Les investisseurs savent que plus de 13 trilliards d’euro d’obligations gouvernementales européennes délivrent un rendement négatif. Mais qu’en est-il des obligations d’entreprises ?

Mais où se cache le rendement dans l’univers des obligations d’entreprises devisées en euro ? Et bien, dans des obligations «Investment Grade» dont la durée est relativement longue ou dans des obligations dont la notation se situe en-dessous de BBB-. Le graphique suivant montre l’état de ce marché.

Actuellement, 2/3 des obligations devisées en euro dont la notation est AA, 1/3 des obligations A, 1/5 des BBB et 1/10 des BB montre un rendement négatif. Ceci est bluffant mais le marché des obligations devisées en CHF est encore plus impressionnant.

Environ 83% de ce marché n’offre rien à l’investisseur. L’exemple de l’obligation Nestlé 2024 est parlant. Celle-ci donne un coupon de 0.375% mais se traite à plus de 102 donc le rendement est négatif d’environ 0.15%.

Les analystes de Deutsche Bank ont produit un graphique qui montre l’état des deux marchés, celui en euro et celui en francs suisses.

En regardant de plus près le marché en euro, les experts constatent que dans le segment gouvernemental, 3.5 trilliards d’euros sont éligibles pour faire partie des indices iBoxx. A ceux-ci s’ajoutent les 700 milliards d’euros d’obligations d’entreprises «Investment Grade».

Les investisseurs se retrouvent de plus en plus dans une impasse lorsqu’il s’agit d’acheter des obligations. Il faut explorer des territoires risqués (p.e. le dernier emprunt du gouvernement grec à 7 ans offre un rendement de 1.9%) pour trouver des rendements positifs et les clients institutionnels ont quelques fois des règles qui les empêchent de les explorer.

Une partie des prophètes vous dira que les marchés des obligations comme des actions atteignent des niveaux indécents. Ils proposent de cherche refuge dans d’autres actifs comme l’or. Pourquoi pas, mais, peut-être vaut-il encore la peine d’acheter des actions de sociétés offrant des dividendes stables et de qualité ?

Les investisseurs pleurent alors que les détenteurs ou futurs détenteurs d’hypothèque rient. Selon les experts d’UBS, les taux devraient rester bas pour les 12 prochains mois. D’une part, la BCE a clairement indiqué qu’elle continuerait sa politique accommodative et d’autre part, la BNS doit lutter contre un franc suisse fort. Tout milite pour des taux bas voire plus bas.