Si vous lisez cette chronique régulièrement – ce qui est ABSOLUMENT INDISPENSABLE - vous aurez compris qu’en ce moment le comportement des bourses mondiales est piloté par deux choses : Trump et la Guerre Economique.

L’Audio du 13 juillet

Tout en sachant que l’un ne va pas sans l’autre.

Mercredi nous étions donc au bord de la panique, en train de courir dans tous les sens tels des poulets qui venaient d’être décapités et hier tout allait mieux parce que l’on s’autorisait à penser dans les milieux autorisés que les Américains et les Chinois étaient « ouverts » à reprendre les discussions sur les taxes douanières….

Comme quoi, il en faut peu pour être heureux.

Donc voilà, pas besoin de vous faire un dessin. Le fait de « parler », au conditionnel de recommencer à discuter et d’envisager éventuellement peut-être, c’est même pas sûr, de régler une fois pour toute ce problème de Guerre Economique et les marchés ont fait un 180 degrés sur route et sont repartis comme des boulets à la hausse. Le Nasdaq termine même au plus haut de tous les temps – il faut dire que Goldman Sachs a bien aidé en déclarant que Guerre ou pas Guerre, il fallait être investi dans les poids lourds de la Tech… Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google et Microsoft.

Inutile de vous dire ce qui montait plus que le reste hier…

Le S&P500 est de retour à 2800 – pour sa Xième tentative de cassure à la hausse et le Dow Jones est moins mal en point que la veille, puisque les titres que l’on ne voulait plus à cause de la Guerre Economique, eh ben on les a racheté parce que si y a plus la Guerre Economique, on les veut bien quand même.

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Pendant ce temps, l’Europe faisait pareil, en suivant le mouvement, malgré que Trump fait son tour d’Europe en agressant à peu près chaque dirigeant européen dans chaque pays où il passe, surtout si c’est une femme. Après avoir critiqué Merkel pour être un suppôt de la Russie, voici qu’il se fait Theresa May en estimant que si elle travaille pour un « soft BREXIT », cela remettrait en cause les accords commerciaux avec les USA… Comme si elle n’avait pas assez de problèmes en ce moment.

Mais peu importe, du côté marché ça roule plutôt bien à nouveau. Comme un jour sur deux. Il n’est pas impossible que lundi matin je vous refasse une chronique « déprimée » en fonction de ce que Trump aura déclaré ce week-end, en attendant on ne retiendra que le fait que les négociations sur les taxes douanières pourraient recommencer et l’on peut donc déjà extrapoler et envisager la signature d’un accord de paix définitif. Soyons fous.

Notons encore au passage que Powell a parlé hier et il a dit qu’une Guerre Economique pourrait clairement mal se finir. C’est intéressant, mais hier les intervenants étaient clairement concentrés sur le fait que l’on pourrait négocier à nouveau. À partir de là, Los Angeles et San Francisco auraient pu disparaître dans la faille de San Andrea, ça n’aurait pas fait plus réagir le marché.

En conclusion, le Nasdaq est au plus haut de tous les temps et le S&P est au bord de la cassure haussière qui mettrait les « shorts » à genoux et qui empaillerait les ours pour quelques jours. Reste à voir si Trump peut garder le silence sur la Trade War pendant 5 jours. Le temps qu’il faudra au S&P pour casser à la hausse.

Le pétrole est toujours sous pression. Ce matin il est autour des 70$. Les raisons sont les mêmes qu’hier : Lybie, Trump, production en Arabie et production en Russie. L’or est devenu purement décoratif et le Bitcoin est à 6250$ et pour le moment, tout le monde s’en tape (il me semble).

Pour le reste, ce matin le Japon explose parce que le Yen se casse la gueule. Le Nikkei est en hausse de 2% et le Dollar/Yen est à 112.60. Hong Kong remonte légèrement et la Chine ne fait rien. La Chine qui attend la publication de son Trade Balance. Et la reprise des négociations avec Washington, bien sûr, comme nous tous.

Actuellement les futures sont en hausse de 0.3% et la fin de semaine semble bien se présenter, on n’aurait pas parié là-dessus mercredi matin.

