Les effets du tweet de Trump du 1er août «...during the talks the U.S. will start, on September 1st, putting a small additional Tariff of 10% on the remaining 300 Billion dollars of goods and products coming from China into our country. This does not include the 250 Billion Dollars already tariffed at 25%...» prennent de l’ampleur.

Petite séance chez le coiffeur

La semaine passée aura été «décoiffante» ce qui n’est pas pour déplaire à Mr Trump et à son nouvel allié Mr Boris Johnson. «Thank you Mr President» dirait Boris dont le prénom fait plus penser à un héros de la révolution russe qu’à un premier ministre anglais. Pour ce dernier, le Brexit sera un bienfait pour l’économie anglaise qui pourra enfin se libérer du joug européen. Boris s’allie avec les Américains au niveau commercial mais aussi au niveau guerrier. En effet la «grande coalition» conte l’Axe du Mal (donc l’Iran) regroupe un trio magique: USA, UK et Israël. C’est vrai que les Américains ont perdu au Vietnam, en Afghanistan, en Irak et certainement en Syrie donc un nouveau terrain de jeu serait approprié.

Occupons le quotidien des acteurs financiers. Il est vrai que les chiffres macro-économiques n’ont guère aidé les investisseurs à se faire une idée précise de l’état de l’économie. L’enquête Ifo menée par l’Allemagne fait écho aux craintes de croissance, les mesures de la conjoncture actuelle et des anticipations économiques s’étant toutes deux détériorées au cours du troisième trimestre. De plus, les inquiétudes au sujet de Hong Kong pèsent sur les perspectives économiques mondiales, qui ont également été renforcées par les données pessimistes de la plus grande économie de la zone euro. Aux Etats-Unis, le PCE n’a augmenté que de 1,4% au cours de la dernière année, ce qui est nettement inférieur à la cible d’inflation de 2% de la Fed.

Cerise sur le gâteau, la courbe des taux américains s’est inversée, entrainant dans son sillage les courbes de rendement qui se sont aplaties dans toute l’Europe. Le spread entre les obligations allemandes à deux et à dix ans s’étant contracté à 21 points de base, soit le plus bas depuis 2008. En Grande-Bretagne, les coûts d’emprunt à plus court terme sont tombés en-dessous des rendements des titres d’État à 10 ans pour la première fois depuis 2008.

C’est dans ce contexte que les marchés des actions ont subi de fortes baisses. Les banquiers et Trump s’arrachent les cheveux et ce dernier craignant de perdre son scalp a fait appel aux banquiers pour corriger le tir. Selon le Bloomberg News, le président Donald Trump aurait téléphoné mercredi passé aux dirigeant des trois plus grandes banques américaines alors que le marché boursier avait plongé. Le Dow a perdu de 800 points, ou 3%, dans son pire jour de l’année.

Faire du neuf avec de l’ancien

Le nouvel ordre mondial est caractérisé par les malades qui nous gouvernent. Macron et Sarkozy multiplient les signes de proximité. Opération séduction auprès des électeurs de droite par Macron? Salvini se tourne vers Berlusconi pour mettre ne place une nouvelle majorité. Il s’allierait aussi avec la droite ultra représentée par Mme Meloni. Et Trump affronte ses «vieux démons». Les élections de 2020 verront comme protagonistes les candidats Bernie Sanders né en 1941 et Joe Biden né en 1942!

Les banques centrales relisent les anciens manuels d’économie politique qui proposent de baisser les taux pour que l’économie reprenne son souffle. Même la banque centrale norvégienne se pose la question sur sa politique de taux. En Asie, la banque centrale chinoise a dévoilé samedi une réforme des taux d’intérêt directeurs afin d’aider les entreprises à réduire leurs coûts d’emprunt et de soutenir une économie en ralentissement qui a été touchée par la guerre commerciale avec les États-Unis.

Les petites bombes

Aux Etats-Unis, les actions de General Electric Co ont chuté de 11,3% à la suite d’un rapport du dénonciateur Harry Markopolos accusant le conglomérat d’avoir caché 38,1 milliards de dollars de pertes potentielles et prétendant que sa situation de trésorerie était bien pire que prévu. Fût pourtant une époque où la société était le fleuron de l’économie du Nouveau Monde…

L’Iran a démenti vendredi passé avoir donné des garanties sur la destination du Grace 1 arraisonné puis relâché par Gibraltar. Les autorités britanniques ont pourtant confirmé avoir reçu une promesse écrite de Téhéran sur le fait qu’il n’irait pas en Syrie. Dans la soirée, Washington a émis un mandat pour saisir le tanker. Peu avant l’annonce de la libération du Grace 1, les États-Unis avaient demandé de prolonger l’immobilisation du pétrolier. Mais le président de la Cour suprême de Gibraltar, Anthony Dudley, a affirmé ne pas avoir reçu par écrit cette demande. C’est désormais chose faite depuis vendredi soir.

Le gouvernement de coalition allemand serait prêt à abandonner sa règle de l’équilibre budgétaire et à s’endetter pour contrer une éventuelle récession, a rapporté vendredi le magazine Der Spiegel.

L’Argentine retrouve également ses vieux démons. Le peso perd brusquement du terrain et met à mal les porteurs d’obligations comme les gérants des fonds Franklin Templeton, Ashmore ou T.Rowe Price dont les portefeuilles perdent entre 2% et 3,5%.

Alors ?

L’or s’est stabilisé en hausse de 1% pour la semaine et progresse de 6% en août et les investisseurs se préparent à un automne frisquet. Les obligations n’offrent plus de rendement et les actions se trouvent dans un équilibre fragile. Les futurs retraités des pays «développés» se trouvent devant une situation «explosive». Que la force soit avec eux.

«What a wonderful world» chantait Louis Armstrong.