La meilleure défense, c’est l’attaque.

Trump nous habitue à des esquives peu subtiles mais tout de même très efficaces. Alors même qu’il renvoie des membres de son équipe dirigeante et engage des individus dignes des meilleurs romans de la littérature fantastique, il déclenche son offensive commerciale contre le géant chinois.

Le président américain annonce des mesures de rétorsion contre la Chine dont le montant pourrait atteindre la coquette somme de 60 milliards de dollars. «Concurrence déloyale» ou «vol de propriété intellectuelle» font partie du langage adopté par Trump. La Chine se défend et signifie que «si une guerre commerciale devait être lancée par les Etats-Unis, elle se battrait jusqu’au bout pour défendre ses propres et légitimes intérêts par tous les moyens nécessaires».

La plupart des économistes s’accordent sur le fait que le protectionnisme et son expression, une hausse des impôts douaniers, sont des obstacles à la croissance économique. De plus, comme le rappellent les économistes d’Oxford Economics, les mesures protectionnistes affectent aussi certains corps de métiers sensés bénéficier de celles-ci.

Il semble donc que les partenaires commerciaux des Etats-Unis auraient dû réagir fortement à cette nouvelle donne. Le G20 aura donné l’occasion à ceux-ci de montrer leur capacité à rentrer dans la danse. Les ministres et banquiers centraux ont effectué quelques pas de tango avant de se fendre d’une déclaration dans laquelle ils reconnaissent le besoin de davantage de «dialogues et d’actions». Les pays du G20 «reconnaissent» aussi «le rôle des instruments légitimes de défense commerciale».

Alors qui est protectionniste et qui ne l’est pas au sein du G20?

Un article paru dans Le Figaro montre des données de l’Organisation mondiale du commerce permettant de mesurer le niveau de protectionnisme. Selon l’infographie suivante, les pays les plus sévères en termes de droit de douane sont la Corée du Sud, l’Argentine, le Brésil et l’Inde. Parmi les pays les plus souples figurent les Etats-Unis.

source: Le Figaro

Finalement, Trump aura forcé les ministres du G20 à étoffer leur vocabulaire et à emprunter à Christine Lagarde l’expression «inward looking policies». Et pendant que les politiciens s’agitent, les marchés financiers baissent…