Il y a des jours, tu te demandes comment tu vas commencer ta chronique parce qu’en faisant le bilan des lectures matinales, ça semblerait plus simple de retourner se coucher.

L’Audio du 14 novembre 2018

En gros, les marchés européens ont légèrement rebondit, mais n’osaient pas trop franchement y aller, tellement les marchés américains n’étaient pas francs et que l’on n’était vraiment pas certain que le rebond entamé à l’ouverture tienne.

Et on avait bien raison d’être méfiants, le rebond n’a pas tenu.

En fin de séance les USA étaient de retour à la case départ. Ni plus, ni moins, bien au contraire. C’est profondément ennuyeux alors que les intervenants se refaisaient les mêmes histoires que la veille. Apple continue d’être sous pression pour la même histoire que la veille.

One Apple a day…

On s’autorise à penser que quelqu’un quelque part aurait réduit les commandes de « diodes laser 3D » et que ce quelqu’une pourrait éventuellement peut-être être Apple. Bien que rien n’est confirmé et que rien ne le sera, on continue à peindre le diable sur la muraille et Apple est redevenu le méchant titre que l’on est tout content de voir baisser comme on l’avait prévu depuis qu’il a franchit la barre des 25$ à la hausse.

Et puis l’autre sujet du jour, de la semaine, du mois et probablement du reste de l’année, c’est le pétrole.

Alors je ne sais pas si vous avez remarqué comme il y a des périodes où l’on se fout totalement du pétrole, il pourrait publier une sextape, annoncer qu’il va participer à « danse avec les stars », envisager la création d’une cryptomonnaie sur le baril, tout le monde s’en fout.

Et puis il y a des jours, comme ces derniers jours où, tout le monde sait tout sur le baril. Des jours où nous sommes tous devenus des « experts » en commodities et où tout le monde à un avis, une vision, une compréhension. Et surtout, ce moment très précis où TOUT LE MONDE comprend le concept des inventaires et pendant un bref instant, nous savons quelle est EXACTEMENT la valeur d’un baril.

Moment of truth

Ce moment est précieux dans la vie d’un trader. Comme l’autre quand il y a un mec qui est venu dire qu’il avait eu une vision, qu’il avait vu que le baril SERAIT à 100$ à Noël. Le même type est revenu sur sa vision depuis. Maintenant il précise qu’il ne sait pas trop de quel Noël il parlait.

Surtout pas celui de 2018 en tous les cas.

Le pétrole s’est donc fait démonter. Depuis 5 semaines il se fait démonter jour après jour, mais hier il s’est fait démonter en une fois. 7% sur la journée. Ce qui est étonnant c’est que lundi, nous avons pris conscience que le baril était passé en bear market et sous les 60$ et le marché s’est fait déglinguer de près de 2% – parce que soudainement c’était un signe comme quoi l’économie ralentissait violemment.

Puisque, bien sûr, entre dimanche soir et ce matin, la quasi totalité des Américains qui possèdent une voiture ont décidé d’y renoncer, de se déplacer à vélo et qu’en plus cette année, durant l’hiver, ils se chaufferaient au bois « crise économique oblige ».

La Californie a d’ailleurs déjà commencé à montrer l’exemple en brûlant la plupart des forêts autour de Malibu pour que les stars de cinéma puissent rester au chaud à moindre coût.

5 raisons pourquoi le pétrole baisse (mais pas pourquoi on l’a pas vu venir)

Par contre, hier on a perdu 7% sur le baril, mais l’on ne parle plus de ralentissement économique, on a juste trouvé 5 raisons pour justifier la baisse.

5 raisons que voici :

  • Surproduction: l’OPEP a augmenté sa production de 100’000 barils au mois de septembre, pour un total de 32.78 millions de barils par jour – ce qui correspond à la plus forte prodution de l’année selon les EXPERTS. Experts qui sont au courant de ce fait depuis le mois de septembre, mais qui se rendent compte seulement maintenant, après 25% de correction que si l’offre augmente et que la demande reste la même, le prix pourrait éventuellement baisser. C’est pas sûr, mais ça se pourrait.
  • LA surprise: Trump a autorisé 8 pays a acheter du pétrole aux Iraniens malgré les sanctions misent en place par son propre gouvernement – partant du principe qu’on n’est pas tous égaux, mais que si t’es bien avec Trump, tu peux être plus égaux que les autres. Sans comptre que si les mecs peuvent acheter ailleurs, non seulement l’offre augmente via l’OEP, mais la demande baisse puisque les potes à Trump se fournissent au black en Iran.
  • La saison: les raffineries qui ralentissent, voir qui ferment pour maintenance à cette période de l’année, sont plus actives que d’habitude, augementant du même coup les inventaires.
  • Trump: Il n’a eu de cesse, depuis des mois, de hurler à la mort contre la hausse du baril. Lundi encore, il a « tweeté » pour demander des prix plus bas. Il a été entendu, mais la France va quand même porter le gilet jaune pour bloquer le pays samedi.
  • Le pétrole américain: la production pétrolière américaine a augmenté de 400’000 barils par jour. Dorénavant les USA produisent 11.6 millions de barils par jour, ceci ajoutant aux craintes de surproduction.

