Je viens de vérifier dans mon agenda, nous sommes bien le 16 janvier. Et c’est bien le mois qui suit le mois de décembre 2018, celui où l’on s’est fait démonter parce que… Je ne sais même plus pourquoi.

L’Audio du 16 janvier 2019

Ah oui, l’économie ralentissait, Powell allait monter, monter et monter encore les taux et puis c’était même pas sûr que les USA et la Chine trouvent un accord sur la « Trade War ». En ce temps-là, le 21 décembre 2018, il y a exactement 26 jours, la « Trade War » faisait super-peur. Rien qu’à écrire le terme « Trade War », on en tremblait. Sans compter qu’avec la FED qui allait monter au moins trois ou quatre fois les taux en 2019, on était mal, très mal.

La mémoire d’un poisson ou la stabilité mentale d’un chiot de 6 semaines

Sauf que 26 jours plus tard les indices américains ont cassé les résistances, sont revenus à des niveaux « parfaitement normaux », les taux ne monteront plus autant que prévu, Powell est notre allié et la Chine peut faire ce qu’elle veut ; ralentir, baisser ses perspectives, changer de gouvernement, dévaluer le yuan ou envahir le Japon, on s’en tape cordialement parce que l’on sait que quelque part, à un moment donné, le gouvernement chinois va « stimuler l’économie », relancer la machine, trouver un accord avec Trump et ses amis et sauver le monde.

À la fin ça finit bien

C’est bien simple, la Chine, on dirait un film américain ; à la fin ça finit toujours bien et le gentil boxeur il casse la gueule au méchant boxeur et il épouse la gentille dame qui était moche avant mais qui est devenu jolie.

En ce moment, les marchés vivent dans un film à l’eau de rose, on dirait que le scénario est écrit par une Barbara Cartland sous acide.

Tout va bien et tout est bien interprété

Hier il s’est passé plein de choses et elles étaient toutes positives ou presque. En tous les cas, même s’il y avait des choses négatives (comme les chiffres de JP Morgan et de Wells Fargo qui étaient en-dessous des attentes) – on n’en a pas vraiment tenu compte.

La Chine va donc stimuler, stimuler et stimuler encore. Ce n’est pas très clair en ce qui concerne le comment, quand et pendant combien de temps, mais comme disait un visionnaire en son temps : « on s’autorise à penser, dans les milieux autorisés, qu’un accord secret POURRAIT être conclu et que la Chine pourrait éventuellement peut-être injecter des anabolisants à son économie »…

Quoi qu’il en soit, l’éventuellement peut-être nous suffit amplement en ce qui concerne la Chine. Sans compter qu’en plus, on sait TOUS TRÈS bien qu’ils vont trouver un accord avec les USA, ce qui va encore un peu plus relancer la machine.

Le pire c’est qu’on savait

Moi, je vous le dis, c’est PRESQUE trop facile. En plus TOUT LE MONDE SAVAIT qu’il fallait acheter le marché le 21 décembre, c’était même écrit dans Le Matin Dimanche.

Bref, le S&P500 est repassé au-dessus des 2600 – ce qui n’était pas gagné d’avance. L’indice américain a repris 11.4% depuis le 21 décembre. En 26 jours, moins les fêtes de fin d’année, on a repris plus de 11%. Autant vous dire que soit on est complètement débile aujourd’hui, soit on ÉTAIT complètement débile le 21 décembre.

C’est selon, mais force est de constater qu’à un moment ou un autre, durant ces 26 derniers jours on a été complètement débile. Entre vous et moi, j’espère que c’était le 21 décembre, ça voudrait dire qu’on est guéri et qu’on a appris un truc.

Mais je ne suis pas sûr.

NetFlix addiction

Dans le reste des nouvelles de la journée d’hier, NetFlix a annoncé qu’ils allaient augmenter leurs tarifs entre 13 et 18%. C’est la hausse de tarifs la plus forte depuis leur naissance. C’est la beauté de NetFlix, ils peuvent augmenter tant qu’ils veulent, tant que tu es scotché au milieu d’une saison et qu’il te reste 8 épisodes avant de savoir comment ça se finit et s’il y a une saison 4, tu ne vas pas arrêter ton abonnement pour 18% d’augmentation.

Tu ne vas même pas te plaindre, ni même créer un groupe sur Facebook pour le faire savoir. Tu vas payer. Point barre.

