Étonnant comme plus personne ne parle de la Trade War depuis quelques jours. Encore une fois, j’ai le sentiment que nous sommes incapables de gérer deux problèmes de front et comme là tout de suite c’est la mode des publications trimestrielles, Wall Street ne parle plus de Guerre Économique mais se concentre titre par titre.

L’Audio du 18 juillet

Dire que ça fait 3 mois que l’on fait de l’indiciel et que l’on parle géopolitique et macro-économique et soudainement, pouf.. on est (re)devenu des « stock pickers » et plus personne ne parle du reste.

Il est plus que probable que ça revienne rapidement si Trump recommence à « twitter » à ce sujet, mais pour le moment il est trop occupé à changer d’avis sur Poutine toutes les 22 secondes, alors il va falloir attendre encore un peu.

En attendant, hier, en plus des chiffres du trimestre, il y avait le témoignage de Powell devant le Congrès. C’était inspirant.

En gros, il a annoncé que l’économie allait pas trop mal jusque là, qu’il pensait continuer à monter les taux comme prévu – soit encore 2 fois cette année – et que c’était la « meilleure chose à faire, ce qui conforte les experts sur le fait que l’économie US va bien – et il a ajouté que, pour l’instant il est impossible de calculer l’impact de la Guerre Economique sachant que l’on ne sait de toute façon pas où on en est.

Pour faire simple, il est un peu comme nous tous, il continue à faire ce qu’il faisait avant parce qu’il n’a aucune idée de ce qui se passera après. On sent que l’on est tous logé à la même enseigne.

Mais peu importe, le marché a pris son discours comme « encourageant » et « démontrant que l’économie va bien », ce qui suffisait largement pour emmener le Nasdaq à un nouveau record, faire clôturer le Dow Jones pour la 4ème fois consécutive dans le vert et faire terminer le S&P500 nettement au-dessus de sa résistance des 2800 points. Pendant ce temps l’Europe terminait au plus haut depuis une semaine.

On sent que l’Europe est quand même moins euphorique que le reste, mais elle fait des efforts.

Côté chiffres du trimestre, nous avons donc dû digérer la publication du trimestre de NetFlix qui, je le rappelle perdait 14% il y a 24 heures, mais qui ne terminait en baisse « que » de 5% hier soir, finalement. Puis il y a eu Johnson & Johnson qui ont fait nettement mieux que les attentes et montaient de 3.5%. Quand à Goldman Sachs, c’était bon, mais les revenus étaient en-dessous des attentes de la communauté financière. Le titre reculait de 0.2% et l’annonce du départ de Blankfein était officialisée pour le 1er octobre, tout comme l’arrivée de David Solomon à son poste.

Pour les autres nouvelles du jour, il faudra retenir le retour en grâce du Bitcoin, puisque que techniquement – pour autant que l’analyse technique vaille quelque chose sur ce truc – la Cryptomonnaie a fait une figure de « tête-épaules-inversée », ce qui est censé marquer le fond du trou et les autorités britanniques ont également estimé que les « Cryptomonnaies » ne représentaient pas un danger pour la finance mondiale – pour le moment.

Le terme « pour le moment » était inscrit en tout petits caractères en bas du rapport.

Ce matin le Bitcoin est à 7428$ et la moyenne mobile des 200 jours a été littéralement pulvérisée.

Pas de rabais « flotte » dans votre entreprise ? Pas de flotte du tout ? Comment payer moins cher votre prochaine voiture ? Cliquez pour savoir…

Le pétrole est à 66.89$ et arrive dangereusement sur des zones de support. Si vous êtes donc des fervents supporters de la théorie du « le pétrole va à 100$ c’est une évidence et un coup sûr », il sera peut-être bientôt temps de vendre les bijoux de grand-maman et l’écuelle du chien pour acheter du baril et le stocker au fond du jardin. Non sans oublier que Trump est toujours enclin à le faire baisser plus bas.

Je suis obligé de faire un détour par l’or.

