Plus les jours passent, moins y a à dire. Les marchés ont terminé leur journée en légère baisse dans un intérêt qui me rappelle mes cours de chimie quand j’étais jeune. La frontière entre l’endormissement en sursaut et l’attention ténue était vraiment limite. Plus personne ne montre le moindre intérêt pour quoi que ce soit. La seule chose qui nous maintient encore éveillé, c’est les derniers détails sur la Réforme Fiscale – bien que tout le monde sait qu’elle va passer et les tribulations du Bitcoin qui lui, sait comment capter notre attention.

L’Audio du 20 décembre :

Pendant que les marchés mondiaux étaient en mode « réveillez-moi quand le Sénat aura voté la Réforme Fiscale que je parte faire à manger pour le repas de Noël », le Bitcoin s’est fait défoncer de 2500$ en quelques heures. Le site « Coinbase » a annoncé que dorénavant, leurs clients pourraient également traiter le rival du Bitcoin – le Bitcoin-Cash – sur leur plateforme.

Dès l’annonce le Bitcoin-Tout-Court a plongé comme un plongeur sur un rocher d’Acapulco. Le Bitcoin Cash a été créé par une faction de développeurs qui ont fait scission avec le Bitcoin- Tout-Court, qui ont décidé de permettre aux « mineurs virtuels » de créer des transactions de taille plus importante – 8 megabytes plutôt que le classique 1 MB sur le Bitcoin… Alors là, je viens d’écrire un truc, j’ai mis des lettres ensemble et je n’ai pas la moindre idée de ce que cela peut bien vouloir signifier… En tous les cas, les traders en Bitcoin n’ont pas aimé l’ajout de la concurrence sur la plateforme Coinbase et ça, ça vaut 15% de correction. Au moins.

À l’heure où je vous parle, le Bitcoin vaut 16’800$ et est en phase de rebond puisqu’au cœur de la nuit, il a payé jusqu’à 15’800. Quand au Bitcoin Cash, il a pris 50% depuis hier soir… 50%…

Voilà. C’est pratiquement une des dernières chroniques de l’année et je ne parle que du Bitcoin. Tout fout le camp. Ce matin l’or est à 1266$, le pétrole vaut 57.60$, le Japon ne fait rien pendant que Hong Kong et la Chine montent de 0.8%. La Réforme Fiscale suit son bonhomme de chemin en direction du Sénat et ça devrait bouger ce soir.

Dans les petites nouvelles débiles qui continuent, la SEC a décidé de suspendre le titre de la société « The Crypto Company » – une « small cap » américaine qui est passée de 3.50$ en septembre à 575$ hier, parce qu’ils ont changé leur nom en Crypto et acheté une plateforme de trading en Allemagne. Le titre est en hausse de 2800% en trois mois et la SEC « soupçonne » – avec plein de guillemets autour – qu’il y aurait un truc de bizarre… Les volumes sont anorexiques et les gens sont complètements débiles… Je suis atterré de voir qu’en 2018 (presque) ce genre de choses sont encore possible et que l’investisseur est assez dupe pour se laisser avoir.

Comme disait Gordon Gekko, notre maître à tous : « Greed is good !!! » et il ajoutait : « Dans ce métier, si tu veux un ami, achète-toi un chien ».

Ce matin les futures sont en hausse et le Bitcoin est en baisse. Moi je continue mon résumé de l’année en abécédaire…

K comm Krach

Ce fût indubitablement un des mots de l’année boursière 2017. Les investisseurs ont passé les 10 premiers mois de l’année à se demander quand est-ce qu’il arriverait en 2017.

Non, parce que c’était une évidence que « cette année » c’était l’année du KRACH. Cela ne faisait aucun doute !!! Tout était réuni pour.

