Les marchés sont coincés entre la baisse des taux, les attentes des vraies négociations sur le Trade Deal et les chiffres du trimestre, mais en attendant ils patinent dans la semoule.

L’Audio du 20 septembre 2019

Ça, c’est fait

La digestion post-FOMC Meeting et l’attente de la suite nous plonge dans une espèce de zone de marasme où plus personne ne semble savoir à qui se raccrocher. On tous lu et relu les résumés au sujet de la FED et on sait que la moitié de ses membres s’attendent à une nouvelle baisse des taux avant Noël alors que l’autre moitié s’attend à plus rien cette année et un retour à la hausse en 2020. Mais pour le moment, là tout de suite, on ne s’attend plus à rien.

Les négociateurs du Trade Deal ont disparu de la circulation, les gestes de « bonne volonté » que l’on affichait comme une cravate Hermès il y a 10 jours, ont complètement disparus de la circulation, on n’en parle même plus. Les chiffres économiques n’intéressent plus personne et il est encore trop tôt pour parler des chiffres du trimestre.

Dans le doute, abstiens-toi

Hier les marchés européens étaient encore dans la « vibe » baisse des taux de la FED, ils en ont donc profité pour grimper encore un poil. La BNS n’a rien changé à sa politique monétaire, si ce n’est dans son système de calcul pour le ponctionnement des intérêts négatifs. Calcul qui est censé soulager les « pauvres » banques qui ont des dépôts à la BNS.

Pendant ce temps, les Anglais ont annoncé qu’ils ne feraient rien et que le QE en place reste en place, ainsi que les taux. Inutile de vous dire que la problématique d’un truc qui se nomme BREXIT influe sur la décision du patron de la Banque d’Angleterre qui attend de voir à quelle sauce il se fera manger. Globalement, la journée fût bonne en Europe et l’on surfait clairement sur la vague de la baisse des taux américains de la veille, ainsi que de l’ouverture des mêmes Américains qui semblaient tout guillerets dans les premières minutes de trading.

Et puis les USA se sont dégonflés

Et puis après leur belle ouverture et cette impression que l’on allait aller chercher les records, les investisseurs se sont subitement dégonflés. Enfin, le mot désintéressés serait plus correct. L’envie n’était plus là, un peu comme si le no man’s land dans lequel nous nous trouvions n’avait plus rien d’intéressant et que le fait d’être entre deux baisses des taux, entre deux tweets et attendre le prochain trimestre et les négociations de la Trade War ne méritait même plus notre attention.

Les indices ont donc terminé quasiment inchangés par rapport à la clôture de la veille et on se demande bien ce que l’on fait ici. Heureusement ce matin c’est vendredi et demain on pourra penser à autre chose pendant 24h. On peut presque  à coup sûr compter sur Trump pour nous animer le week-end via Twitter afin que l’on soit tout remotivé lundi matin.

Lagarde « on air »

En dehors de cette journée comateuse, on a tout de même eu deux choses qu’il faudrait retenir. Tout d’abord Microsoft a « boosté » son dividende de manière impressionnante. On augmente de 5 cents par action et par trimestre à 50 cents par action et par trimestre. Et puis, la boîte à Bill Gates a également annoncé son intention de racheter pour 40 milliards de ses propres titres. Quand on ne sait plus quoi faire dans un marché qui semble sclérosé on se rachète parmi. Microsoft terminait au plus haut de tous les temps.

L’autre sujet « digne d’intérêt », c’est l’ex-patronne du FMI et la future patronne de le BCE, Dame Christine, l’experte en évitement de casseroles, qui a pris la parole plus ou moins officiellement pour parler de son futur métier à elle qu’elle a. Il faut dire qu’elle a plus ou moins fait du Draghi en laissant entendre qu’il fallait continuer sur le chemin de son futur-prédécesseur et que les Banque Centrale n’étaient pas toujours la solution – faisant un appel du pied aux Gouvernements de l’Union Européenne qui doivent AUSSI commencer à se bouger les fesses du point de vue fiscal pour relancer l’économie. En gros, le même discours que Draghi, mais différent tout en étant quand même pareil sur le fond.

Le job de Don Quichotte

En tous les cas, on a un peu l’impression que Président de Banque Centrale en Europe, c’est un peu le job de Don Quichotte, le mec (ou la dame) se bat contre des moulins à vent et mis à part brasser de l’air, il n’y a plus grand-chose qu’ils puissent faire pour sauver l’économie. Il va falloir que quelque chose se passe, un sursaut économique, une intervention conjointe des gouvernements ou le retour du Captain Marvel, je ne vois que ça.

Pour le reste, l’or est à 1511, le pétrole à 58.62$, l’Asie ne fait pratiquement rien ce matin, un peu comme si tout le monde n’avait qu’une envie : celle de se casser en week-end.

Nouvelles du jour

Dans les nouvelles du jour on parle de la nouvelle intervention de la FED pour assurer la liquidité sur les marchés monétaires. Des mensonges de Boris Johnson qui plongent l’Angleterre dans le marasme et la dépression. .De Zuckerberg qui a tenu un meeting « constructif » avec Trump et de Casino qui cherche à vendre Leader Price pour se sortir de la gonfle.

Larry Ellison, le patron d’Oracle a parlé et il estime que WeWork et UBER ne valent pratiquement rien du tout. On connaît son franc parlé. Autrement on continue à aligner les cas de problèmes pulmonaires à cause du vapotage. C’est assez intéressant, parce qu’on a remplacé la clope par du vapotage parce que la clope pouvait vous tuer sur le long terme, mais finalement le vapotage va faire le boulot bien plus rapidement.

Chiffres économiques

Côté chiffres économiques, il y aura le PPI en Allemagne et deux membres de la FED qui parleront. Autant dire que si Trump ne nous sort pas un truc du style « les Chinois sont des menteurs » ou « je vais attaquer l’Iran ce week-end  hashtag Tomahawk », on risque bien de se contenter de boucler la semaine en se demandant pourquoi nous sommes venus.

En tous les cas, nous avons deux jours devant nous pour nous préparer à la dernière semaine de septembre, mois de septembre qui était censé nous apporter misère et désolation. Il ne nous reste donc plus que 5 jours pour faire mentir la prédiction ou rattraper le retard. Pour le moment les futures sont inchangés et moi je retourne me coucher.

Passez-une très bonne journée et à lundi !

Thomas Veillet

Investir.ch

“The most terrifying thing any woman can say to me is “Notice anything different?”

Mike Vanatta