Dans la foulée, NetFlix a pris plus de 6% durant la séance.

Pour mémoire, le 21 décembre, on pouvait acheter NetFlix à 233.50$ et hier elle a terminé la séance à 354.64$… Soit 51% de hausse en 624 heures. Et demain soir ils publient leurs chiffres du trimestre.

Autant vous dire que s’ils déçoivent la moindre, il va y avoir du sang sur les murs.

En conclusion les marchés sont montés hier. Même l’Europe. On n’a même pas regardé les chiffres économiques pourris en Europe et moyens aux USA, on est juste monté et puis c’est tout, parce qu’à la fin c’est la Chine qui gagne.

Le BREXIT est la maltraitance des femmes

On attendait également le vote du BREXIT en fin de soirée. Quand je dis on attendait, je dis ça pour faire « genre » ça nous intéresse encore, mais en ce qui me concerne j’ai préféré regardé un documentaire sur la reproduction des chameaux en Nouvelle-Zélande. Nettement plus intéressant que de voir Theresa May se faire laminer en public et en direct sur la BBC.

Quand je pense que partout dans le monde on lutte contre la violence faite aux femmes et qu’en Angleterre, on laisse les parlementaires massacrer le Première Ministre en public et à une heure de grande écoute, je pense qu’il faut se poser des questions.

Bref, les parlementaires britanniques ont refusé la proposition de Theresa May et pas qu’un peu. Ce n’était pas franchement une surprise. Le contraire l’aurait été. D’ailleurs la Livre Sterling valait 1.29 est descendue à 1.27 et ce matin, ça vaut un 1.29.

En gros, on ne serait pas venu, susse été pareil. Nous n’avons toujours pas de BREXIT et le FT va encore pouvoir faire celui qui s’y intéresse jusqu’à fin mars. Jour où l’Angleterre sortira de l’Europe. Avec un deal ou sans deal.

Juncker : Tais-toi!

Juncker a même trouvé le temps de se fendre d’un « tweet » pour demander à l’Angleterre de « clarifier » sa position. C’est étonnant parce que vu l’heure à laquelle il a posté son « tweet », il aurait du normalement être complètement bourré, parce qu’en général à 11h du matin c’est déjà réglé.

Le PLR se ridiculise et nous prend pour des cons

Pour le reste, ça n’a rien à voir avec les marchés financiers, mais le PLR genevois a réitéré sa confiance en Pierre Maudet. Le message est clair, le parti soutien un type qui a menti et qui s’accroche à son poste depuis des mois. Ça donne super-envie de croire en nos institutions.

Pathétique. Et encore, c’est pour rester poli. Ça donne juste envie d’aller vomir.

BREXIT, the day after

Ce matin les marchés asiatiques sont relativement calmes après la séance d’hier. On ne peut pas dire que le vote du BREXIT se propage ou ait des conséquences pour le moment. Le Japon recule de 0.6%, Hong Kong de 0.25% et la Chine de 0.06%. L’or est à 1289$, le pétrole à 52.03$ et les futures sont en hausse de 0.26%.

BREXIT or not BREXIT, nobody gives a shit…

Pour les nouvelles du jour, on ne parle que de la défaite de Theresa May, de ce qui va se passer après, le tout en plusieurs exemplaires, encore et encore. On notera aussi qu’un Président de la FED, pas LE Président de la FED, mais UN Président de la FED a laissé entendre que « maintenant » serait un bon moment pour faire une pause dans la hausse des taux. Le genre de chose que le marché aime entendre.

Les chiffres du jour

Côté chiffres économiques, nous aurons le CPI en Allemagne, en Italie et en Angleterre. L’Angleterre où Carney parlera. Draghi parlera aussi, mais pas en Angleterre et les Américains publieront les Retail Sales – qui ne devraient pas être extraordinaire au vu des derniers commentaires du secteur.

Il y aura également les inventaires pétroliers version EIA et le Beige Book.

En ce qui concerne les chiffres du trimestre, nous aurons Alcoa, Bank Of America, BlackRock, Goldman Sachs ou encore Bank of New York.

Voilà, c’est à peu près tout ce qu’il y avait à dire aujourd’hui. Je vous souhaite une excellente journée et on se retrouve demain à la même heure et au même endroit.

Thomas Veillet
Investir.ch

“La différence qu’il y a entre les oiseaux et les hommes politiques, c’est que de temps en temps les oiseaux s’arrêtent de voler !”

Coluche