L’or qui ne cesse de s’enfoncer sans que personne ne réagisse, je crois qu’il es temps de lancer une collecte auprès de la chaîne du bonheur ou de lui reconstruire son statut de « valeur refuge », parce que pour l’instant, plus personne n’en veut quand les marchés montent et plus personne n’en veut quand les marchés baissent. Plus personne ne semble en vouloir du tout. Ou alors la planète finance tout entière a atteint ses quotas maximaux d’investissement en or et il n’y a plus d’acheteurs. En attendant le métal jaune s’enfonce chaque jour un peu plus. Ce matin nous sommes à 1227$ et techniquement, il n’est pas simple de lui trouver des supports.

Ce matin l’Asie est dans le même « mood » que le reste du monde ; ça monte mais pas trop. Le Japon avance de 0.7%, Hong Kong de 0.3% et la Chine de 0.5% – encore une fois, étonnant de voir comment la « Guerre Économique » n’est plus qu’une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes que personne ne regarde.

Côté nouvelles du jour, il y a pas mal de réchauffé. On parle bien sûr de Trump qui joue la girouette ; quand il est en Russie il estime que la Russid n’a joué aucun rôle dans son élection et quand il est aux USA, il déclare le contraire. On va mettre ça sur le compte du décalage horaire, même si personne n’y croit. Une chose est sûre, il semble de plus en plus clair que si ce type là était employé ou CEO dans n’importe quelle boîte du monde, il se serait fait virer il y a bien longtemps. Comme quoi la politique restera toujours la politique, mais une chose est sûre, Trump consterne la planète entière.

On dissèque également le discours de Powell d’hier soir, mais on a beau chercher, il n’y a pas grand chose de neuf à mettre en avant. Il n’a fait que dire ce que l’on savait déjà et dire que lui non-plus ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Ce qui nous ramène à la case départ.

Et puis, un de thèmes de ces prochaines semaines est abordé dans les médias américains : les attentes élevées sur les chiffres trimestriels de la tech…

Actuellement les analystes attendent une croissance de 20% sur les profits du secteur, c’est énorme, surtout que ça fait plusieurs trimestres que c’est le cas. Il est donc évident que les attentes sont élevées et l’on ne tolérera que très peu de déception. Les « experts » vont rester concentrés sur les prévisions que vont donner les sociétés, plus que sur les chiffres attendus, le moindre signe de faiblesse sera immédiatement sanctionné avec la manière.

Le marché nous en a déjà donné une idée avec la publication de Netflix lundi soir. Le thème de l’avenir de la tech est donc régulièrement abordé et comme à chaque trimestre, la prudence est de mise et je dirais même que chaque trimestre c’est pire, puisque l’on sait tous que chaque jour qui passe nous rapproche de la fin du cycle, voir du krach boursier dont on nous revendique l’arrivée tous les trois jours dans les médias.

Et puis, pour terminer, ce qui reste le plus frappant, c’est la quasi-disparition de la thématique de la Guerre Économique dans les médias spécialisés. Encore quelques jours comme ça et plus personne ne saura de quoi on parle quand le mot « Trade War » sera cité. L’effet mémoire de poisson rouge semble frapper encore.

Côté chiffres économiques, nous aurons le CPI en Angleterre et en Europe, puis il y aura les Retail Sales aux USA, ainsi que les inventaires pétroliers, le Beige Book et le second témoignage de Powell pour ceux qui n’avaient pas compris la première fois qu’il n’en savait pas plus que nous.

À propos des chiffres du trimestre, ça s’intensifie, on regardera attentivement les publications d’ASML, Abbott, Alcoa, American Express, Easy Jet, IBM, Morgan Stanley, Novartis et Ebay.

Pour le moment les futures sont en hausse de pas grand-chose et tout est calme. La question reste tout de même de savoir à quel moment Trump va re-Tweeter au sujet de la Guerre Économique, histoire de créer une diversion sur ses tergiversations russes.

En ce qui me concerne, je n’ai rien d’autre à ajouter votre honneur, je vous souhaite à tous une excellente journée et on se retrouve demain à la même heure. Passez une belle journée.

Thomas Veillet
Investir.ch

“We Generate Fears While We Sit. We Overcome Them By Action.” – Dr. Henry Link