En mai, le moral des investisseurs subit le contrecoup des problèmes gouvernementaux italiens et espagnols. La guerre commerciale qui se dessine entre Trump et les dirigeants chinois plombe un peu plus l’ambiance.

L’indice mondial de confiance des investisseurs publié par State Street baisse de 12 points en mai par rapport au mois précédent. Si l’indice global s’établit à 103.5, il est bon de noter que les indices régionaux subissent une baisse similaire. Celui de l’Amérique du Nord passe ainsi de 113.5 à 104.3, celui de l’Europe de 111 à 101.5 et celui de l’Asie de 112.7 à 103.2.

Rajeev Bhargava, Managing Director chez State Street ajoute que « bien qu’il reste au-dessus du niveau de 100, l’indice relevé en mai reflète divers facteurs pesant sur le sentiment des investisseurs, notamment les pressions inflationnistes croissantes, des taux d’intérêts plus élevés, et des préoccupations géopolitiques qui ont certainement modéré l’enthousiasme. » Son avis est partagé par son collègue Kenneth Froot qui souligne le succès des eurosceptiques en Italie et la montée croissante des tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux.

Cette situation apparaît aussi dans le rapport de Sentix Economic Index. Mais la situation italienne est véritablement le sujet du jour. Les chiffres de sentiment de l’Eurozone amorcent une tendance négative marquée.

Le premier ministre italien inquiète car nul ne sait ce qu’il fera pour asseoir un gouvernement naissant. Mais en Europe, un autre italien apporte son lot d’interrogations, Mario Draghi. Le président de la Banque centrale européenne annonce la fin du QE. Ceci se traduit par un indice des attentes (expectations) qui se trouve au plus bas depuis 2012.

Même les attentes pour le marché allemand subissent le même trou d’air. Il baisse pour le 5ème mois consécutif et se retrouve au plus bas depuis août 2012.

L’indice américain résiste mais le sentiment est que ce marché est aussi vulnérable. Lorsque les effets positifs des baisses d’impôts s’estomperont, la hausse des taux d’intérêts devrait ralentir la croissance économique du pays.

Seule l’Asie ex Japon se détache du lot et affiche un indice des attentes positif. Peut-être que les négociations de Trump avec son homologue nord-coréen et l’attitude prudente du gouvernement chinois renforcent ce sentiment.