Comme quoi c’est assez simple. Si on nous explique longtemps, on comprends assez facilement qu’il fallait être short à 75$ et que les prévisions que des gars comme Andurand avait faites, étaient juste, ce qu’il avait oublié de dire c’est que le pétrole serait à 100$ à Noël, mais comme c’est Noël et qu’on casse les prix, vous pourrez acheter 2 BARILS POUR LE PRIX D’UN !!!! Les prédictions n’étaient pas complètement fausses !!!

L’honneur est sauf !

Bref, le pétrole s’est fait démonter et le marché n’a rien fait. Apple a encore baissé et l’or à 1202$. Par contre, la bonne nouvelle d’hier c’est que même si le pétrole baisse, ce n’est pas à cause du ralentissement économique, c’est juste que l’on a été mauvais pour interpréter les chiffres du pétrole, mais ça c’est pas grave, parce que se tromper sur le pétrole, c’est définitivement ce que l’on fait de mieux dans le monde merveilleux de l’investissement. Ça, et brasser de l’air.

Ce matin, le Japon a décidé de faire tout comme les USA, le Nikkei ne fait donc rien, pendant que le Hang Seng recule de 0.45% et que la Chine baisse de 0.26%.

Dans les nouvelles du jour, on parle du BREXIT (tiens, ça existe encore ça ?), puisque les Anglais et les Européens doivent se rencontrer aujourd’hui et que les plus optimistes pensent qu’ils vont trouver une solution. Et puis il y a aussi Merkel qui devient visiblement aussi débile que Macron, puisqu’elle le soutien dans l’envie de créer une ARMÉE EUROPÉENNE. Déjà l’Europe ne fonctionne pas, alors c’est pas en la confiant aux militaires que ça va fonctionner.

Les magiciens de la politique mondiale (et Bolton est un con)

Et puis Erdogan a écouté les bandes de l’interrogatoire de Khashoggi et il pense qu’elles sont « atroces ». ça doit vraiment l’être, parce que lui, c’est un expert en termes d’atrocités. Toujours au même sujet, le National Security Advisor du Président Trump, John Bolton, celui qui ressemble à un morse qui porterait le costume de la Gestapo, a également écouté les enregistrements et lui il est plus fort que les autres, parce qu’en écoutant, il a tout de suite compris que, je cite : « ça n’implique pas le Prince MBS ».

En effet, il ne donne pas les instructions de torture à voix haute sur l’enregistrement audio.

Non mais sérieusement, y a que moi qui pense qu’on nous prend pour des cons ? C’est de la vraie info ça ???

Il croyait quoi l’abruti d’extrême droite ??? Que le Prince MBS allait pousser la chansonnette en arrière fond sonore pendant que ses hommes découpaient le journaliste ? Ou qu’il allait mettre sa photo sur la couverture du CD de la bande audio de l’interrogatoire ? J’avoue que je ne comprends même pas qu’un média puisse relayer un commentaire pareil.

Bref, tout ça pour dire que l’on pourrait aussi bien ne rien dire après des séances comme celle d’hier, je vous promet, la prochaine fois, on parlera cuisine, bowling ou curling, mais pas finance.

Les futures sont inchangés. Powell parlera ce soir et demain on sera jeudi. Ça fait au moins trois certitudes dans la même phrase. Je vous souhaite une excellente journée. Moi je vais aller acheter une poupée vaudou pour m’occuper de l’Obersturmbannführer Bolton.

Thomas Veillet
Investir.ch

« OK, first rule of Wall Street – Nobody – and I don’t care if you’re Warren Buffet or Jimmy Buffet – nobody knows if a stock’s going up, down or f-ing sideways, least of all stockbrokers. But we have to pretend we know. »

Quotes from the Wolf of Wall Street