Nous sommes le premier février et comme chaque premier de chaque mois, l’heure est au bilan et aujourd’hui, il y a de quoi faire des bilans.

L’Audio du 1er février 2019

Du point de vue des chiffres, c’est exceptionnel. Le S&P500 avance de 7.9% pour le mois, le Dow Jones de 7.2%, le Nasdaq de 9.7%. En ce qui concerne le S&P500, ça n’avait plus été aussi bon depuis 1987 – bon signe, mauvais signe, je ne sais pas – pour le Dow Jones c’est le meilleur mois depuis 1989 et pour le Nasdaq c’est depuis 2001 que ça n’était pas arrivé.

En ce qui concerne le Nasdaq, en 2001 comme on venait de se faire défoncer, laminer et pulvériser après le dégonflement de la bull internet, ce n’était pas non plus un exploit. Tout comme cette année où on s’est fait exploser en décembre sur des fausses indications et une mauvaise compréhension des intentions et que nous nous sommes contentés de « corriger » le tir en janvier.

C’était juste avant ou c’est juste maintenant ?

Car soyons réalistes ; ce n’est pas que ça « allait mieux » en janvier, c’est juste que l’on corrigé nos erreurs de décembre. Puisqu’aujourd’hui qu’on nous expliqué longtemps, on a compris que l’on avait fait une erreur en décembre. Ou alors je n’ai pas bien tout compris.

Pour l’Europe, le DAX a repris 5.6%, la France 6.5% , l’Italie plus de 7.5% et la Suisse était en hausse de 6.5%. L’Europe a peut-être d’ailleurs fait un mois qui correspond au plus gros hold-up du siècle, parce que remonter de 6% en moyenne alors que le patron de la BCE prévient que l’avenir est noir, que l’Allemagne coupe ses prévisions de croissance en deux, que la moitié du continent est dans une merde sociale noire. Sans compter que les dissensions entre pays de l’Union n’on jamais été aussi fortes en ne parlant pas de la montée des extrêmes, on peut se demander ce qui nous passe par la tête…

Quand je dis l’Europe, je n’inclus pas la Suisse parce que contrairement à ce que cet abruti, cet idiot, ce débile de Moscovici voudrait, la Suisse n’en fait pas partie.

Pour l’Europe c’est USA forever

Visiblement en ce mois de janvier on a décidé que pour l’Europe il était plus important de suivre les USA que de représenter la réalité économique du continent. On peut argumenter sur le fait que les USA sont simplement revenus là où ils devaient être parce que l’on a « exagéré » en décembre. Mais en ce qui concerne l’Europe, on peut se demander si nous n’étions pas simplement là où l’on devait être et que c’est MAINTENANT que l’on exagère.

Bref, le mois était bon.

Non. Le mois de décembre était pourri et stupide et nous avons repris ce qui était notre dû. Merci Monsieur Powell de nous avoir expliqué longtemps. Suffisamment longtemps pour que l’on finisse par comprendre.

L’avenir est beau (normalement)

Et si le mois de décembre n’était pas pourri et stupide, je ne sais pourquoi nous sommes là aujourd’hui. Ce qui voudrait peut-être dire que LÀ le mois de janvier était stupide. Mais ça on ne le saura que dans quelques mois. En tous les cas les spécialistes en statistiques sont formels, quand janvier est bon, février à tendance à répliquer le mois de janvier.

Pas en terme d’amplitude, en terme de direction. Il faut savoir que le mois de février est un des mois les plus inintéressant de l’histoire boursière. Si, depuis 50 ans, vous n’aviez investit qu’en février, vos rendements sur 50 ans seraient de 6%. Pas annualisé, 6% sur 50 ans…

Et puis après on peut aussi dire que sur les 70 dernières années, lorsque le mois de janvier était en hausse, il n’y a eu que 5 fois ou l’année a terminé en baisse, tout le reste du temps, c’était : janvier en hausse, l’année en hausse.

Encore des Stats

Pour terminer dans les statistiques, vu que nous sommes en février et que dimanche c’est le Superbowl, on va nous ressortir le fait que si c’est les Patriots de Boston qui gagnent l’année sera bearish et si c’est Los Angeles qui remporte le trophée, ça sera pour les bulls. Sauf que l’an passé ça n’a pas fonctionné et que ça marche de moins en moins bien ces dernières années.

Trouver des points de corrélation pour prédire la direction c’est à peu aussi valable que de le jouer à pile ou face. Je viens d’ailleurs d’apprendre que LE truc qui est le plus corrélé avec les performances des marchés sont la production de beurre au Bangladesh et la consommation de crème glacée.

En même temps, quand on voit comment on s’est fait berner en décembre, je ne suis pas loin de croire que l’on peut faire avaler à peu près tout ce que l’on veut à ce marché de professionnels dirigés par des algorithmes.

Journée de bilan et de carton

Hier la journée était donc au bilan, on retiendra cependant le carton de Facebook qui a explosé – comme prévu – de plus de 10%. DowDupont a raté sa journée avec des chiffres décevants, des revenus qui ne croissent pas et un pétrole qui les fait souffrir. Le titre perdait 10%. GE a publié des chiffres merdiques, mais à l’intérieur du package on trouvait quand même que les revenus et les cash-flows étaient meilleurs et le titre s’envolait pour sa meilleure journée en 10 ans. Bilan à la clôture + 11.65%.

En même temps, après s’être fait démonter depuis des mois, il n’y a pas non plus de quoi faire les malins.

Bilan (suite)

Autrement, c’était bon chez UPS, ce qui est toujours un bon signe pour l’économie. Bon chez CharterCommunications, Sprint, Conoco, mais pas terrible chez PayPal qui se méfiait de l’avenir.

