En janvier, la performance moyenne des caisses de pension de l’échantillon d’UBS s’affiche à 3,06% après déduction des frais. Toutes les caisses ont délivré une performance positive pour le mois.

Les craintes politiques et économiques qui occupaient les esprits en fin d’année 2018 ne se sont pas estompées. Le Brexit, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ne disparaitront pas d’un coup de baguette magique. Toutefois, les investisseurs avaient besoin de quelques bonnes nouvelles. Ils les ont trouvées surtout aux Etats-Unis avec Trump qui cède devant les démocrates sans utiliser les moyens de rétorsion dont il dispose. De plus, les derniers chiffres économiques ont quelque peu refroidi les ardeurs de hausse de taux des banquiers centraux. Bref, les marchés financiers se sont bien comportés.

En moyenne, les caisses de pension suisses de l’échantillon affichent donc une hausse 3,06% Le plus mauvais résultats est de 2,68%, réalisé par une caisse dont les encours sont supérieurs à 1 milliard de francs. Le meilleur, 3,34%, se trouve parmi les petites caisses.

Il est bon de se rappeler que le mois de décembre avait été le témoin d’une baisse moyenne de 2,10%. Les bons résultats du mois de janvier ne font que gommer la mauvaise performance du mois précédent.

Toutes les classes d’actifs ont affiché une performance positive. Les grands perdants de hier ont été les grands gagnants d’aujourd’hui. Autrement dit, les actions ont délivré les meilleures performances. Elles sont suivies par les obligations étrangères et par l’immobilier. Les obligations en CHF et les hedge funds ferment la marche. Le graphique suivant montre les performances annuelles des différentes classes d’actifs et force est de constater que les hedge funds n’apportent pas une forte contribution aux portefeuilles des caisses de pension.

Source: Pictet

Sans surprise, les indices Pictet LPP les plus exposés aux actions montrent les meilleures performances en janvier.

Depuis début 2009, les caisses de pension de l’échantillon d’UBS ont atteint un rendement annuel moyen de 4,19% après déduction des frais. Par contre, depuis début 2006, la performance annuelle moyenne chute à 2,73%. L’année 2008 reste un trou difficile à combler.

Le ratio risque/performance est remonté en janvier par rapport au mois précédent. Ce ratio, sur les 36 derniers mois, se situe à 1,45 contre 1,11 précédemment. Comme toujours, les grandes caisses présentent le meilleur ratio de Sharpe et les petites ferment la marche.

La modification de la structure de placement évolue principalement en fonction des hausses et baisses des différentes classes d’actifs, principalement celle des actions. Donc, en janvier, les actions ont pris plus de poids dans les portefeuilles. Mais les dans le segment des petites caisses de pension, les emprunts en CHF ont perdu de leur importance au profit de celles en monnaies étrangères, aux liquidités et aux placements alternatifs.

Swisscanto a aussi publié son moniteur des caisses de pension qui nous offre quelques informations supplémentaires sur l’état des caisses de pension observées, en particulier sur la situation des réserves.

Selon le dernier rapport de Swisscanto, les réserves en pourcentage des engagements des institutions de prévoyance privées ont presque diminué de moitié en 2018, passant de 14,4% à 7,7% en moyenne. Si ce tableau n’est guère réjouissant, il est bon de noter que le taux de couverture moyen des institutions privées est estimé à 107,7%. Ce taux se situe à 101,5% pour les institution publiques.

Selon les estimations des experts, 25,6% des institutions de prévoyance publiques sont en situation de sous-couverture. Cette situation ne s’observe que pour 8,3% des caisses privées.

En 2018, plus mauvaise année depuis 2008, les institutions de prévoyance de l’échantillon de Swisscanto (535 institutions gérant collectivement 680 milliards de francs) ont réalisé un rendement pondéré de -3,53%. Le rendement du quatrième trimestre a été le plus faible avec -3,56%. La catégorie des actions mondiales a été la plus affectée et a aussi été le plus mauvais contributeur.

Pour l’année, les plus mauvaises performances se retrouvent dans les catégories de hedge funds et des matières premières (évidemment à cause du prix du pétrole).