J’ai une excellente nouvelle pour vous. Ce matin vous allez gagner du temps en lisant ou en écoutant cette chronique, parce qu’il n’y a rien à dire. Si vous le désirez vraiment vous pouvez continuer, mais fondamentalement, pour ce que vous allez en apprendre, vous pouvez aussi bien passer directement aux pages sportives.

L’Audio du 12 juillet 2017

Non, définitivement, hier il ne s’est rien passé, les marché terminent inchangés, les intervenants se concentrent sur les tribulations du fils Trump en Russie durant la campagne présidentielle, bien que tout le monde sache que fondamentalement, ça ne va rien changer, puisque l’on a l’impression que même si demain on surprend Trump dans le même lit que Poutine en train de se tartiner du caviar parmi, les journalistes trouveront que les deux leaders ont enfin trouver un moyen de rapprocher les deux grandes super-puissances, il est bien loin le temps de la guerre froide où regarder un Russe dans les yeux c’était mal et que l’on avait besoin de Sylvester Stallone et de toute la puissance de ses dialogues pour nous dire que si Rocky il peut changer, tout le monde il peut changer ! N’est-ce pas Drago ?

Bref, Trump fils est empêtré dans ses histoires d’avocats moscovites, mais son père l’a rassuré, il suffit qu’il se fasse gauler en voiturette de golf sur un green pour détourner l’attention des médias sur autre chose. À noter tout de même que Trump Junior a déclaré à la presse qu’avec « le recul, il aurait fait les choses différemment » – il est brillant ce garçon, c’est comme dans la finance : « on est vachement moins con avec le recul » – tenez, si j’avais su j’aurais acheté des Apple à 3$ en l’an 2000 et je les aurais encore et je ne serais pas en train de me lever pour écrire une chronique boursière à 4 heures du matin dans un hôtel du fin fond du sud de la France, en meublant parce qu’il n’y a rien à dire…

Les investisseurs ont donc regardé ça d’un œil désintéressé tout en se demandant ce qu’ils pourraient bien faire aujourd’hui – enfin, hier – et en se rendant compte que demain – enfin, aujourd’hui – Yellen témoignera devant le Congrès, ils se sont dit qu’il n’y avait pas non plus de raison de faire les grandes manœuvres.

Il y avait bien Pepsi-Cola qui avait publié des chiffres meilleurs que les attentes, mais ça ne suffisait pas à drainer suffisamment d’attention sur le titre qui perdait 0.4%. Non, franchement il n’y avait juste rien à faire, ni rien à dire. Tout le monde attend Yellen pour voir ce qu’elle va nous dire sur l’économie et si l’on peut disséquer son discours histoire d’essayer de lire ses intentions entre les lignes.

D’ailleurs alors que le Américains ne faisaient rien, les Européens se sont appliqués à faire exactement la même chose : rien et attendre cette après-midi.

On notera tout de même que le pétrole est remonté à 45.76$, mais étonnement, personne n’en parle. On préfère nettement quand il baisse sur les 44$ pour faire « ouh-ouh attention, il va bientôt aller à 30$ », mais quand il remonte y a plus personne. L’or est également remonté et fait de la résistance, pourtant avec la sale gueule technique qu’il avait on aurait attendu mieux de sa part, comme aller en-dessous des 1200$. Mais il vrai que, techniquement, depuis quelques temps, l’or a tendance à faire exactement l’inverse de ce qu’il devrait faire si l’on applique les théories de l’analyse technique. Ce matin le métal jaune vaut 1218$ – c’est excitant, je ne vous dit même pas.

L’Asie est 33% en hausse et 67% en baisse. Tokyo recul d’un peu plus de 0.35%, Hong Kong monte de 0.74% et la Chine baisse de 0.54%.

Dans les nouvelles du jour, mis à part Trump Junior qui répète en boucle « si j’avais su j’aurais pas venu » – son père à l’air idiot, mais lui il est pas mal non plus – il faut retenir que l’Euro/Dollar prend des liberté et se retrouve à des niveaux plus vus depuis plus d’un an, actuellement nous sommes à 1.1475. Pendant ce temps, le Bitcoin baisse encore de plus de 2% ce matin et se traite sous les 2300$ et on parle beaucoup de l’autre crypto-monnaie, l’ethereum qui a perdu 48% de sa valeur en 4 semaines, soit 17.5 milliards de capitalisation… C’est rassurant. Mais bon, on s’en fiche dans 5 ans le Bitcoin vaudra 55’000$.

Et puis le directeur du National Economic Council aux USA devrait être officiellement le candidat de Trump pour remplacer Yellen l’an prochain. Jusque là, tout le monde s’en fout, sauf que Gary Cohn, c’est comme ça qu’il s’appelle est également un ancien directeur de Goldman Sachs.. Et hop, ça continue. Ça voudrait dire qu’à l’horizon 2018, le patron de la BCE et le patron de la FED seront des anciens de Goldman Sachs… la pieuvre a trouvé une nouvelle place pour poser ses tentacules… On dit « Goldman Sachs un jour, Goldman Sachs toujours » et ça n’inquiète personne qu’ils soient juste partout…

Autrement la nouvelle du jour absolue, c’est Yellen qui témoignera devant le Congrès dans l’après-midi. Pas que ça devrait nous changer la vie, parce qu’il est peu probable qu’elle nous glisse tous les dix mots la phrase subliminale : « je vais monter les taux en octobre »… « je vais monter les taux en octobre »… « je vais monter les taux en octobre »… « je vais monter les taux en octobre »… mais au moins ça nous donnera un sujet de conversation et ça occupera les économistes.

Elle devrait parler à 16h00, heure de Briançon. Et puis ça tombe bien, parce que mis à part elle et les inventaires pétroliers, il n’y a rien d’autre à attendre aujourd’hui. À moins que Trump Junior nous annonce qu’il vient de découvrir le secret le fabrication de l’eau tiède.

Et puis, rassurez-vous si le témoignage de Yellen ne rend pas notre journée plus brillante, on pourra toujours se dire qu’il faut attendre vendredi pour voir le début des publications trimestrielles avec les premières banques. Il y a toujours une raison d’attendre autre chose, plus tard dans la finance.

En attendant.. passez une bonne journée et à demain !!!

Thomas Veillet
Investir.ch

“The stock market is the story of cycles and of the human behavior that is responsible for overreactions in both directions.”

Seth Klarman