Les publications trimestrielles sont en train de monter en puissance. C’est évidemment le thème de la semaine et cela va le rester pour les semaines à venir. Hier nous avons commencé à voir de plus en plus de monde publier et encore une fois, les financières étaient à l’honneur puisque Goldman Sachs et Bank of America ont trusté les premiers rangs.

L’Audio du 19 juillet

Un peu à l’image de ce que nous avons vu ces derniers jours, les chiffres des financières sont bons, mais comme nous avions été tellement forts et que nous avions largement anticipé ces derniers, il était temps de prendre les profits. Goldman Sachs terminait en baisse de 2.6% pendant que Bank of America reculait de 0.5%. La question que l’on peut se poser serait de savoir si ce ne sont que des prises de profits dans un marché haussier et qu’il faut profiter de l’occasion pour en racheter parce que le secteur est en train de se réveiller sur le « long terme » ou alors ce n’était qu’une passade et les financières vont retomber dans la dépression dans laquelle elles sont depuis un moment.

On notera que même si Goldman Sachs a battu globalement les attentes du marché, il faudra retenir que les performances du côté « trading » sont clairement pourries et que quoi que l’on veuille bien penser, la volatilité qui se traîne proche de zéro et le désintérêt global pour le marché à tout de même des conséquences.

Hier ce fût aussi la journée Netflix, puisque la société a cartonné sur le trimestre et explosé son nombre d’abonnés un peu partout dans le monde. Après la séance de lundi, le titre était déjà indiqué en hausse de 10%, mais après la journée d’hier, Netflix terminait en hausse de 13% et entraînait le secteur de la technologie avec lui, anticipant le fait que ses compères des FAANG’s pourraient également annoncer de bonnes choses la semaine prochaine. En tous les cas, quand on regarde le graphique d’Amazon, par exemple, on se dit que s’ils ne ratent pas leur trimestre, il va falloir courir vite en acheter avant qu’elle n’explose (à la hausse).

Mais au-delà des chiffres du trimestre qui nous occupent 80% du temps, il faut aussi retenir que l’on se pose pas mal de questions au niveau politique, puisque Trump n’est toujours pas parvenu à faire passer son histoire de Healthcare. Ses « amis » politiciens du même bord que lui semblent persister à lui mettre les bâtons dans les roues. Du coup, les intervenants commencent à se poser des questions sur le pouvoir réel de Trump à mettre en place certaines réformes. Ce qui est tout de même ballot, parce que vu que nous sommes tout de même monté de plus 18% depuis l’élection de « l’agent orange » et ce, sur les espoirs que les réformes promises allaient redynamiser l’économie. Nous commençons donc doucement à nous poser des questions sur la probabilité que Trump ne puisse virtuellement rien faire et que l’on se retrouve le bec dans l’eau en train de se dire : « mais pourquoi j’ai acheté alors ? »…

En tous les cas, il y a déjà des conséquences indirectes. Des conséquences qui passent pas l’Europe, puisque le fait que le Président n’arrive à rien laisser planer des doutes sur la capacité du dollar à rester fort. Du coup l’Euro se renforce – nous avons nettement cassé les 1.15 à la hausse hier – et on commence donc inévitablement à se poser des questions sur l’avenir des exportatrices européennes dans cet environnement de « dollar faible ».

C’est d’ailleurs pour ça que les indices européens ont mal vécu la séance d’hier et cela pourrait se reproduire tant que le dollar ne retrouve pas ses belles couleurs vertes et ne se renforce pas la moindre. Pour le moment il y a une certaine décorrélation entre l’Europe et les USA qui continuent de monter, mais on pourrait craindre pour la santé des indices américains si l’on commence un peu trop à parler « d’impuissance de Trump ». Sans compter que ça fait « jenesaispluscombiendetemps » que le marché n’a pas « corrigé de plus de 5% ».

