Nous sommes en train d’atteindre un niveau jamais vu de « mono-produit » dans les marchés.

Souvenons-nous

D’aussi loin que je me souvienne, je ne me rappelle pas avoir vécu une période boursière où nous étions autant obsédés par une seule chose et où plus rien ne comptait. Pourtant je commence à faire partie des meubles, mais là je dois dire que je sèche.

Il y a bien eu la période du GREXIT où soudainement la Grèce était devenu LE PAYS Le plus important du MONDE, période pendant laquelle plus un seul investisseur ne pouvait prendre une décision sans savoir quel serait l’avenir de la Grèce dans l’Europe. Par opposition à aujourd’hui, où tout le monde s’en fout de ce qui se passe en Grèce (à nouveau).

Le néant

Mais mis à part qu’il y avait bien quelques similitudes avec ce que nous vivons aujourd’hui, je ne vois pas. Nous sommes embourbés dans un modèle d’investissement qui ne tourne qu’autour de l’avenir commercial entre la Chine et les USA et des dix doigts de Trump qui tapotent sur l’écran d’un smartphone.

J’ai peur que nous soyons devenus incapables de penser par nous-mêmes, incapables de penser et voir plus loin que les « tweets » d’un Président débile qui n’a qu’un seul intérêt dans la vie : Lui. Et des fois le golf.

Retour de long week-end

Hier les Américains revenaient d’un long week-end pour se souvenir des soldats tombés pour la bannière étoilée et surtout pour se goinfrer de burgers. Et ils se sont rendus compte que Trump avait beaucoup causé au Japon. Qu’il avait clairement repoussé le Trade Deal aux calendes grecques (encore la Grèce) et que, même s’il avait terminé son dernier discours en disant qu’il envisageait quand même qu’un jour les deux pays trouveraient une solution, c’était nettement insuffisant.

La semaine américaine à donc commencé dans le rouge, étendant encore un peu plus cette tendance baissière qui semble persister depuis le 1er mai. Forcément « sell in May and go away », tout le monde le savait, suis-je bête.

Et départ pour le suivant

L’Europe, elle était en hausse à lundi. Et mardi elle a reperdu ce qu’elle avait gagné le jour d’avant. On sent toute la passion qui occupe les investisseurs et j’ai parfois l’impression que ces journées sont devenues presque aussi pénibles à suivre qu’un match en 5 sets à Roland Garros.

Avant on avait le sentiment qu’il y avait plein d’histoires intéressantes dans le marché, plein de choses qui bougeaient dans tous les coins et que la géopolitique ne représentait qu’un seul aspect du marché. Et encore, un petit aspect. Aujourd’hui les gens n’ont plus d’avis sur tel ou tel titre, ni même sur tel ou tel secteur. Aujourd’hui on analyse un « tweet » et on en tire des conclusion sur l’avenir de nos portefeuilles boursiers.

Comme disait l’autre : « c’était mieux avant »

Pour faire simple, hier ça a baissé à cause du pessimisme lié au Trade Deal. Et demain ça montera à cause de l’optimisme lié au Trade Deal et comme on est fondamentalement trop haut et que les gens ont un côté masochiste, il est plus que probable que nous aurons plus de journées de « pessimisme lié au Trade Deal » que l’inverse.

Ce qui fait que statistiquement, on devrait finir par baisser, aller plus bas et peut-être même se casser la gueule. À moins que tout cela soit un coup de poker de Trump et qu’il soit en train d’endormir l’adversaire pour le surprendre avec une « bonne nouvelle » qu’il n’attendait pas. Quoi qu’il en soit, on tourne en rond et la seule nouvelle excitante que je vois à l’horizon pour le moment, c’est que demain je peux dormir.

Or et pétrole ou pétrole et or, même combat

Je ne vous ferais pas l’insulte de vous faire perdre du temps sur l’or ou le pétrole, l’ennui et l’hésitation sont le mêmes des deux côtés. Le métal jaune hésite entre 1279 et 1280 et le pétrole hésite entre 58 et 59$.

