La séance d’hier aura été magnifique. Magnifique au sens que nous n’avions plus eu une telle osmose dans la hausse depuis que l’on a commencé à devenir obsessionnels à propos de la guerre économique.

L’Audio du 10 juillet

Depuis vendredi et les chiffres des Non Farm Payrolls qui ont démontré une force relative de l’économie US, les intervenants ont commencé à se dire que, finalement, Guerre Economique ou pas, l’économie est quand même vachement forte et peut être vachement capable de contrer les effets d’une guerre. Nous n’en sommes de loin pas convaincus, mais depuis vendredi on se dit que ça vaut la peine d’essayer.

Hier la totalités des indices qui comptent étaient dans le vert. En Europe, en Asie, aux USA. Tout le monde montait. Des journées de hausse comme on les aime, enfin, surtout comme JE les aime. Parce qu’à voir les commentaires que l’on peut trouver sur les sites spécialisés ce matin, on sent quand même que pas mal d’intervenants sont convaincus que cette hausse ou plutôt ce rebond est le dernier chant du cygne avant la prochaine claque.

Pour être franc, je n’en sais foutrement rien, ce que je sais c’est que les théoriciens qui essaient de nous préparer à la prochaine chute, correction, krach ou bear market, le font depuis à peu près trois ans avec à peu près autant de succès que les banques qui se sont misent à tenter de prédire qui serait champion du monde le week-end prochain.

Extrait d’un « Tweet » datant du 9 juillet 2018

Néanmoins, hier on était en plein euphorie et tout montait, les financières en tête, techno, les industrielles et même les membres du Dow Jones puisque soudainement la « trade war » n’était plus un problème, surtout que Trump était trop occupé à annoncer la nomination de sa marionnette à la cours suprême pour twitter à propos des Chinois, des douanes et d’Harley Davidson.

C’est un peu la rengaine qui revient parfois pour justifier aussi le rebond. Imaginez que Trump tourne la veste et que soudainement il lâche du leste sur la guerre économique ou mieux, que ses ennemis rendent les armes et trouvent des arrangements, comme Merkel a fait mine de le faire sur les voitures la semaine dernière. Pourquoi n’aurions nous pas une « panique à la hausse »… après avoir souffert de la débandade de ces derniers jours.

Quoi qu’il en soit, hier c’était une belle journée.

Quand je regarde les commentaires de ce matin, ce n’est malheureusement que scepticisme et mise en garde pour l’avenir. Incapables de profiter de l’instant présent que nous sommes.

Encore une fois, les corbeaux annonciateurs de la fin du monde sont parmi nous. On verra bien. Jusqu’à maintenant ils se sont profondément ridiculisés, mais force est de constater qu’un jour ils aurons sûrement raison et qu’ils pourront descendre la 5ème avenue dans un cabriolet en se faisant couvrir de confettis et en hurlant à tue-tête : « je vous l’avais dit !!! » – en ajoutant en tout petits caractères en-dessous : « je vous l’avais dit il y a 35% plus bas, mais je vous l’avais dit » – ça, l’histoire nous le dira.

Toujours est-il qu’hier c’était une belle journée pour tout le monde. La moyenne mobile des 200 jours sur le Dow Jones à clairement fait office de support, le prochain stop pour le S&P500 c’est les 2800, les indices européens sont un peu plus timorés, mais ils montent quand même et la photo instantanée est plutôt encourageante, surtout, et j’insiste sur ce point, surtout quand Trump se tait.

Ce qui est le cas. Pour le moment.

Le pétrole est à 74$, l’or est à 1260$. Immobiles. Comme le Bitcoin qui est dans le coma autour des 6650$.

La seule nouvelle qui aura fait parler d’elle en dehors de l’économie US et de l’absence relative des tweets du Président, c’est les démissions en série dans le Gouvernement Britannique. Après David Davis, c’est le fantasque Boris Johnson qui quittait le navire démontrant clairement que le sujet du BREXIT est un sacré merdier pour Theresa May et que c’est pas gagné. L’indice anglais termine cependant en hausse et si vous cherchez une alternative à un week-end dans un parc d’attraction, il vous reste à acheter de la Livre Sterling, sont comportement actuel se rapproche plus du grand huit ou de la machine à laver en cycle essorage que d’une monnaie de référence.

Dans les nouvelles du jour, nous avons donc droit à la suite du feuilleton politique britannique, vous dire que Theresa May est en train de nommer de nouveaux ministres ne devrait pas vous surprendre, mais également vous faire une belle jambe. Personnellement je n’ai jamais pris une décision d’investissement sur la composition d’un gouvernement, britannique d’autant plus.

Et puis Erdogan a nommé son gendre comme ministre des finances de la Turquie. Ça ne surprendra personne étant donnée l’image de démocratie qu’Erdogan persiste à vouloir donner. Trump réitère sa confiance en Kim Jong Un malgré le fait que la dénucléarisation ne se passe pas aussi facilement que prévu et il en profite pour glisser une pique en direction de la Chine en disant que « les Chinois pourrait travailler dans l’autre direction ».

Au chapitre « Trump toujours », comme il ne s’est pas attaqué à la Guerre Economique, il en a profité pour se « faire » Pfizer concernant les prix des médicaments et il a nommé un nouveau juge à la cours suprême, mais ça tout le monde s’en fout.

Pour le reste c’est plutôt un enthousiasme massif sur les titres depuis deux jours et dans les médias un article sur deux nous prévient que ça ne durera pas. Voici donc où nous en sommes ce matin. Les futures sont en hausse de quelques poussières de pourcent et on est au milieu de nulle part, le positivisme est de mise mais si l’on en croit les théories récurrentes dans les médias, ça ne serait que de courte durée.

En fin de semaine c’est la saison des publications trimestrielles qui vont commencer et on attend, comme d’habitude, le prochain tweet de Trump.

Côté chiffres économiques il y aura le GDP en Angleterre, ainsi que la production industrielle et le trade balance. Il y aura aussi le ZEW en Europe et en Allemagne et pour terminer les JOLTS aux USA.

Voilà….

Je crois qu’il me reste à vous souhaiter une belle journée et on se revoit demain.

Si tout va bien.

Thomas Veillet
Investir.ch

« Il compense en stupidité ce qui lui manque en intelligence. »