Le 8 octobre dernier, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié un rapport sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5°C. Ce rapport sera débattu à la Conférence sur les changements climatiques qui se déroule à Katowice (Pologne).

Que dit se rapport ?

Il met en exergue certaines conséquences dues aux changements climatiques si la température n’augmentait « que » de 1,5°C au lieu de 2°c d’ici à 2100. Par exemple, le niveau de la mer à l’échelle planétaire serait inférieur à 10 cm. La probabilité que l’océan arctique soit libre de glace en été serait d’une fois par siècle alors que si les températures augmentaient de 2°C cette probabilité serait d’au moins une fois tous les dix ans.

Que faire ?

Des transitions « rapides et de grande envergure » dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme seraient nécessaires.

Selon le rapport, laisser le réchauffement dépasser temporairement l’objectif de 1,5°C impliquerait une plus grande dépendance vis-à-vis des techniques d’élimination du CO2 atmosphérique si l’on souhaite ensuite revenir en-dessous des 1,5°C en 2100. Le rapport précise que l’efficacité de ces techniques reste à prouver.

Une étude publiée par BCG Henderson Institute (BCG-The-Economic-Case-for-Combating-Climate-Change-Oct-2018) met en évidence certaines de ces techniques mais aussi les difficultés d’atteindre 2°C d’augmentation. Alors que penser si nous devions atteindre une limite inférieure.

 

Pouvons-nous mesurer l’impact de nos actes quotidiens sur les émissions de CO2 ?

Plusieurs sites permettent de mesurer certains de nos actes. Par exemple, l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a publié une étude qui montre un état des lieux instructif.

L’équivalent carbone devient une unité scientifique comme le mètre ou le kilo et permet de quantifier l’impact d’une activité ou d’un objet sur le changement climatique. L’étude met aussi en lumière l’impact lors de la fabrication d’un bien, son transport etc.. Ainsi le «poids carbone» montre que les produits à forte composante électronique ont une matière totale mobilisée très élevée.

 

Source: ADEME

L’empreinte carbone n’est qu’un indicateur parmi d’autres. Les déchets, la pollution, ou la déforestation ne sont pas mesurés par cet indicateur. L’empreinte écologique en est un autre. Elle mesure la consommation de ressources naturelles et de prestations de la nature et l’exprime en unité de surface qui serait nécessaire à la production de ces ressources et prestations.

L’office fédéral de la statistique suisse a mesuré cette empreinte et le résultat est intéressant: il faudrait près de trois planètes Terre si tout le monde vivait comme la population suisse.

Quid de l’investisseur en valeurs mobilières ?

Comme le mentionne Nina Lagron, gérante du fonds Inflection Point Carbone Impact Global de la Française, les entreprises qui anticipent les enjeux climatiques constituent des opportunités d’investissement. Comme vous pouvez le lire dans le rapport de BCG Henderson (voir plus haut), une transition vers des énergies renouvelables veut dire opportunités dans les entreprises développant des solutions d’énergie solaire/éolienne. Les démarches d’efficacité énergétique favorisent d’autres types d’entreprises.

Il n’y a donc pas que des sociétés «clean tech» qui font partie du processus de changement. Nina Lagron donne l’exemple d’UPS qui a mis en place un programme de réduction d’émission de CO2.

La section ESG du site Investir.ch vous permet de trouver d’autres fonds de placement qui investissent dans des sociétés qui participent directement et indirectement à cette thématique.