En Asie le Japon perd 1% et le reste perd 0.4% et la presse estime que « le marché baisse à cause que Wall Street a baissé » – et comme Wall Street a baissé à cause du pessimisme lié au Trade Deal, on peut conclure que la journée d’hier et celle d’aujourd’hui – sauf « tweet » du clown de Washington, seront en baisse à cause du « pessimisme-bla-bla-bla-Trade-Deal ».

Football à la place d’économie

Pour vous dire combien on est focus sur le marché et la finance mondiale en ce moment ; ce matin l’article le plus lu sur le FT c’est au sujet de Gareth Bale, footballeur professionnel au Real Madrid, qui refuserait de quitter le club avant la fin de son contrat et qui se prend la tête avec un ancien joueur de l’équipe de France devenu entraineur qui utilise aussi beaucoup sa tête.

On s’emmerde tellement dans les marchés boursiers actuellement que même dans le FT on a trouvé moyen de parler football. Tellement y a plus rien à dire.

L’inversion de la courbe de taux

Alors que dans le FT, on ne parle que Football, sur CNBC la vidéo la plus regardée, c’est le stratège de chez Morgan Stanley qui prévient que l’économie est sous observation pour « suspicion de début récession », alors que le gars en question vient de se rendre compte que la courbe des taux s’était inversée, même si ça fait plusieurs fois que ça se produit ces derniers temps.

Les experts avaient tendance à dire que « cette fois c’est différent » sur la courbe de taux, mais Sir Templeton disait que les 4 mots les plus dangereux en finance, c’était justement : « cette fois c’est différent ».

Autrement

On parle aussi du Patron de JP Morgan qui dit que la Trade War pourrait poser des problèmes au monde de l’investissement à terme. Pour une fois que ce n’est pas le monde de l’investissement qui pose des problèmes à l’économie, c’est déjà pas mal. Puis les USA refusent de mettre la Chine sur la liste qui tenteraient de manipuler le dollar pour se faire paraître meilleur sur le plan économique, mais néanmoins, les Rois du Monde mettent tout de même certainsmpays sur la «liste de surveillance».

Il s’agit de la Chine, L’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, le Japon, le Corée du Sud, la Malaysie, Singapour et le Viêt-Nam.

Et pour le reste

Ceci mis à part, la Chine parle de sanctionner les USA via les métaux rares que ces derniers pourraient avoir besoin. Il semble de plus en plus évident que les Chinois vont chercher par tous les moyens à pourrir la vie à « TwitterMan ». Pendant ce temps, on parle de sanctions européenne contre l’Italie, parce que l’Italie ne respecte pas le code européen et qu’ils ne sont pas bourrés à chaque réunion comme Juncker.

Pour conclure tout ça, on notera encore que Twitter est à la recherche d’un « Tweeteur en chef ». Moi je pense qu’ils l’on déjà trouvé et puis, le nombre de personnes qui pensent que la FED va baisser DEUX fois les taux en 2019 est en hausse.

Côté chiffres

Pour les chiffres économiques du jour je vous préviens qu’il y a du lourd. Il y aura le GDP en France, le chômage en Allemagne et le « Stability Report » de la BCE. Il y aura aussi la version API des inventaires pétroliers, et vu ce qu’on est faux sur le sujet récemment, ça pourrait être fun.

Actuellement les futures sont en baisse de 0.3%… parce que tout le reste baisse, que l’Asie baisse à cause des USA et que donc les USA et l’Europe pourraient baisser à cause d’eux-mêmes, c’est ce que l’on appelle «la finance en autarcie ».

Il me reste à vous souhaiter un bon jeudi, je suppose que la plupart d’entre vous vont faire le pont, alors on se revoit lundi. Même si moi je serai là vendredi. Notez bien que je ne sais pas si je vous parlerai de finance.. On va essayer de trouver un autre sujet. Un sujet drôle et léger.

Ça nous changera. Belle journée.

Thomas Veillet
Investir.ch

« – Je vais vous prendre une crêpe au sucre avec une bière
– Ah non non non, je m’excuse Monsieur. Nous ne faisons pas cela ici… Vous vous êtes trompé d’établissement. Vous avez toutes nos crêpes sur la carte.
– Vous avez de la pâte ? Vous avez du suc’ ? Alors avec la pâte, vous faites une crêpe pis vous mettez du suc’ dessus ! «

Les Bronzés font du ski