La plupart des investisseurs institutionnels et individuels ont de multiples buts ou objectifs liés à l'investissement de leurs actifs. Répondre aux besoins de trésorerie actuels et fournir une croissance adéquate du capital pour l'avenir sont des objectifs à la fois communs mais aussi de nature différente. Dans un environnement de taux bas, choisir des actions est aussi une solution. Mais lesquelles choisir?

Pour répondre aux besoins de trésorerie actuels, les investisseurs investiront traditionnellement dans des titres obligataires qui génèrent des revenus grâce à leurs paiements de coupons et peuvent constituer une source importante de stabilité du capital au fil du temps. En revanche, pour réaliser une croissance du capital à long terme, les investisseurs s’intéresseront généralement aux actions qui, historiquement, ont aidé à gérer le risque d’inflation et ont affiché des niveaux plus élevés de rendements historiques à long terme.

Une situation similaire existe pour les investisseurs individuels retraités. Les retraités, comme les fonds institutionnels, ont besoin de flux de trésorerie provenant de leur portefeuille d’investissement, car ils dépendent de ces actifs pour couvrir leurs frais de subsistance. De plus, les retraités se positionnent souvent à long terme en mettant l’accent sur la croissance du capital pour s’assurer que leur portefeuille peut durer tout au long de leur retraite.

Le dénominateur commun, que vous soyez un fonds institutionnel ou un particulier à la retraite, est que les portefeuilles d’investissement doivent souvent trouver un équilibre entre les besoins de trésorerie actuels avec la croissance future du capital. Dans ce cas comment trouver les titres qui répondent à ces deux critères tout en investissement dans les actions ?

 

1er indicateur : le rendement des flux de trésorerie disponibles (Free cash flow yield)

Le flux de trésorerie disponible est le montant d’argent qu’une entreprise génère à travers ses opérations qui reste après avoir payé les dépenses pour maintenir l’entreprise en activité. Il peut être calculé comme:

Flux de trésorerie liés à l’exploitation – Dépenses en capital = flux de trésorerie disponibles

En divisant le cash-flow libre annuel par action d’une entreprise par son cours actuel, ce nombre est transformé en un rendement.

Les flux de trésorerie disponibles sont moins sensibles aux manipulations comptables Bien que les résultats des bénéfices d’une société puissent souvent être faussés par l’utilisation des charges à payer, les amortissements et la capitalisation des dépenses, les flux de trésorerie disponibles évitent généralement ces pièges. La faillite d’Enron Corporation pourrait être l’exemple le plus flagrant de flux de trésorerie disponibles soulevant des signaux d’alarme sur la santé financière d’une entreprise. Au cours des 15 trimestres précédant sa faillite en 2001, Enron a enregistré 14 trimestres avec un bénéfice par action positif, mais seulement six trimestres avec un flux de trésorerie disponible positif par action.

Générer des flux de trésorerie disponibles peut donner aux entreprises un avantage de financement. Les entreprises ont de nombreux choix quant à ce qu’elles peuvent faire avec les flux de trésorerie disponibles qu’elles génèrent. Les décisions les plus souvent retenues incluent la réalisation d’acquisitions, l’investissement dans des projets internes, le remboursement de dettes, le rachat d’actions ou le versement de dividendes.

Bien sûr, un avantage sous-jacent des flux de trésorerie disponibles est qu’il donne à une entreprise le financement nécessaire pour croître et récompenser les actionnaires sans exiger l’émission de nouveaux titres de créance ou d’actions. Parmi toutes les sources de financement dans l’arsenal d’une entreprise, les flux de trésorerie disponibles peuvent être considérés comme les plus souhaitables pour les actionnaires actuels car ils ne créent pas les mêmes effets déstabilisateurs de l’émission de dettes excessives ou les effets dilutifs de l’émission de capitaux propres supplémentaires.

 

2ème indicateur : le rendement du dividende

Les dividendes représentent la partie des bénéfices d’une société qui est versée aux actionnaires, souvent à intervalles réguliers et conformément à une politique énoncée. La méthode utilisée par chaque société pour choisir si et quand verser un dividende dépend généralement d’une combinaison de flux de trésorerie, d’environnement de marché, d’opportunités de croissance mais aussi d’une certaine politique historique.

