La semaine qui vient de s’écouler aura été forte en émotions, encore. Celle qui nous attend promet d’être du même genre. Mais il va falloir être patient pour lever certaines zones d’obscurité qui pèsent sur le marché et surtout, sur le moral des investisseurs.

L’Audio du 5 novembre 2018

Si l’on récapitule brièvement ; alors que nous étions au bord du gouffre… Pardon : alors que nous étions à moitié enfoncés dans le gouffre, accrochés aux parois par les ongles, Trump nous a encore une fois sauvé la mise en laissant entendre qu’il se faisait des « conf-call » avec Xi Jinping, que ça se passait trop bien et qu’il n’excluait pas passer ses prochaines vacances sur les plages chinoises.

À partir de là, le marché s’est enfin retourné et nous a offert un rebond un peu moins poussif que ce qu’il nous avait habitué en octobre. Oui, car il ne faut surtout pas oublier que nous sommes en novembre et que si les mois d’octobre sont dorénavant pourris devant l’éternel et pour toujours ; novembre est souvent un mois très sympa pour les marchés.

Veille des apéros de fin d’année, c’est toujours plus agréable que « mois des krachs ».

Nous avons donc rebondit jusqu’aux chiffres d’Apple jeudi soir.

Ensuite Apple a publié des chiffres meilleurs que les attentes, mais a affiché une guidance un peu timide pour la fin de l’année – comme beaucoup de ses pairs – et a surtout annoncé que dorénavant, ils ne communiqueraient plus sur le nombre d’iPhones vendus chaque trimestre. Du coup, les analystes se sont immédiatement demandés comment ils allaient bien pouvoir poser leur jugement sur les performances d’Apple.

Moche, va falloir trouver autre chose et c’est exactement ce qu’Apple veut. Que les analystes se concentrent sur les autres secteurs de croissance. Nouveau challenge à venir pour les experts qui vont devoir interpréter différemment les chiffres du géant de Cupertino. Géant de Cupertino qui pèse toujours plus de mille milliards de dollars, malgré la punition de plus de 6% vendredi dernier. Plus forte baisse post-résultats pour Apple depuis bien longtemps.

Il y avait aussi les chiffres de l’emploi vendredi dernier. Etonnant, mais à la veille des élections de mi-mandat, les chiffres étaient excellents de tous côtés. Rien à dire ; la méthode Trump fonctionne pour l’économie. Ou alors c’est juste un coup de bol.

Et puis, puisque l’on parle de Trump et des élections, on notera que le baril se fait défoncer en permanence depuis quelques temps et que ça arrange bien les bidon de tonton Donald qui avait promis à Joe American que le prix du gallon allait se péter la gueule à la pompe. Ça tombe bien, demain on vote et le brut est en baisse depuis le « top » du mois d’octobre. Depuis que tout le monde avait ASSURÉ que « cette fois c’est sûr, le baril va à 100$ pour Noël »…

Encore un « coup sûr » sur le baril qui est parti en vrille.

Non, parce que je ne suis pas expert en pétrole, mais une chose est certaine, c’est que si le baril remonte à 100$ avant Noël, je me teins les cheveux en vert.

En résumé, le marché a un peu changé de configuration depuis que Trump a parlé mercredi dernier. On le savait déjà, mais ce qui va nous occuper ces prochaines semaines, c’est clairement les discussions avec la Chine. Et si par hasard, Trump devient Best Friend avec Xi Jinping, j’imagine que l’on va passer de « mon dieu ce que ça pue sur le marché Chinois » à « ça me paraît quand même pas cher la Chine quand on voit le potentiel de croissance et de consommateurs, ils sont quand même beaucoup, non ??? »

Donc si nous avions encore le moindre doute, la clé du « Christmas Rallye » passera par les négociations avec la Chine ou ne passera pas.

Mais avant tout cela, nous avons la semaine du 5 au 9 novembre qui va pas mal nous occuper et qui est aussi susceptible de nous secouer pas mal.

Nous secouer pas mal, parce que dès demain, il y aura les élections de mi-mandat aux USA. Le verdict passe par les urnes. Nous allons savoir si Trump est plébiscité par les Américains ou pas.

Alors qu’attendre de ces élections ?

Il est certain que si Trump remporte la Champions League, le marché va aimer et devrait retrouver des couleurs et de la confiance. La question est plutôt de savoir ce qui se passerait si Trump perdait le Sénat et qu’il devait se résoudre à cohabiter jusqu’en 2020. Est-ce que le marché s’en moquerait parce qu’on sait que quoi qu’il arrive depuis 25 ans, à chaque Midterms, le marché monte derrière et que tout ce que l’on veut c’est que ne plus avoir d’incertitude. Les Démocrates peuvent-ils vraiment freiner Trump en lui mettant les bâtons dans les roues ?

