Deuxième jour de rebond. Même théories, on surfe toujours sur la vague de positivisme lancée par Trump : peut-être on va trouver une solution avec la Chine et la guerre pourrait se transformer en une amitié solide et durable qui donnera lieu à de chouettes feux de camps où l’on pourra même inviter l’ami commun, le boss de la Corée du Nord.

L’Audio du 1er novembre 2018

Les commentaires de Trump de mardi dernier ont donc perduré ce mercredi et ont entraîné le reste du monde, le tout saupoudré de chiffres trimestriels globalement bons, comme depuis le début de la saison.

Mis à part ça, la tension reste palpable et les conditions globales de marché n’ont pas changé, puisque les craintes qui nous amené ici ne sont pas résolues et le bilan d’octobre est définitivement à classer dans la catégorie « gueule de bois ».

Même si la journée d’hier était encourageante, certains experts continuent de croire que ce n’est qu’un feu de paille dans le début d’un bear market, que tout rebond doit être utilisé pour revendre. Mis à part ça, on retiendra de bons chiffres chez certaines bancaires européennes, comme Santander ou Standard Chartered. L’Oréal, qui n’est pas une banque, a également publié d’excellents chiffres qui prenaient part à la fête en Europe hier.

Et puis au USA on a continué le rebond en analysant la chose avec un scepticisme non dissimulé. Tout le monde a sorti son livre de théorie de quand on était à l’école pour voir si ces deux jours de rebond sont un vrai rebond, ou juste un dernier espoir. Les deux camps Bull/Bear sont en train de se regrouper. Les Bulls pansent leurs plaies et veulent y croire encore et n’hésitent pas être encourageants pour la fin de l’année. Alors que les Bears restent droits dans leurs bottes, ne se laissent pas impressionner et fourbissent leurs armes pour les semaines à venir.

Les prochaines haies à franchir

La saisonnalité du moment laisse penser que le pire est derrière nous, même si nous devons encore passer trois obstacles :

– les chiffres d’Apple ce soir
– les chiffres de l’emploi aux USA demain
– et les élections mi-mandat mercredi prochain

Si l’on passe ces trois obstacles sur une jambe en rigolant, ça devrait bien se passer pour la fin d’année. Si l’on se rate pour un des trois, le retour d’Halloween pourrait être violent.

La première étape sera déjà de passer le cap d’Apple. Le dernier FAANG. Et également le seul titre qui ne s’est pas pris une vrai volée de bois vert ces dernières semaine en comparaison de ses pairs.

Facebook est en baisse de 30% par rapport aux plus hauts, malgré ses bons chiffres d’avant-hier et son rebond d’hier. Amazon perd 22% depuis les plus hauts de l’année, Netflix recule de 28% et Google, qui est le moins mal lotti actuellement, abandonne 15% depuis ses records de l’année.

Et pendant ce temps ; Apple ne baisse que de 6%. Autant vous dire que si les chiffres de ce soir sont pourris – pourris pour les analystes, en tous les cas – le bain de sang pourrait être sévère. Et dans le cas d’une éventuelle mauvaise nouvelle, Apple pourrait facilement embarquer tout le marché à elle seule, compte tenu de son poids dans les ETFs et autres fonds Techno…

Nous n’en sommes pas encore là, mais il est clair que la publication de ce soir aura son effet charnière pour la suite des évènements. Pour ce qui est des chiffres de l’emploi et des Midterms, on va se garder ça de côté pour s’occuper le début de la semaine prochaine.

On y croit. Ou pas.

Quoi qu’il en soit, après le rebond d’hier, la stratégie du pile ou face semble appropriée, puisque si l’on en croit les experts, nous avons deux choix :

1) on se Repète la gueule et on ne s’en remettra plus avant un bon moment, parce que ça sera BEAR MARKET, fin du monde, les rats qui envahissent les villes, la récession et les banquiers qui sautent depuis les fenêtres du premier étage, parce qu’on veut quand même bien faire genre, mais on n’a pas non plus envie de se faire du mal..
2) ou alors on repart à la hausse comme en 14, on finit au plus haut de tous les temps à la fin de l’année en se goinfrant de dinde et en s’essuyant nos doigts gras sur nos cravates en soie. Le tout en attendant la prochaine correction qui est pratiquement déjà annoncée pour le début 2019 – récession qui approche oblige.

