Les marchés finissaient en légère hausse hier. On continuait de monter sur la Réforme Fiscale, c’est toujours le thème du moment, pendant qu’en Europe on montait un peu plus à cause du vote sur l’indépendance de la Catalogne dont le résultat est sorti après la clôture en faveur des indépendantistes.

L’Audio du 22 décembre 2017

Mais pour le reste, nous sommes toujours en mode « Réforme Fiscale » et les indices continuent de monter. Le Dow Jones est en hausse de 2.1% pour le mois et si cela reste intact pour les jours qui viennent, le vieil indice sera sur le chemin de faire un truc qu’il n’a plus fait depuis 59 ans, soit terminer en hausse 9 mois consécutifs. À noter au passage que les volumes sont au plus bas depuis des années et que la volatilité a quasiment disparu des écrans radars.

Le secteur pétrolier était en verve hier, ainsi que les financières mais on sent tout de même une passion modérée pour ce qui se passe dans les marchés. Biogen a raté une autorisation de la FDA, le Bitcoin et le reste des Cryptomonnaies se font laminer depuis trois jours et il y a encore une société qui a pris 180% hier parce qu’ils sont passé de la distribution de boissons sans alcool à la spécialisation en Blockchain. En effet, la société Long Island Iced Tea s’appellera dorénavant Long Island Blockchain, actuellement ils vendent du thé froid, mais ils vont se recycler et ça valait 180% de hausse.

Et vous pouvez vérifier vos calendriers, nous ne sommes pas le premier avril.

En attendant, le pétrole qui fait toujours dans le pétrole et pas dans le Blockchain vaut toujours un peu plus de 58$, l’or est à 1269$ et ce matin, le Bitcoin, est, pour le moment, en baisse de 15% juste en-dessous des 14’000$. Il faut tout de même noter que depuis le « top » des presque 20’000 de dimanche dernier, la CryptoStar a perdu 30%… En langage de « vieille finance », c’est un krach… Mais j’imagine qu’en langage « crypto », c’est une saine correction.

Pour la suite, on attaque avec la fin de notre abécédaire 2017 et ensuite je vous fous la paix jusqu’en 2018.

U comme Uber

Une des stars de la finance à venir en bourse qui s’est « un peu » brûlé les ailes en cours de route. Alors qu’Uber, tout comme AirBnB semblait parti pour être une des IPO’s du siècle, la société de taxi qui ne possède aucun véhicule a du faire face à pas mal vents contraires ces derniers mois – entre autres le départ de son CEO historique – pas mal de plaintes et autres soucis dans certaines grandes villes du monde, dont Londres pour ne pas la citer.

Les fonds « pré-IPO » qui se gargarisaient de ne plus savoir quoi faire avec des participations en UBER commencent à trouver la mayonnaise un peu aigre et s’attendent à que ça soit un peu moins drôle que prévu le jour de l’IPO. Toujours est-il que l’on préfère toujours prendre un UBER plutôt qu’un taxi un peu partout dans le monde, parce que c’est quand même plus simple et ils sont souvent moins désagréables que les taxis classiques, d’ailleurs comme disait Beigbeder ; « À New York, les taxis sont jaunes, à Londres ils sont noirs et à Paris, ils sont cons ».

Uber fait donc partie de ces « vedettes » de la nouvelle économie qui ont (peut-être) trop attendu pour venir en bourse, toujours est-il qu’il vaut peut-être mieux attendre que venir trop vite comme Snapchat et se faire ridiculiser en étant la daube de l’année. Softbank a pris une participation dans UBER dans le courant de l’année, mais selon les bruits de couloirs, la valorisation aurait chuté de 30% pour que Softbank allonge les 10 milliards promis, 10 milliards qui devraient redresser les finances d’UBER… Les IPO’s, c’était mieux avant.

V comme Volatilité mais où est-tu ?

S’il y a un truc qu’il faut admettre en 2017, c’est que la volatilité ne nous aura pas aidé. Jamais, depuis que la mesure de volatilité existe, jamais elle n’a été aussi basse et jamais, je crois, on s’est autant ennuyé sur les marchés financiers. Je crois qu’une partie de l’intérêt généré par les « cryptomonnaies » est probablement du au fait qu’au moins ça bouge.