En Europe Unilever a perdu 2% après avoir annoncé que l’année 2019 ne serait « pas facile », tout comme Nokia qui la voit plutôt « bumpy »..

Pour le reste, l’or est à 1323 et est en route pour les 1360$ et le pétrole est à 53.86$ et finira par aller à 65$.

Going to Great China

Ce matin Hong Kong recule de 0.3% et le reste monte de façon homéopathique, mais ça monte. À noter, comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, que la Chine ne baisse plus et qu’elle a clairement cassé sa tendance baissière de 12 mois. Alors peut-être bien que 2019 sera l’année du cochon – ça nous changera des BULLS et des BEARS.

À noter quand même que les chiffres économiques chinois de ce matin étaient tout pourris, mais tout le monde s’en balance comme de sa première paire de boutons de manchettes.

 

 

 

Graphique du CSI300 (source : Investing.com)

Nouvelles neuves et le futur happy end de GE

Pour les nouvelles du jour, on reparle de la Chine et des USA. Hier Trump a tweeté pour dire que les négociations se passaient bien. Un peu comme tout le monde le prévoyait. D’ailleurs le Président Américain se tâte pour se refaire un sommet avec le Président Chinois pour en finir un fois pour toute avec cette « Trade War » qui nous aura bien pourri la vie. C’est en tous les cas ce que l’on spécule dans les médias professionnels.

Autrement les journaux reviennent sur les chiffres de GE et pensent qu’ils sont en train de sortir de la crise et d’envoyer des messages d’espoir. On se croirait dans film Hollywoodien. Il y a un mois on était en train de s’ouvrir les veines avec un vieux couteau tout rouillé, le marché était mort, l’économie était morte, l’avenir était mort, la vie était morte et GE était presque mort et là… Un mois après, ils vont se marier avec la princesse et avoir beaucoup d’enfants.

J’adore ce métier, j’adore ce milieu, c’est l’endroit où vivent le plus de fantasmes, de délires et d’obsession au mètre carré.

Amazon – pas aussi simple

Amazon a également publié ses chiffres. Pour être franc, il faut être spéléologue pour plonger dedans et les comprendre. Pour faire simple, on dira que les ventes étaient spectaculaires, que le business de la pub était fantastique, que la croissance du business du Cloud était monstrueuse et que les revenus du trimestre étaient « records ».

Mais on dira aussi que la croissance ralentit, que les perspectives de ventes pour le trimestre à venir sont en baisse et que les dépenses vont augmenter. Sans compter que Bezos va se faire démonter dans son divorce.

Au final, Amazon perdait 5% after close hier soir.

Petit chiffre intéressant à propos d’Amazon ; après le trimestre d’hier et ce depuis 1997 – soit depuis leur IPO – Amazon a cumulé 20 milliards de revenus nets. Apple a fait 20 milliards de revenus nets juste le trimestre passé.

Capitalisation boursière d’Amazon : 787 milliards, Apple : 840 milliards.

Tesla et la voiture propre

Tesla fait sa promo en pariant sur la Chine, Musk est de sortie pour en parler partout. Le fabricant de voiture électrique qui à la fin pollue plus qu’un diesel de Sochaux lance sa campagne de marketing. Il est intéressant de se poser la question de la recharge des voitures électriques.

Si j’ai bien compris, pour rouler en Tesla, il faut la recharger. Avec de l’électricité. C’est bien parce que ça pollue pas. Par contre, il faut la fabriquer l’électricité. Non, parce qu’il paraît que ça ne pousse pas dans la nature. Ou alors il faut courir à la poursuite des éclairs et selon Marty McFly et Doc Emmett Brown, ce n’est pas simple. La preuve, il n’y aura pas de Retour vers le Futur 4.

Donc du coup, va falloir les recharger toutes ces Tesla non-polluantes que Musk va vendre en Chine. Et avec 70% de la production électrique chinoise qui provient du charbon, ça va être sympa pour ne PAS polluer. On se réjouit.

Personnellement, je reste au V8 de 750 chevaux, ça me paraît quand même plus sympa.

Chiffres éco et trimestre

Pour ce qui est des chiffres économiques, nous sommes vendredi, nous sommes le premier février et c’est le jour des chiffres de l’emploi. Les Non-Farm Payrolls seront de sortie.

Pour les trimestriels, il n’y aura pas grand-chose puisque c’est vendredi et que vendredi on fait poisson ET on fait léger. Léger en terme de chiffres trimestriels aussi. Nous aurons tout de même Chevron, Honeywell, Johnson Controls, Novo Nordisk, Timberland et Ferrari. Ferrari ça tombe bien, vais tester la nouvelle GTC 4 Lusso sur la neige dans pas longtemps, ça fera un truc à raconter.

Le retour du MORNINGBULL

Comme nous sommes vendredi je profite encore un peu de votre temps pour faire ma promo. À partir de tout de suite, je viens d’être engagé pour la rédaction de 4 rapports weekly par mois (oui, il y a 4 semaines dans un mois), ainsi que d’un rapport mensuel complet sur les marchés – avec des idées d’investissement – avec des price target et des « stop-loss »…

Par contre ceci fonctionnera via Newsletter.. Vous trouverez tous les détails en cliquant sur le banner ci-dessous. Et par contre, cette fois c’est pas gratuit, mais c’est pas si cher que ça.

Et puis pour les plus anciens, j’ai ranimé le Morningbull, il est de retour.

Passez un excellent week-end et je vous retrouve (gratuitement) lundi matin, ici-même.

Thomas Veillet
Investir.ch

« One man alone can be pretty dumb sometimes, but for real bona fide stupidity, there ain’t nothin’ can beat teamwork. »

Edward Abbey