Encore une semaine qui se trouve derrière nous et encore une fois je reste totalement scotché par notre capacité à tourner la veste et à faire le contraire de ce que l’on pensait en l’espace de 24 heures.
L’Audio du 16 juillet
Au début de la semaine, la préoccupation principale était clairement la guerre économique. C’est toujours le cas, mais comme on n’en parle plus, ou plutôt comme Trump ne le « tweet » plus, on passe à autre chose et on remonte.
Et quand je dis on remonte, nous n’avons pas fait les choses à moitié.
Alors que dans le courant de la semaine, le marché avait un accès de faiblesse suite à la dernière menace en date : «taxer des biens chinois sur un montant de 400 milliards » – le marché se reprenait parce que selon des rumeurs qui succédaient à cette dernière annonce, Chinois et Américains seraient d’accord recommencer à négocier.
Il faut noter que le marché n’a aucun doute, si les Chinois et les Américains négocient, c’est forcément pour le mieux
En tous les cas, depuis, c’est limite l’euphorie et plus personne ne semble inquiet sur le fait que Trump pourrait encore nous remettre la tête sous l’eau avec un nouveau « tweet ». Pour le moment, c’est plutôt :
« Bon, qu’est-ce qu’on achète ? de la techno ou de la techno ? »
En tous les cas, vendredi tout est remonté. L’Europe et les USA ne se posaient pas de question, reste à savoir si c’est les « shorts » qui abandonnaient à la veille du week-end, ou si c’est les Bull qui chargeaient le bateau pour entamer la saison des résultats trimestriels – saison qui a officiellement commencé avec les chiffres de JP Morgan, Wells Fargo et Citigroup qui finissaient tous en baisse après avoir fait globalement mieux que les attentes, mais qui montraient des revenus plus faibles que prévus par les Dieux de la finance – la communauté des analystes financiers, ceux qui savent tout mieux que tout le monde, surtout APRÈS…
En attendant, il faut tout de même noter que le S&P500 termine au-dessus des 2800 et que la résistance technique est officiellement enfoncée et surtout que ça n’était plus arrivé depuis que l’on s’était rendu compte que le rendement du 10 ans US pourrait aller en-dessus des 3% au mois de février et qu’ensuite tout s’était pété la figure – rendement du 10 ans qui est toujours loin des 3% ce matin. À 2.83%.
Pendant que le S&P franchissait les 2800 – chiffre rond symbolique – le Dow Jones repassait les 25’000 points et le Nasdaq terminait encore une fois au plus haut de tous les temps. Tout comme bon nombre des stars qui le compose.
Nous revoici donc dans une zone très compliquée. Nous sommes au plus haut de tous les temps – ou presque – le Bull market est TOUJOURS et ENCORE vivant, même si les théoriciens du Bear market nous alignent régulièrement des preuves comme quoi « ça ne peut plus durer » et que la fin du monde est proche, ça continue de monter. Et même quand on a toutes les raisons de baisser, ça ne fonctionne pas quand même.
Actuellement le marché remonte plus sur l’absence de nouvelles de Trump que sur le fait que les nouvelles en question sont rassurantes, mais c’est comme ça que ça marche. Il faut dire que les nouvelles fondamentales de l’économie, la réalité, et pas celle de Twitter sont plutôt encourageantes et cette semaine le patron de la FED devrait encore témoigner devant le Congrès Américain pour corroborer cette théorie.
Nous voici donc à des niveaux stratosphériques sur les marchés US, avec le fort sentiment que RIEN ne peut leurs arriver. Que même si la « Guerre Economique » est toujours d’actualité, on ne parvient pas à renoncer au Bull Market et à la moindre occasion, ça repart comme en quarante. Oh, je ne dis pas que ça ne baissera jamais, mais tant que l’on criera au loup, ça sera difficile.
Et puis il faut reconnaître qu’il y a plein d’arguments qui pointent en direction d’une correction un de ces jours, mais ce ne sont pas des « nouveaux arguments », mais en finance comme ailleurs, si vous avez raison trop tôt, vous avez tort quand même.
Le pétrole est de retour sous les 70$. L’or est à 1243$ et le Bitcoin est à 6300$ et des poussières. Ces trois-là n’intéressent plus personne jusqu’à nouvel ordre.
Dans les nouvelles du jour, le GDP Chinois vient d’être annoncé à 6.7% – ce qui est plus ou moins dans les attentes. Encore une fois, ce n’est pas l’euphorie, mais je connais pas mal de pays d’Europe qui vendraient leur mère pour avoir un GDP « pas terrible » à 6.7%.
Autrement Trump est arrivé à Helsinki pour son rendez-vous avec son boss, Poutine.
Côté marché, Ron Paul a parlé sur CNBC ce week-end et il pense « qu’une bulle est en train de se former sur les marchés et qu’il la « voit » exploser dans pas longtemps ». Grand classique de CNBC, quand les marchés finissent au plus haut, on a besoin de ramener quelqu’un qui nous dit le contraire, comme ça on ne nous reprochera jamais ne pas l’avoir dit.
Et puis Goldman va annoncer ses chiffres trimestriels demain et ils devraient également annoncer que David Solomon, actuellement COO, devrait devenir CEO à la place de Blankfein qui devrait partir à la fin de l’année. Ça fait beaucoup de conditionnel, mais on en est là.
Le Barron’s reparle de « stock picking » – ça va nous changer après la « guerre économique ». Ils publient leur table ronde pour le milieu de l’année et il abordent le « retour de Bill Ackmann » qui est en hausse de 10.4% depuis le début de l’année. Le retour du phénix.
Bref, petit début de semaine qui sera donc bercé par la rencontre de Powell et du Congrès et par les chiffres trimestriels qui vont monter en puissance. Rien qu’aujourd’hui nous aurons : BankOfAmerica, BlackRock, Netflix et plein d’autres, mais c’est les plus important. Surtout NetFlix qui nous a habitué à des swings pas tristes lors des publications trimestrielles.
Pour ce qui est des chiffres économiques, il y aura la Trade Balance européenne du mois de mai, pas sûr que ça monopolise la première page des journaux, mais aussi le New York Empire State Manufacturing Index, les Retail Sales et les Business Inventories.
Ce matin Hong Kong est en baisse de 0.17%, la Chine recule de 0.47% et le Japon est fermé. Les Futures sont légèrement en hausse et tout cela laisse à penser que si Trump ne « tweet » rien au sujet de la « Guerre Economique », nous allons être capable de faire comme si de rien n’était encore un moment.
Il me reste à vous souhaiter un très bon lundi, un très bon début de semaine et si tout va bien, on se retrouve demain à la même heure et au même endroit.
À demain.
Thomas Veillet
Investir.ch
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