Dans les nouvelles du jour, c’est assez simple. Soit on parle de Trump qui est en Angleterre et qui s’efforce de dire une connerie chaque fois qu’il ouvre la bouche. La dernière en date étant qu’il « pense que Boris Johnson ferait un super Premier Ministre » – tu m’étonnes, c’est un peu le même profil quand même – ou alors on parle des éventuelles futures négociations avec la Chine ou alors on parle de Trump pour l’argent russe qui est derrière un de ses immeubles à New York, ou de Trump parce qu’il veut repeindre Air Force One en quelque chose de « plus patriotique » – on a déjà peur du relooking – ou encore de Trump parce qu’il embarrasse le parti Républicain avec ses commentaires sur tout et un peu partout dans le monde…

Bref, si Trump n’était pas là, je ne sais pas ce que l’on ferait. De l’investissement fondamental peut-être. En tous les cas, la transition est tout trouvée parce qu’aujourd’hui c’est plus ou moins le lancement officiel de la saison des résultats puisque l’on va commencer à avoir du « lourd ». Cette après-midi nous aurons Citigroup, JP Morgan et Wells Fargo qui vont donner le ton avant que ça commence vraiment à chauffer la semaine prochaine et les semaines suivantes d’ailleurs.

Il est clair que si Trump revient avec un Tweet comme quoi il va taxer un trillions de biens chinois dès le premier août, ça nous fera une belle jambe de savoir que Google a battu les attentes et que NetFlix a 4 abonnés de plus que prévu, mais en attendant on va enfin pouvoir parler (peut-être) d’autre chose que du Président Américain et des taxes sur la Chine et sur l’Europe. On peut rêver.

Pour ce qui est des chiffres économiques, nous aurons le PPI en Suisse, qui va sûrement nous changer la vie. En Europe, les Ministre des Finances Européens vont se rencontrer et aux USA, il y a les prix à l’importation et à l’exportation et le Michigan Consumer Confidence qui devrait nous permettre de savoir si l’Américain moyen compte acheter un congélateur cet été encore ou si l’achat est repoussé en 2024.

Nous voici donc à la fin de la semaine. Pendant deux jours il n’y aura pas besoin de se connecter sur Twitter, on va pouvoir penser à autre chose pendant 48 heures parce que les marchés seront fermés. Je dois dire que je suis chaque semaine un peu plus effaré par notre capacité à ne voir qu’une seule chose de ce marché – Trump et tout ce qui tourne autour. On en arrive presque à rêver qu’il ne soit plus là pour que l’on puisse parler d’autre chose.

D’ailleurs pour parler d’autre chose, le 11 juillet il y a eu les Eurmoney Award for Excellence… Un soirée où les banques européennes peuvent se donner des grandes claques dans le dos en se disant combien ils sont trop forts, trop beaux et trop intelligents.

Le Crédit Suisse semble en sortir GRANDs VAINQUEURS, puisqu’apparemment ils sont les meilleurs à peu près …euh…. Partout…

Leur CEO est nommé « Banquier de l’année » – malgré les amendes et les casseroles de la banque qui ont elles-mêmes des casseroles – le reste des Awards est encore plus impressionnant… Le numéro deux de la banque en Suisse – qui devrait d’ailleurs bientôt être numéro un – a ramassé les Awards de :

– Meilleure banque en Suisse
– Meilleure banque de gestion de fortune en Europe de l’Ouest
– Meilleure banque de gestion de fortune en Europe Centrale et de l’Est
– Meilleure banque de gestion de fortune au Moyen Orient
– Meilleure banque de gestion de fortune en Amérique Latine
– Meilleure banque d’investissement en Suisse, en Asie, pour le marchés émergents, en Indonésie, Thaïlande, Vietnam et Pakistan.

Impressionnant n’est-il pas.

On comprend mieux pourquoi Trump et Kim Jong Un pourraient être nommés pour le prix Nobel de la paix.

Mais il faut tout de même savoir que le Crédit Suisse n’a quand même pas tout gagné, Goldman Sachs a reçu l’Award de la meilleure Banque d’Advisory, La Banque Française avec le logo vert à reçu celui de la gestion « sustainable », Bank of America est la MEILLEURE BANQUE DU MONDE et Citi est la MEILLEURE BANQUE D’INVESTISSEMENT DU MONDE…

En tous les cas, ils sont tous magnifiques… AAAAhhhh… il est bien loin le temps des Subprime où les banques faisaient tout ce qu’il fallait pour se cacher… Il faut tout de même reconnaître qu’un peu d’auto-congratulation ne fait jamais de mal…

Il me reste à vous souhaiter une excellente journée un très bon week-end, moi je vais aller m’attribuer un ou deux awards, pour rester modeste, et je vous retrouve lundi, après un très bon week-end !!!

Thomas Veillet
Investir.ch

“Don’t Let Yesterday Take Up Too Much Of Today.” – Will Rogers