Nouveau record pour le S&P500, on attend toujours la FED et Apple met tout le monde d’accord.

L’Audio du Premier Mai 2019

Au risque de me répéter, la journée d’hier n’aura pas été euphorique encore une fois. Le thème était le même que la veille et on a toujours besoin de la FED pour savoir si l’on peut vraiment continuer ou si l’on doit d’abord se casser la figure. Chose qui semble la plus LOGIQUE du monde actuellement, si l’on en croit les experts

When it’s obvious…

L’ambiance est donc toujours la même ; on attend le déclencheur pour la correction finale attendue. Les volumes sont misérables et personne ne semble enclin à prendre des risques. Pourtant on enquille les records d’altitude comme si cela ne coûtait rien.

Hier soir le Nasdaq a été moins à la fête que le reste, mais il faut dire qu’avec Google qui perdait plus de 7.5% et qui vivait sa pire journée depuis 2012, il y avait de quoi marquer le pas. L’ensemble de la techno était d’ailleurs sous pression, puisqu’en plus des chiffres de Google on attendait la pomme after close et imaginez le scénario catastrophe si Apple ratait aussi son trimestre. Après tout, c’était peut-être ce que l’on attendait pour déclencher le sell-off final, la correction violente de 0.4% tant attendue par…. Tout le monde…

It’s obviously wrong…

Dans l’attente des chiffres du trimestre du fabricant de l’iPhone, le titre était sous pression, parce que l’on attendait « quelque chose de pas bien ». Et puis en fait non.

Après la clôture, le géant de Cupertino a publié des chiffres meilleurs que les attentes, a laissé entendre que le pire était derrière eux sur la Chine et que les autres produits prenaient le relais lorsque l’iPhone était en difficulté. Bref, des chiffres qui en auraient fait rêver plus d’un le trimestre précédent. Apple prenait près de 5% after close et si le titre monte de 5.7% cette après-midi, Apple sera de retour au-dessus des mille milliards de capitalisation boursière et rejoindra Microsoft au Paradis des actions américaines.

Jerome, Jerome, Jerome…

Pour le reste, on attend toujours Powell. C’est ce soir que la star de la FED sera sur scène pour un concert exclusif. Le marché attend des nouvelles, mais pour être franc, ça serait surprenant que le discours de ce soir soit autre chose qu’un non-event notoire. La seule chose qui changerait la face du monde, c’est que Powell baisse les taux et lance un nouveau QE. Comme SON PRÉSIDENT le réclame à grands coups de « tweets » depuis des mois.

Mais comme la communauté financière dans ses grandes largeurs lui reproche d’être un peu « trop influencé » par Trump, il serait tout de même étonnant de le voir suivre ce chemin. Peu importe, on attendra quand même ce soir pour « savoir ». S’il ne fait rien ou ne dit rien, on ne sera pas plus avancé que ce matin, on aura juste un truc de moins à attendre, on pourra ensuite se concentrer sur les chiffres de l’emploi de vendredi. Et attendre aussi.

La croissance en doute

L’or rebondissait VIOLEMMENT hier. 0.4% quand même. Oui, je suis d’accord avec vous ; ça donne le tournis. Il faut dire qu’avec les chiffres du PMI chinois qui sont sortis 0.3 points en-dessous des attentes, cela faisait ressortir les peurs sur la croissance et quoi de mieux d’avoir des lingots dans son jardin en ca de récession. La justification des errances de l’or, jour après jour, devient réellement comique.

Le pétrole remontait un poil parce que l’Arabie Saoudite a laissé entendre que les requêtes de Trump, qui demandait que l’OPEP compense le manque de pétrole causé par l’embargo iranien en augmentant la production, ne seraient pas couronnées de succès. Le contraire eut été étonnant et aurait donné l’impression que les Saoudiens sont un peu trop soumis… Bon, entre deux les stocks pétroliers américains étaient en hausse et à la fin on est un peu revenu à la case départ. Le Baril est à 63.34$ et l’or est à 1281$.

L’Asie et l’Europe en vacances

Ce matin le Japon est fermé pour la Golden Week, la Chine, Hong Kong et Singapour sont fermés pour cause de « 1er mai » et en Europe ça sera pareil, sauf pour la France où ça sera l’émeute à Paris. Autant dire que ça ne sera pas la folie.

Pour les nouvelles du jour, c’est plutôt mince. Pour ne pas dire « transparent ». On parle bien sûr d’Apple et du fait qu’ils sont en train de « couper » leur dépendance à l’iPhone –chose que bien du monde pensait « IMPOSSIBLE », mais on met aussi en avant AMD qui a publié des chiffres qui n’étaient pas fondamentalement fabuleux, mais qui laissaient entendre que la seconde partie de l’année serait à la limite de l’euphorie.

Ailleurs

Autrement c’est calme, la journée sera calme pour cause de premier mai, tout le monde sera dans la rue et pour le reste, on va attendre patiemment la FED de ce soir, mais il y aura aussi les chiffres de l’emploi ADP qui pourraient éventuellement peut-être nous donner des indices sur ceux de vendredi – c’est un vieux fantasme que l’on chérit chaque première semaine du mois, le secret espoir qu’à l’intérieur des chiffres ADP, il y ait des indications pour les chiffres du vendredi suivant. Mais en fait non.

Il y aura aussi le Manufacturing PMI et l’ISM Manufacturing PMI aux States, puis les inventaires pétroliers version EIA. Côté chiffres du trimestre, il y aura Square, Qualcomm, CVS, Zynga, Yum Brands, ADP et Hilton, pour les plus connus.

Sell in May ou Sell PAS in May ?

Pour le reste, nous sommes le 1er mai et comme la majorité du marché s’attend à une correction – selon un sondage fait par moi-même sur un échantillonnage représentatif de 23 financiers genevois – on peut facilement utiliser la stratégie du « Sell May and Go Away », tout en notant (tout de même) qu’elle n’a jamais aussi mal fonctionné que ces 5 dernières années.

Ce n’est pas moi qui le dis, c’est les statistiques. Pour le reste, je vous souhaite un très bon premier mai, pour ceux qui chôment ou pour ceux qui sont sur les Champs-Elysées pour casser du Macron et on se retrouve demain pour la suite et la réponse à toutes nos questions : « Mais que va faire Powell, mille sabords ? »…

Thomas Veillet
Investir.ch
« A LA TÉLÉ ILS DISENT TOUS LES JOURS : Y A 3 MILLIONS DE PERSONNES QUI VEULENT DU TRAVAIL. C’EST PAS VRAI : DE L’ARGENT LEUR SUFFIRAIT. »

Coluche