Nous sommes donc tendus comme des cordes à linge en attendant cette fin de semaine que l’on nous promet épique.

Pour le reste, je n’ai pas besoin de vous faire une photo panoramique, le mois d’octobre aura été et restera pourri de chez pourri. Le S&P a vécu son pire mois depuis plus de 7 ans et les statistiques immondes courent les rues dans les journaux, les médias, les iPhones et la télévision. Je pense qu’actuellement même la chaîne chasse et pêche fait une retrospective négative de ce mois d’octobre.

Et le reste ?

Et puis dans la foulée du rebond du marché, l’or se prend une baffe. Il est à 1219$ et j’avoue que je suis déçu, je m’attendais à mieux de sa part durant tout le process de correction du marché. Finalement il est monté un peu moins que le marché et baisse un peu que le marché remonte depuis deux jours. J’aurais mieux aimé un rebond de 200 dollars durant la baisse, mais je suis suppose que je suis un peu trop euphorique.

Bref, l’or rebaisse. Et le pétrole aussi. Le pétrole qui, je le rappelle, doit toujours aller à 100$ pour Noël comme toutes les stars de la prédiction nous l’on annoncé cet été. Ça aussi c’était un coup sûr et le débile qui a même annoncé les 400$ sur le baril, est apparemment en voyage à l’ambassade d’Arabie Saoudite à Istanbul.

Le baril est à 64.88$ et je ne suis pas un expert en graphiques devant l’éternel – en tous les cas, on ne m’invite pas sur CNBC pour dire ce que j’en pense, ni sur TTC d’ailleurs – mais si l’or noir ne tient pas ces niveaux. Juste là où il se trouve à l’instant. Ça va mal se finir.

Pour être franc, je ne sais pas où ça va se finir, mais pas à 100$ à Noël.

Happy Trump

En tous les cas, avec la tronche du baril, Trump peut être content, chaque dollar à la baisse le rapproche de ses citoyens qui se réjouissent de payer le gallon moins cher. Pas comme en Europe où quoi qu’il arrive, le prix de l’essence monte toujours.

Ce matin l’Asie se montre partagée sur les deux séances de rebond aux USA. Le Japon recule de 1%, mais par contre Hong Kong est en hausse de 2% pendant que Shanghai avance de 1.15%.

Côté nouvelles du matin, la première « bonne » nouvelle qui frappe, c’est Kudlow, l’économiste qui bosse pour Trump, qui pense qu’une nouvelle couche de droits de douane contre la Chine « pourrait bien être évitée »… Sans plus de précision, mais ce qui laisse sous-entendre, avec plein de conditionnel et des « si » un peu partout, que Trump pourrait mettre de l’eau dans sa Budweiser et vouloir trouver des solutions avec la Chine plutôt que chercher la guerre.

BREXIT : EXIT ????

Autrement on reparle du BREXIT. Le BREXIT, qui, je le rappelle, commence à ressembler à une légende autant que le Monstre du Loch Ness. Mais cette fois, il semblerait que ça bouge sérieusement puisque les diplomates qui s’occupent d’écrire l’histoire s’attendent à une décision d’ici le 21 novembre.

Quelle excitation. On va enfin pouvoir parler d’autre chose en Angleterre, comme le sexe du futur bébé de Megan.

Pendant ce temps, Rome et Paris rivalisent de talent pour récupérer le business des banques qui vont se tirer de la capitale londonienne. Macron propose de venir faire des photos à torse nu dans les salles de trading (et plus si entente) et à Rome on propose plein d’autres solution, dont des baux à long terme même si l’Italie quitte l’Europe dans 3 semaines. Comme quoi on peut être à l’extrême mais quand même accepter le pognon des capitalistes.

Pour ce qui est des chiffres de la journée, il y aura Apple, le reste je crois pouvoir dire que l’on s’en tape royalement. La firme californienne publiera ses chiffres ce soir après la clôture.

À l’instant où je vous parle, les futures sont en hausse de 0.2% et nous sommes en novembre.

Enfin.

Très bonne journée à tous.

Thomas Veillet
Investir.ch

« The individual investor should act consistently as an investor and not as a speculator. » – Ben Graham