Tout d’abord cela faisait bien trop longtemps que le « Bull Market » durait. Ensuite, comme on s’est fait démonter par surprise en l’an 2000, démonter par surprise en 2007-2008, on s’est juré de ne plus jamais se faire prendre par surprise, donc on préfère être négatif en avance, juste pour ne pas être déçu. Juste au cas où…

Dès le début de l’année on a commencé à voir arriver les prédicateurs avec leurs grands panneaux, leurs robes blanches et leurs longues barbes venir nous dire : « LA FIN EST PROCHE ». Ce n’est pas faute de l’avoir répété. Mais il aura fallu attendre le mois de mars pour assister à la première baisse valable de l’année.

Là tout le monde est arrivé en disant : ON VOUS L’AVAIT DIT !!! en ajoutant Youpie… Puis ça a rebondit. Et on nous a dit : « Attendez, il y a le Sell in May and Go away !!! Vous verrez ». Alors on a attendu. Effectivement en mai il y a eu un jour où ça a baissé.

Puis ça a rebondit. Encore.

Alors on nous a dit : « AHAHAH !! Mais attendez de voir septembre et octobre, ça se passe TOUJOURS mal… ». On a attendu. Et c’est monté. Encore.

Ensuite tout le monde est devenu Bullish et on s’est donné des grandes claques dans le dos pour montrer comment on avait été trop forts en 2017. Et puis le Krach, ça sera pour l’année prochaine.

Bref, on aurait du avoir un Krach en 2017.

La bonne nouvelle – pour les donneurs d’alerte du Krach – , c’est que chaque jour qui passe, on s’en rapproche. C’est mathématique, à moins que le continuum espace temps ait été modifié par un troupeau de Bulls en folie.

L comme Londres n’est plus en Europe

Depuis le vote du BREXIT, on entend régulièrement parler de la fin de Londres en tant que place financière, que la ville va devenir une ville morte, que plus rien ne va s’y passer et que la fin est proche. Comme d’habitude, dans le monde de la finance, on a tendance a exagérer un poil les choses.

Durant cette année 2017, on a souvent entendu dire que les banques allaient déménager ailleurs en Europe, à Francfort, à Paris, on a même entendu Milan et puis en fait rien ne se passe. Le BREXIT n’est toujours pas finalisé – ce n’est pas faute d’essayer – mais pour le moment on patine encore dans la graisse de Fish & Chips et on n’arrive pas au bout. Cependant, il y a une quasi-certitude qui pointe à l’horizon c’est que quoi qu’il arrive, Londres devrait rester Londres et que la catastrophe annoncée n’aura pas lieu. Un peu comme le Krach de 2017.

On aura tout entendu sur l’avenir de Londres en tant que place financière, mais je ne suis pas loin de penser que ça sera mieux APRÈS… Et puis franchement, qui a envie d’aller faire de la finance à Milan ?

M comme Merci

2017 aura été une année importante pour nous, chez Investir.ch. Nous avons fusionné deux sites, revu notre présentation, passé chez les professionnels (enfin, on essaie) et puis ça a payé. Le nombre de nos « sponsors » (merci à eux) a augmenté sans cesse durant l’année. Il semblerait que dans le monde de l’Asset Management nous sommes devenus incontournables, en tous cas en Romandie.

Notre trafic aussi, n’aura fait qu’augmenter cette année. Bon, d’accord, pas depuis deux semaines parce que vous êtes tous en mode « Noël », mais globalement ça n’a pas cessé d’augmenté et ceci même si la BNS n’a pas décidé de réinstaller le plancher de l’Euro/Suisse – ce jour de 2015 étant encore à ce jour le pic de trafic historique du site – mais globalement NOTRE année chez Investir.ch aura été en croissance de tous les côtés et nous ne sommes pas dupes, sans vous cela n’aurait pas été possible. Sans votre fidélité et votre envie de lire ou d’écouter la finance avec notre œil à nous et avec celui de l’ensemble de nos contributeurs.

Alors au noms des trois personnes qui font vivre ce site depuis le 1er avril, ce nouveau site qui n’a pas fini de grandir, je vous dit : « MERCI ».