Actuellement la « VIX » comme on l’appelle, se traite en-dessous des 10% et ça se ressent indubitablement, le Dow Jones n’avait plus aligné autant de mois de hausse consécutifs, le S&P500 en est a 11 mois de suite sans mois négatif et s’il parvient à terminer l’année dans le vert pour le mois de décembre, ça fera 12 mois et c’est la première dans l’histoire que l’indice américains aligne 12 mois calendaires dans le vert… Mais surtout, ce qui est impressionnant, c’est que les quelques « corrections » que nous avons vécu cette année ont été purement marginales et jamais en 2017 nous n’avons eu « vraiment » peur. La volatilité est basse, très basse et donne l’impression qu’elle pourrait aller encore plus bas, le seul problème, c’est qu’encore plus bas on va friser l’immobilisme total. Personne ne veut « acheter de la volatilité » pour se protéger et surtout plus personne ne veut en « vendre », ça ne rapporte plus rien et les pauvres vendeurs de produits structurés souffrent le martyr, ce qui est assez plaisant finalement.

W comme Weinstein

Weinstein, le producteur américain déchu qui aura occupé le devant de la scène de 2017 depuis plusieurs mois, depuis qu’à peu près la plupart des femmes avec qui il a travaillé de près ou de loin aient déposé plainte pour viol ou pour harcèlement sexuel. Il aura été à l’origine d’une chasse aux sorcières qui a pris une amplitude sans précédent dans le monde entier.

Depuis, que ce soit dans la politique, dans le cinéma ou ailleurs, tout le monde se souvient avoir été, touché, frôlé, harcelé, même des fois regardé dans les yeux et plus personne n’est épargné, puisque même le gendre idéal qu’était Matt Damon vient d’être victime d’une pétition pour qu’il soit retiré du dernier Ocean 8 parce qu’il a osé déclaré qu’il ne fallait pas mettre tout le monde dans le même panier et qu’il y a encore des « gens bien à Hollywood ».

Encore une fois, la prude Amérique, qui a également inventé le porno, a encore frappé. En 1997 quand je suis arrivé là-bas, on nous expliquait déjà que si vous vous retrouviez seul dans un ascenseur avec une femme, il est plus raisonnable de descendre de la cabine à la première occasion et si cela n’est pas possible, il faut regarder ses pieds avec insistance et s’éloigner le plus possible de la dame en question…

Et puis il y a aussi Y comme Yannick Buttet – dans la même série c’est le gars qui a eu la pire fin d’année dans tout le pays. L’ex-Conseiller National s’est tout d’abord fait choper dans le jardin de son ex-maîtresse au milieu de la nuit et complètement bourré alors qu’il essayait de s’introduire chez elle. Puis tout le monde à Berne a commencé à le balancer, vu qu’à chaque fois qu’il a bu – ce qui semble être à peu près tout le temps, il ne peut s’empêcher de tripoter la gente féminine et plus si entente. À voir les témoignages, c’était le plus souvent SANS entente.

Il est intéressant de voir, quand on lit son emploi du temps, que les Conseiller Nationaux passent plus de temps à boire – Yannick Buttet plus que les autres – qu’à travailler sous la coupole. Mais tout va mieux parce depuis quelques jours Berne est intervenu et ils ont distribué une circulaire qui explique comment faire la différence entre « flirter » et « harceler ». C’est rassurant de voir qu’il faut AUSSI leur expliquer ça, à nos Conseillers Nationaux.

X comme X-Box

Je me suis rendu compte que j’ai mis le X après le Y, mais Yannick Buttet et Weinstein, c’était le même sujet alors j’ai groupé.

X-Box que l’on devrait offrir à Trump et à Kim Jong Un pour Noël, histoire qu’ils se défoulent à Call of Duty et qu’ils évitent de se défouler en vrai, surtout depuis que le Nord Coréen qui a étudié en Suisse a l’arme nucléaire.

Z comme Ze End

Comme chaque année, je ne sais pas comment terminer cet abécédaire alors Z comme Ze End.. Je voudrais encore exprimer ici Ô combien j’ai plaisir à écrire cette chronique tous les matins, dans quelques semaines cela fera 12 ans que je m’y colle. Alors j’avoue qu’il y a des matins, surtout récemment, qui sont plus difficiles, se lever tous les jours à 4h30 a parfois des conséquences lourdes et fatigantes, mais pour l’instant, je ne lâche pas et j’ai toujours énormément de plaisir à le faire – à voir le trafic sur le site Investir.ch, il y a aussi de plus en plus de monde qui ont du plaisir à lire…

Merci à toi, ami lecteur… Excellente fêtes de fin d’année à toi et on se retrouve le 3 janvier 2018 pour voir ce que la Nouvelle Année nous réserve, si j’ose une suggestion ; un peu de volatilité et de « fun » serait le bienvenu.

À l’année prochaine !

Thomas Veillet
Investir.ch

« Every new beginning comes from some other beginning’s end. »

Seneca