond. On prend donc les mêmes et on recommence.

Ce jeudi Amazon est monté au plus haut historique et pendant la première moitié de la journée, Jeff Bezos, le fondateur est devenu l’homme le plus riche du monde avec une fortune de 91 milliards de dollars. Dépassant juste Bill Gates d’une encolure, Bill Gates qui peine a finir le mois avec seulement 90 milliards sur le compte.

La bonne fortune de Bezos n’a pas duré, puisque durant la séance un vent de négativisme pesait sur le secteur et les intervenants tapaient sur Apple, Netflix, Google et Amazon. Amazon dans une moindre mesure, puisqu’elle devait publier ses chiffres après la clôture et personne n’avait envie de se retrouver « short » à ce moment-là. Ils auraient dû, parce qu’after close Amazon a publié des chiffres décevants et perdait 3% de plus. On notera que le seul FAANG qui s’en sort bien hier, c’était Facebook, mais on ne va pas revenir sur le trimestre publié hier et les 2 milliards d’amis.

Toujours est-il que nous avons passé notre journée à analyser l’empire et la fortune de Jeff Bezos et à analyser les chiffres afin de savoir dans quelle direction telle ou telle action allait terminer la journée. Chose qui n’est pas facile à prédire, parce qu’encore une fois, selon l’humeur et les attentes, un « bon trimestre » ne veut pas dire que ça va monter et vice et versa. En résumé, il faut laisser publier et suivre le mouvement. Oui, je le reconnais ça ne fait pas super-pro qui résonne avec plein de fondamentaux et plein de calculs savant que seul un PC pouvant « miner » du Bitcoin pourrait comprendre, mais il faut tout de même reconnaître qu’actuellement, le marché est tout de même plus dirigé par la psychologie que par les fondamentaux micro et macro économiques.

Sachant que depuis le mois de novembre nous montons sur des théories fumeuses comme quoi un jour peut-être l’hystérique POTUS va nous faire quelque chose de bien pour l’économie, il ne faut tout de même pas me dire que tout cela est le fruit d’un calcul et d’une réflexion hyper poussée.

Durant la séance nous pouvons retenir le bain de sang chez AstraZeneca qui a foiré des tests pour un de leurs médicaments, le titre perdait 15% en Europe et aux USA par capillarité. Bristol Myers ne perdait « que » 3% après des chiffres que l’on jugeait insuffisants. Après, la longue liste pouvait s’égrainer.

Boeing, Procter et Verizon étaient tous en mode ascension après leurs chiffres enthousiasmants, le Dow Jones était donc soutenu par toute c’t’équipe. Puis de l’autre côté, on notera que Twitter s’est fait démonter de 14% parce que la croissance des nouveaux abonnés est médiocre. En effet qui s’abonne encore sur Twitter, d’ailleurs vous utilisez encore Twitter ??? C’est quoi Twitter ???

Après il y a ceux qui battaient les attentes, mais qui baissaient quand même. C’est le cas de UPS, de MasterCard et puis Apple qui perdait 2% parce qu’on préférait anticiper de mauvais chiffres pour le premier août. Rien à voir avec la fête nationale.

En Europe c’était pareil. Bayer a publié des chiffres décevants et montrait des perspectives qui l’étaient tout autant, je ne vous fais pas un dessin sur sa performance journalière. Et puis alors que l’on commence à se dire un peu partout que le secteur financier et bancaire en particulier « pourrait » être THE Place to be pour le reste de l’année, la Deutsche Bank a sorti des chiffres tout pourris – et encore je pèse mes mots et je reste poli – le titre se faisait démolir de près de 6%, à un certain moment on pensait même que Deutsche Bank avait annoncé qu’ils faisaient partie de l’accord de cartel avec les fabricants de voitures allemandes et qu’en plus c’était eux qui avaient développé les moteurs diesel de Volkswagen.

