L’association suisse des banquiers a annoncé les résultats de la branche pour l’année 2016. Il en ressort que l’écosystème subit de forts changements qui affectent les marges bénéficiaires même si les actifs sous gestion progressent sensiblement.

Le secteur bancaire souffre encore des séquelles de 2008 et doit affronter un climat relativement hostile. Les taux d’intérêts sont négatifs et les exigences réglementaires de plus en plus importantes. Alors que ce passe-t-il dans ce secteur ?

 

Le nombre de banques continue de baisser

De 266 établissements en 2015 nous n’en trouvons plus que 261 en 2016. La majorité de cette baisse est due à une réduction du nombre de banques étrangères.

Source : BNS, SwissBanking

Au niveau international la tendance est la même. Les faillites et les regroupements de sociétés bancaires sont les explications les plus logiques.

Source : BNS, BCE, SwissBanking

 

Les actifs sous gestions progressent

Le secteur bancaire suisse reste le leader mondial en matière de gestion de fortune avec environ 25% de part de marché. Si les actifs sous gestion ont augmenté, les résultats ont par contre été à la baisse.

Source : BNS, SwissBanking

Soulignons que si les bénéfices de 2016 ont été réduits de moitié par rapport à 2015, c’est surtout dû à des produits exceptionnels comptabilisés par une grande banque en 2015. Par contre, les impôts versés par les banques augmentent de 3,2% et représentent la coquette somme de 2,3 milliards de francs.

Source : BNS, SwissBanking

 

Les chiffres de l’emploi restent relativement stables

Compte tenu de l’environnement économique et politique, le marché de l’emploi du secteur souffre peu. Au niveau national, le nombre de postes a baissé de 1660 pour s’établir à 101’382 (en équivalents plein temps).

Source : BNS, SwissBanking

Selon l’indicateur KOF de l’emploi, il semblerait que d’ici à la fin de l’année 2017 nous assisterions à une légère hausse des embauches.

Source : enquête de l’ASB

Mais tous les secteurs d’activité ne sont pas logés à la même enseigne. Le back office continue de souffrir des coûts de la main-d’œuvre suisse. Les réductions de postes dans ce secteur continueront soit par une délocalisation des opérations soit par l’automatisation de plusieurs tâches.

Selon le Boston Consulting Group, la croissance du marché mondial de la gestion de fortune sera de 7% à 8% d’ici à 2021 alors que celle du marché suisse ne sera que de 3%. L’association suisse des banquiers souligne que si la Suisse reste dans le peloton de tête des places financières internationales, « une réglementation adaptée et des conditions-cadres optimales sont indispensables ». La Fintech est un domaine de développement mais il faut que ces nouvelles entreprises se plient au cadre réglementaire existant.

Nous voyons donc que des conditions-cadres novatrices sont nécessaires pour un secteur d’activité en pleine mutation.