Lundi matin c’est la rentrée. Oui, je sais, pas partout. Certains ont déjà retrouvé le chemin des classes, d’autres, ça sera dans 10 jours, mais dans mon quartier, c’est lundi.

L’Audio du 24 août

Alors évidemment, c’est pas parce qu’à Genève c’est la rentrée que le volume va revenir comme par magie sur les places boursières mondiales, mais au moins, on ne pourra plus dire que « c’est à cause des vacances » qu’il ne se passe rien. Non parce que là, il ne se passe vraiment pas grand-chose.

J’ai presque hésité à me contenter de vous souhaiter un bon week-end et attendant que la passion et l’intérêt revienne sur les marchés. En même temps, je suis persuadé qu’il nous faudra encore attendre jusqu’au milieu du mois de septembre pour que l’on soit revenu à un rythme normal, mais peu importe. Pour le moment, les volumes sont misérables, l’intérêt est nul et tout le monde se contente de ressasser les mêmes histoires encore et encore.

Les marchés européens n’ont rien fait, si ce n’est accepter la nouvelle « officielle » comme quoi il n’y a toujours pas de « deal » au niveau du BREXIT. Pour autant que cela surprenne encore quelqu’un. L’Europe n’a donc rien fait, gardant les yeux rivés sur le discours de Powell de ce soir ou l’éventuelle destitution de Trump.

Oui parce que les deux choses qui ont la capacité de « déclencher quelque chose », ça reste ces deux questions là. Et encore, parce que Powell, on serait quand même étonné qu’il nous fasse un discours à 180 degrés de ce qu’il a dit après le dernier FOMC Meeting dont les Minutes ont été publiées mercredi dernier.

Quand à Trump, le fait qu’une procédure de destitution soit mise en place ne provoquera pas forcément un krach boursier, contrairement à ce qu’il a déclaré hier à la télé dans une envolée d’humilité et de modestie dont il a le secret.

À ce propos, les « experts » ont donc repris les graphiques du passé pour voir ce qui s’était passé durant les deux dernières crises présidentielles majeures aux USA. Il en résulte que lors du Watergate, le marché s’était littéralement fait démonter la tête, mais cela coïncidait avec le choc pétrolier et le début de la récession de l’époque. Il est donc difficile de coller tout cela uniquement sur le dos de Nixon. Quand à Clinton et ses histoires de cul qui n’en n’étaient pas puisqu’apparemment «il n’avait pas eu de relations sexuelles avec cette femme » au sens biblique du terme, n’ont absolument pas fait dérailler le bull market de l’époque de sa trajectoire.

L’ami Trump, lui, il pense que s’il se fait virer, les marchés vont se péter la figure de manière fort élégante, ce qui supposerait que si l’on est monté de 20% depuis son élection, c’est uniquement grâce à son charisme et au stimulus économique mis en place par son excellence Donald Premier. Ce dont on peut tout de même douter.

Bref, toujours est-il que ce marché est soporifique dans des volumes misérables et que l’on attend sur des évènements qui ne devraient fondamentalement, pas changer la face du monde.

Hier soir le S&P500 n’est donc pas (encore) parvenu à casser les plus hauts de tous les temps et ce n’est pas certain que ce soit le discours de Powell de tout à l’heure qui changera la donne dans l’immédiat.

Le pétrole ne faisait rien, l’or non plus, mais par contre le Bitcoin montait un poil à 6400$ et des poussières, après que la SEC ait encore rejeté la proposition de ProShares de créer un ETF en Bitcoin. La SEC est inquiète qu’il puisse y avoir de la fraude là derrière. Etonnement, le Bitcoin a moins mal pris la chose que lors du dernier refus de la SEC. Un peu comme s’il avait intégré le fait que les autorités ne l’aiment pas et qu’il se contente de suivre sa voie.

Dans les nouvelles du jour, évidemment on parle de Trump et de sa destitution. De Powell et de son discours, un peu des pourparlers concernant la guerre économique dont tout le monde se fout actuellement. Il y a aussi le Crédit Suisse qui a viré deux employés impliqués dans un « scandale sexuel » datant de 2010 – comme quoi on a vraiment des trucs importants à dire en ce moment dans le monde merveilleux de la finance.

Autrement, on ne parle plus de Tesla, si ce n’est qu’il y a eu un incendie dans une de leur giga-factory hier et que les flammes ont été éteintes avant que ça dégénère et pendant ce temps, il semblerait qu’Apple fasse le forcing pour engager des employés de Tesla.

Côté chiffres économiques, nous aurons le GDP en Allemagne et au cas où vous n’en n’auriez pas encore entendu parler, le patron de la FED, Powell, va parler ce soir à Jackson Hole et il va nous dire tout ce que l’on voulait savoir sur l’avenir des taux, de la FED, de la croissance et de l’inflation et si on est sage, il se pourrait qu’il nous dise même qui va gagner le Superbowl en février.

Pour le moment les futures sont en hausse de 0.12% – ça sent l’euphorie – les volumes devraient être encore une fois misérables et lundi c’est la rentrée… Entre les travaux à chaque coin de rue à Genève, le pont sur la rade qui n’est pas terminé et le retour à l’école, je pense que le vélo sera le moyen de locomotion qui vous permettra de vous déplacer de 300 mètre en moins d’une heure dans la cité de Calvin.

Excellent week-end et à lundi…

Thomas Veillet
Investir.ch

« It is not death that a man should fear, but he should fear never beginning to live. »

Marcus Aurelius