Et s’il vous plaît : Revenez en 2018 !!! On sera encore là et on ne désespère pas de trouver des trucs marrants à vous raconter le matin, si la volatilité veut bien revenir et puis on ne sait jamais… un Krach est si vite arrivé !!!

N comme Nvidia, mais aussi comme Nestlé

Parmi les stars de l’année encore en cours, on ne peut pas ne pas citer Nvidia. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une société qui fait des cartes graphiques et qui permet à vos ados de passer des heures devant leurs consoles à jouer à des jeux de ballons qu’ils pourraient largement pratiquer sur un terrain à l’extérieur ou de se prendre pour Rambo, sachant qu’en attendant 19 ans et en revêtant l’uniforme de l’armée –inutile – Suisse, ils pourront également faire de même et en plus apprendre à boire des bières et à fumer toute la journée – pour autant que ça ne soit pas fait avant…

Tout ça pour dire que Nvidia fait des cartes graphiques pour les consoles de jeux. Mais ses cartes graphiques permettent aussi que l’Intelligence Artificielle puisse « communiquer » avec le reste. Du coup, alors que les gens ont pris conscience de la chose, la société est devenu une des stars de la Techno. En 2016 on en avait déjà vu les prémices, mais en 2017, on a mis le pied sur l’accélérateur et Nvidia termine l’année en hausse de 90% après avoir été même plus haut il y a quelques semaines. Si l’on en croit les analystes, ce n’est même pas encore terminé. Mais si j’ai bien tout compris – et rien n’est moins sûr – sans Nvidia, l’Intelligence Artificielle resterait surtout virtuelle.

Et puis comme on ne peut pas tous faire 100% par année, je citerai tout de même aussi Nestlé qui est en hausse de 15% cette année, sans compter les presque 3% de dividende. Nestlé sans qui, le SMI ne serait pas où il est aujourd’hui, parce qu’entre vous et moi, si on comptait sur les bancaires pour remonter l’indice suisse, on ne serait pas dehors.

O comme On n’a quand même pas vécu l’année la plus passionnante de tous les temps

Je crois que depuis que j’écris cette chronique boursière, soit 11 ans et 10 mois et une vingtaine de jours, je n’avais que rarement eu autant de peine à trouver mes mots le matin. Il faut tout de même reconnaître que MÊME si le marché cartonne cette année, on s’est quand même souvent « emmerdé grave ». La volatilité a fondu comme neige au soleil (mais ça j’y reviendrais avec le V comme Volatilité où est-tu ?), la dépression nous a souvent guetté et même si l’on finit en hausse, cela aura été laborieux car je ne compte plus les séances qui ont bougé de moins de 1% et le nombre de séances de hausse sans que ça baisse. Ce fût d’un ennuyeux par moment, reconnaissons-le.

Vous je ne sais pas, mais moi par moment j’ai même dû me résoudre à lire DEUX fois par jour le 20 minutes, même des fois j’ai lu Le Matin. Je me suis même surpris à lire le résumé d’un match de foot de Challenge League un jour de dépression aiguë. Mais je dois dire que depuis j’écrase une douzaine de Prozac dans mon bircher du matin, ça va beaucoup mieux, je m’ennuie toujours devant mes écrans, mais parfois je trouve ça drôle.

Bref, tout ça pour vous dire qu’on a connu des années plus marrantes et que parfois, le Subprime m’a bien manqué. Heureusement que le Bitcoin était là pour parler bulle et à voir ce qu’il nous a fait aujourd’hui, je pense qu’on n’a pas fini de rire en 2018.

Voilà. Je vous laisse libre pour aujourd’hui et je vous retrouve demain matin pour la presque conclusion de cette année 2017. Que la force soit avec vous et Skywalker et on se retrouve demain pour la suite.

Bonne chance.

Thomas Veillet
Investir.ch

« In politics stupidity is not a handicap. »
Napoleon Bonaparte