Il faut également noter que Diageo (qui vend la vodka Smirnoff) et Anheuser-Busch, qui vend de la bière, ont tout deux fait un carton sur le trimestre et prenaient près de 6%. De la à trouver un lien entre la consommation alcoolique et la baisse d’intérêt sur les marchés financiers, il y a qu’un pas que je ne franchirais pas.

L’or est à 1264$, le pétrole frise les 49$ et plus personne n’en parle et le Bitcoin est à 2710$ ayant repris 5% ces dernières 24 heures. L’Asie est en baisse, probablement parce que la Tech US a donné le signal des « prises de profits ». Le Japon recule de 0.7% ce matin, pendant que Hong Kong recule de 0.6% et que la Chine ne fait rien, peut-être parce que Baidu a battu les attentes du trimestre et prenait plus de 7% hier aux USA.

Les nouvelles de ce matin tournent donc surtout autour des publications « after close » d’hier soir. Il faut donc retenir les chiffres d’Amazon qui étaient ok, mais pas assez. Le trimestre d’Intel qui est était bon, qui ne créait pas d’euphorie mais qui voulait aussi dire à Nvidia et à AMD : « Hey, la gars, on est là, ne nous oubliez pas, on ne va pas se laisser faire ». Starbucks a sorti des chiffres bof, bof et bof et le titre perdait 6% hier soir tard. En même temps, ça fait deux fois que je vais au Starbucks et je fais même plus la queue. Tout fout le camp.

Le Wall Street parle des Chinois qui vont s’attaquer à l’hégémonie américaine sur les semiconducteurs, l’UBS vient de publier son trimestre qui semble battre les attentes, mais on va attendre l’ouverture avant de s’emballer et de voir comment on interprète tout ça. En tous les cas la première banque suisse annonce un profit de 1.17 milliard en hausse de 14% par rapport à l’an passé et annoncent 13.7 milliards de net new money du côté Private Banking. Les sorties d’assets continuent du côté « investment banking ».

Et puis le Barron’s revient sur la Volatilité. L’indice VIX a donc touché des niveaux plus vu depuis bientôt 30 ans. Les 8.84 ont été affiché et le journal se demande s’il n’est pas temps de commencer à chercher des stratégies pour « profiter » de ces niveaux extrêmement bas. Il semble assez évident qu’à un certain moment, ça va arrêter de baisser, puisque logiquement il devrait quand même y avoir un niveau d’incompressibilité sur ce truc. Ou alors il faudra fermer les marchés pendant 2 ans ou 3 et demi. Jusqu’à la fin du mandat de Trump.

Aujourd’hui, il y aura le GDP et le CPI en France et en Espagne. Ensuite, en Europe nous aurons le climat du business et la confiance du consommateur et les USA nous publierons leur GDP, chiffre dont tout le monde se fout à priori. Sauf en cas de surprise majeure. Il y aura également le CPI en Allemagne et les chiffres de la confiance version Université du Michigan.

Pour les chiffres du trimestre, ça continue encore et encore, mais comme c’est vendredi, ça sera un peu plus calme qu’hier. Hier ayant tout de même été LA plus grosse journée de publication depuis 20 ans selon le messager boiteux. Mais il y aura tout de même Exxon, Merck ou encore Baker Hughes.

Pour le moment les futures sont en baisse de 0.3%.

Voilà, je crois que finalement on ne s’en sort pas trop mal après ce déluge de publications, ça aurait pu être pire. Les chiffres des FAANG’s ne sont visiblement pas délirant, mais il faut noter que ce n’est pas non plus le bain de sang, il y a donc encore de l’espoir pour les semaines à venir.

En ce qui me concerne, je m’en vais vous souhaiter un excellente week-end et je vous retrouve lundi pour le chapitre suivant qui s’intitulera Apple publiera demain !

Excellente journée et à lundi.

Thomas Veillet
Investir.ch

« Anyone can do my job, but no one can be ME»

Harvey Specter