On peut se le demander, parce que le bilan économique est tellement fort pour le moment que tout changement qui freinerait cet élan serait reproché à l’instigateur de ce changement, en l’occurrence ; les Démocrates. Ce qui laisserait supposer que rien ne devrait changer drastiquement après les Midterms. Ce qui laisserait place à ce que l’on veut, c’est à dire mettre l’incertitude derrière nous et se concentrer sur les discussions avec la Chine.

Quoi qu’il en soit, nous aurons la réponse dès mercredi.

Cette semaine il y aura aussi la FED.

Ah, tiens ! On l’avait oubliée celle-là. La FED avec le « méchant » Powell qui fait tout rien qu’à freiner l’économie qui devrait à nouveau parler. Parler, mais ne rien faire. Néanmoins ça sera également un des événements de la semaine et ça sera ce jeudi soir.

Nous voici donc à l’aube d’une nouvelle semaine, une nouvelle semaine qui sera importante, si ce n’est une des plus importantes de l’année. L’espoir d’un vrai « Christmas Rally » passe par elle et par l’amitié indéfectible entre Trump et Xi Jinping.

Ce matin les marchés asiatiques entament la semaine dans pâté, il semblerait que, selon les experts, on prenne les profits ce matin. Si ils le disent c’est que c’est sûrement vrai. Le Japon recule de 1.3%, Hong Kong de 2.65% et la Chine de 1% après que Xi Jinping ait fait un discours sur le libre marché et la globalisation à l’ouverture d’une conférence à Shanghai.

Apparemment, si l’on avait encore un doute, la guerre économique devrait être le centre d’intérêt du marché, des investisseurs, des traders et des ordinateurs qui pratiquent le « high frenquency trading », lors de ces prochaines semaines.

Dans les nouvelles du jour, c’est vraiment très maigre. On retiendra que Jamie Dimon, le patron de JP Morgan met en garde comme quoi la prochaine crise financière pourrait provenir de la dette souveraine en Europe. L’Italie, par la voix de Di Maio, pense que son budget, budget qui déplaît à l’Europe, est LA solution à tous les problèmes et encense la politique de Trump et puis David Stockman, ex-conseiller économique de Reagan, pense que la correction qu’il prédit depuis 10 ans est arrivée. Il pense que l’on va se prendre 40% dans les dents, que la récession arrive et l’investisseur n’a besoin que deux mots dorénavant : Trump et Sell.

Stockman est faux depuis des années, mais là, il croit sincèrement que ça va le faire.

Pour le moment les futures sont en baisse de 0.26%, il y a encore un wagon de chiffres trimestriels, mais les plus gros sont dehors. On va donc pouvoir parler d’autre chose, comme des Midterms pendant les prochaines 48 heures.

J’en profite encore pour vous communiquer une nouvelle qui me concerne mais qui concerne aussi tous les gens qui lisent ou qui écoutent cette chronique et qui travaillent de près ou de loin dans le secteur financier.

Dès le 1er novembre j’ai donc été nommé « Chairman » d’une association qui s’appelle Silogika. Rassurez-vous, le titre de Chairman ne me donne pas droit à des voyages en jet privé et une carte de crédit « business » que je peux utiliser et confondre avec ma carte perso, non. C’est juste une association qui a pour but de fournir des rabais pour les achats de voitures pour les employés du domaine financier.

J’en ai déjà parlé sur ce site en publiant l’article intitulé « Silogika – nous sommes tous égaux, mais certains sont plus égaux que les autres »  – je ne vais donc pas vous refaire un dessin, mais globalement, vous vous inscrivez sur le site de Silogika dès maitenant et ce MÊME si vous n’avez pas besoin ou envie d’une nouvelle voiture.

Le fait que vous vous inscriviez nous permettra d’être plus nombreux et donc de négocier plus d’avantage pour vous, les membres de Silogika.

Ah, oui l’inscription est gratuite, le fait d’être membre aussi et ne vous engage strictement à rien, si ce n’est à obtenir des avantages.

Vous pouvez ne pas vous inscrire, mais la prochaine voiture, vous la paierez plus cher. C’est un choix. Dernier exemple en date ; Mercedes offre 4% en plus du rabais existant à tous nos membres jusqu’à la fin de l’année. On arrive gentiment à du -27% sur certains modèles.

Ci-dessous, vous trouverez l’explicatif facile à comprendre, n’hésitez pas à en parler à vos collègues et amis ou amis et collègues ou juste amis et juste collègues.

Ça fera au moins l’occasion de parler d’autre chose que des élections de mi-mandat et de la guerre économique. Pour toute question ou contact, n’hésitez pas à me contacter à thomas@silogika.com

Voilà, c’est tout pour ce matin, je vous souhaite une excellente journée et je vous retrouve demain à la même heure et au même endroit.

Thomas Veillet
Investir.ch

« Everyone has his day, and some days last longer than others »
Winston Churchill