En 2014, La société RobecoSAM a mandaté une étude auprès de 1200 assurés de caisses de pensions suisses s’ils souhaitaient que leurs caisses de pension suivent des stratégies d’investissement durables. Ils répondirent favorablement. En août 2018, le dernier document sur les caisses de pension écrit par les experts de la banque cantonale zurichoise confirme cette tendance.

Les assurés, interrogés lors de l’enquête menée par RobecoSAM, mettaient en avant la sécurité financière des caisses de pension et l’assurance d’une bonne rente. Mais la plupart des personnes se sont prononcées aussi en faveur d’aspects des domaines environnemental, social et de direction d’entreprise. 72% des assurés estimaient que les caisses de pension devaient le faire. Les suisses alémaniques montraient le chemin avec 78% des réponses alors que les suisses romands affichaient 65% de réponses positives et le Tessin ne montrait que 39% d’avis favorables.

Si l’on se base sur le revenu des assurés interrogés, l’étude montre que l’investissement durable est moins plébiscité pour les catégories ayant un revenu mensuel inférieur à CHF 4’000 (59%). Celles ayant un revenu mensuel supérieur à CHF 7’000 sont plus sensibles à cet argument (72%).

Interrogés sur leurs préférences concrètes en matière d’investissements, les participants à l’étude ont cité des branches et des thèmes spécifiques.

Les caisses de pensions des personnes interrogées ne doivent, en revanche, pas investir dans des Etats, des branches d’activité et des entreprises qui ne respectent pas certains critères.

Donc nous voyons qu’en principe la population suisse soutient les facteurs ESG, mais à des degrés divers. Toutefois, seul un tiers des personnes interrogées acceptent les facteurs ESG à la seule condition qu’ils n’aient aucun impact négatif sur les rendements des caisses de pension.

En 2018, les experts de la banque cantonale zurichoise estiment que les investisseurs suisses sont de plus en plus convaincus que de meilleures décisions en matière de placement peuvent être prises en intégrant les aspects ESG.

C’est dans ce contexte que la banque développe une approche « Responsible » dans la gestion des portefeuilles. Celle-ci reprend plusieurs principes connus comme l’exclusion de certaines branches d’activité ou d’entreprises actives dans l’armement, l’alcool, le tabac, le travail des enfants, l’industrie du charbon etc…

Les experts notent que ces sociétés ne représentent qu’une faible proportion de la capitalisation boursière des principaux indices. Donc renoncer à ces investissements n’implique pas de grands changements au profil risque/rendement fondamental.

Une deuxième étape consiste à identifier les entreprises dont les évaluations ESG par secteur et par région sont les plus faibles. Des critères comme l’émission de CO2, la consommation d’eau, les aspects sociaux et la gouvernance d’entreprise sont évalués dans un modèle d’évaluation quantitative.

Cet établissement bancaire s’inscrit donc dans une tendance qui ne fait que s’amplifier. Les agences de notation comme Moody’s et S&P, les grandes caisses de pension internationales comme celle du gouvernement norvégien ont d’ores et déjà appliqué ces principes. D’autres emboîtent le pas et, de ce fait, justifient l’inclusion de ces critères ESG dans un processus d’investissement.