Le rendement des dividendes est calculé en additionnant les dividendes par action qu’une entreprise a payés au cours des douze derniers mois et en divisant ce résultat par le prix actuel des actions de la société. De cette façon, le rendement du dividende est un type d’indicateur de valorisation, car il indique aux investisseurs le prix qu’ils paient par dollar de dividendes. Certains investisseurs tirent parti du rendement en dividendes comme un des éléments de sélection des actions.

 

3ème indicateur: le ratio de distribution du dividende (payout ratio)

Le meilleur moyen de mesurer si une entreprise sera en mesure de verser un dividende constant est le ratio de distribution. Le ratio de distribution est calculé en divisant le dividende annuel par action par le bénéfice par action. Un ratio de distribution élevé signifie qu’une entreprise utilise un pourcentage important de ses bénéfices pour payer un dividende, ce qui lui laisse moins d’argent pour investir dans la croissance future de l’entreprise.

Un ratio de distribution de 67% pourrait être difficile à maintenir si une entreprise subit une baisse de ses bénéfices. Une fois que cela se produit, une entreprise pourrait être obligée de réduire son dividende. Une baisse des dividendes est souvent perçue comme un signe de faiblesse sur les marchés financiers et se traduit souvent par une baisse du prix des actions de la société. Le meilleur exemple récent est celui de General Electric.

 

Source: Facset
Analysis: Manning & Napier

L’utilisation du rendement des dividendes, des flux de trésorerie disponibles et du ratio de distribution donne des résultats assez probants. Utilisés individuellement, le rendement du dividende ou celui des flux de trésorerie disponibles se sont révélés être des facteurs efficaces lors du contrôle d’investissements à long terme attrayants. Le rendement élevé des flux de trésorerie disponibles tend à identifier les sociétés qui ont connu des taux de croissance du capital plus élevés, tandis que le rendement en dividendes a permis d’identifier des sociétés offrant des niveaux plus élevés de stabilité du capital et de génération de revenus. Cependant, les données démontrent que, lorsqu’ils sont appariés, ces facteurs ont produit des résultats au-delà de ce que l’un ou l’autre de ces facteurs a atteint seul. Le ratio de distribution peut aussi apporter un filtre supplémentaire.

 

Source:Facset
Analysis: Manning & Napier

Les investisseurs sont aussi très concernés par les périodes de fortes baisses. Si le choix d’une stratégie d’investissement a été soigneusement réfléchi, l’investisseur ne devrait pas être tenté de liquider ses positions sauf en cas de besoin de liquidité. A l’image des investissements immobiliers, si les emplacements sont bons et si les loyers continuent d’être versés, il n’y a nul besoin de vendre dans la précipitation.

Cependant, un argument qui milite en faveur des actions qui composent les fonds utilisant un mélange des indicateurs précédemment décrits, est celui d’une baisse moins prononcée dans le cas où les marchés financiers seraient chahutés.

Stuart Rhodes, gérantdu fonds M&G Global Dividend Fund, ajoute aussi la notion de croissance du dividende. Il se base sur les « dividend achievers » du marché américain. Ce groupe se compose de sociétés qui augmentent leurs dividendes depuis au minimum 25 ans.

Comme il a été écrit plus haut, le rendement du dividende n’est pas la meilleure ni la seule façon de choisir une action. La croissance régulière du dividende ajoute un élément qui atteste de la « bonne santé » financière d’une société.

Comme le fonds est investi dans environ 50 compagnies à l’international, le critère de diversification ajoute de la valeur pour un investisseur. Celui qui voudrait recevoir un dividende de la part du fonds peut aussi bénéficier de cette option. Les objectifs de croissance du capital ainsi que de rente sont ainsi atteints.

Ainsi une des alternatives qui s’offre à l’investisseur cherchant à la fois du rendement et du gain en capital réside dans un panier de sociétés qui répondent aux différents critères décrits ci-dessus.