En conclusion, pour le moment les indices américains sauvent la face grâce aux publications trimestrielles, mais il ne va pas trop falloir décevoir sinon les sanctions seront terribles, on le voit déjà nettement sur certains titres qui ont déçu. C’est le cas de Harley Davidson qui a publié des chiffres meilleurs que les attentes, mais qui a donné un « guidance » pourrie pour le reste de l’année. Les vendeurs n’ont pas fait dans le détail et le titre s’est pris 6% dans les sacoches.

Le pétrole se maintient toujours au-dessus des 46$ et l’or est à 1240$. Le Bitcoin est toujours en plein délire avec une volatilité à faire pâlir de jalousie l’indice VIX – en l’espace de 5 jours nous sommes tout de même passés de 2400 à 1750$ et retour… Il faut avoir le cœur bien accroché mais encore une fois, comme selon certain le Bitcoin, c’est le nouvel Eldorado, ça devrait bien se passer sur le long terme. D’ailleurs après l’objectif à 55’000$ dans 5 ans, voici que John McAfee, la légende la Cybersécurité, estime que sous 3 ans le Bitcoin vaudra 500’000$ – ou alors il mangera ses « attributs masculins » en direct à la télé… Belle conviction que nous offre le fondateur de la société éponyme.

En attendant, le Bitcoin vaut 2345$ et si McAfee a raison, ça fait 213 fois la mise dans 3 ans. C’est quand même vachement plus rentable que le 10 ans suisse… et mieux qu’une rente AVS.

Ce matin l’Asie monte un peu partout. 0.13% au Japon, 0.4% à Hong Kong et 0.8% à Shanghai.

On commence tout de suite avec une nouvelle qui tourne dans le marché depuis 24 heures : la Grèce pourrait revenir émettre des obligations dans les jours qui viennent. La première réflexion qui me vient à l’esprit, c’est de penser à un truc triste pour ne pas éclater de rire. Néanmoins, le marché est impatient que les Grecs reviennent emprunter parce que cela pourrait, je cite : « renforcer les finances du pays » – restera juste à trouver des gens qui auront envie de prêter de l’argent à un pays qui n’est pas connu pour ses capacités à rembourser rubis sur l’ongle. Mais bon, au pire c’est l’Europe qui mettra la main à la poche pour rembourser les défauts.

Il faut également retenir le profit warning d’Ericsson, les clients de Chipolte qui sont tombés malade dans un de leurs restaurant. Encore une fois. Si ça continue on va vraiment commencer à se poser des questions sur la diététique américaine. Autrement on revient un peu dans la mode des fusions/acquisition, puisque ce matin McCormick annoncent qu’ils rachètent la division alimentaire de Reckitt Benckiser pour un peu plus de 4 milliards de dollars.

Dans le Barron’s on apprend que Novartis à l’air attractive. Après la publication de ses chiffres hier, le journal américain aime bien la division de produits pour les yeux et ils pensent qu’il y a du potentiel. Mis à part Novartis, ils se demandent également si la manière de travailler de FED ne va pas emmener le marché et l’économie dans une tendance baissière « durable ». Et puisque l’on parle de banques centrales, en Europe on est tous sur les dents en attendant le discours de la BCE qui se tiendra demain après-midi, histoire de voir si le patron des bleus avec des étoiles jaunes s’est repris et est capable de communiquer clairement ses intentions, pas comme la dernière fois.

Côté chiffres économiques, il n’y aura rien mis à part les inventaires pétroliers, en revanche côté trimestre, il y commence à y avoir du monde, on commencera la journée avec ASML en Europe, mais il y aura aussi Alcoa, American express et bien d’autres… pour la liste exhaustive, la voici :

Earnings Calendar provided by Investing.com.

Je crois que c’est tout ce qu’il y a à dire pour ce matin. Nous allons continuer à scruter les chiffres du trimestre et la tronche du dollar, c’est ici que nous trouverons des réponses. Dans cette attente de réponses, je vous souhaite une excellente journée et un bon café. On se retrouve demain.

Thomas Veillet
Investir.ch

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Oscar Wilde