Je vous avertis tout de suite, il ne s’est rien passé de fondamentalement nouveau. On se contente de relire encore et encore les nouvelles des trois derniers jours avec un secret espoir d’y trouver quelque chose que l’on ne savait pas encore ou que l’on avait oublié.

L’Audio du 22 octobre 2019

Coach Trump

Bien qu’hier matin le sentiment était plutôt à l’immobilisme, nous avons tout de même trouvé la force d’aller gratter dans les tweets de Trump et d’y trouver quelques encouragements. Sur son fil Twitter, le Président Américain a laissé entendre (ENCORE UNE FOIS) que le Trade Deal 1.0 serait signé au sommet Asia-Pacific du 16-17 novembre – chose qu’il avait déjà laissé entendre il y a 10 jours.

Sauf que des fois, il faut répéter les choses plusieurs fois pour que nous, les investisseurs PROFESSIONNELS, puissions les interpréter et les réinterpréter plusieurs fois. Sinon les types comme moi qui se lèvent à 4 heures du mat’ pour écrire des chroniques ne sauraient pas quoi dire et n’auraient qu’une seule envie ; se suicider en se goinfrant de tartines au Nutella bourrées d’huile de palme et de morceaux d’Orang-outan.

Heureusement il y a double T (Trump et Twitter)

Mais heureusement, quand on ne sait plus quoi faire, plus quoi dire et que l’on a perdu tout espoir, il reste toujours Trump et Twitter pour donner une bonne raison de faire quelque chose. Hier c’était donc le fait que Trump réitère son intention de signer le deal en novembre, qu’il rassure ses troupes en disant que la que la suite du deal 1.0, soit le 2.0, se passe bien et que ça sera beaucoup plus facile (DONC PLUS RAPIDE) que le premier.

Si en plus de cet enthousiasme réchauffé vous y ajoutez le Vice Premier Chinois qui se montre encourageant de son côté, des chiffres trimestriels qui ne vont pas trop mal et des chiffres trimestriels à venir qui sont rassurants et encourageants, ou plutôt devrais-je dire « encouragés et rassurés » par leurs prédécesseurs ; le marché ne pouvait que faire preuve d’une joie de vivre et d’une envie d’aller plus haut qui frustrait la plupart des gourous qui annoncent la fin du monde toutes les 5 minutes et ce, dans tous les médias possibles et imaginables.

C’est meilleur réchauffé

En gros, on n’est pas monté sur grand-chose, mais surtout sur le fait que l’on entamait la semaine avec l’envie de voir le verre à moitié plein, plutôt que l’inverse, fondamentalement il n’y a strictement rien de nouveau, ce que l’on a utilisé pour monter hier, nous le connaissions depuis la semaine dernière, mais en fin de semaine nous étions bien trop occupés à nous lamenter au sujet du ralentissement mondial pour se trouver et se fabriquer des bonnes nouvelles nous-mêmes avec des morceaux de nouvelles que l’on avait déjà.

Mais hier, après avoir récupéré du week-end, l’optimisme semblait être de mise et les marchés ont donc terminé de fort belle manière : au plus haut. Les Européens n’ont même pas fait fi du BREXIT – ou plutôt du non-BREXIT – l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, la Finlande, la Suisse, le Danemark, tout le monde terminait en hausse, il y a peut-être seulement Karachi qui terminait en baisse, mais je crois que ce point de détail n’intéressait personne. Bon, moi j’aurais réussi à placer Karachi dans l’une de mes chroniques. À noter que l’Allemagne n’avait plus terminé si haut depuis juillet 2018 – ce qui est mérite d’être signalé de la part d’un pays qui a la croissance économique d’une limace écrasée et qui vient de se prendre des taxes douanières de la part des USA – la bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas sur leurs exportations de vin que ça leur coûtera le plus cher, sur les voitures, ça pourrait en revanche être plus compliqué.

Les USA au bord de l’orgasme boursier

Aux USA ce n’était pas une journée que l’on qualifiera d’EUPHORIQUE, mais disons que l’on semblait au bord de l’explosion, sans trop oser y croire – surtout que l’on nous vend la fin du monde toutes les 12 minutes sur CNBC – mais les indices terminaient juste là où il le fallait, comme quand on se rapproche du bord du précipice avant de sauter, juste pour avoir le maximum d’élan pour atteindre l’autre côté.

Le Nasdaq termine au bord du break-out, le S&P aussi, sans parler de mon indice préféré : le SOX, l’indice des semi-conducteurs qui est proche de la configuration dite « Cap Canaveral ». Nous sommes parfaitement disposés pour nous envoler et terminer cette année en fanfare. Il ne reste plus qu’à que les trimestriels à venir, type McDo, Amazon, Microsoft, Apple et Facebook ne nous fassent pas un coup pourri et 2019 pourrait être exactement l’inverse de ce qui était prévu.

Souvent les opinions varient

À ce propos, hier je suis tombé sur un article fabuleux sur un site financier. Un journaliste ou plutôt un expert en investissement, nous disait que « selon les statistiques », la fin de l’année « POURRAIT » être explosive. Oui, parce que depuis que Wall Street existe, les deux derniers mois de l’années sont « toujours très forts ».

Oui Monsieur !!! ça s’appelle le « Christmas Rally » – sauf que l’an passé, on se l’est quand même bien pris dans les dents, le Christmas Rally… Oui et puis si l’on reparle des statistiques, j’aimerais tout de même rappeler que ça fait depuis le mois d’août que l’on nous pourrit la vie avec la thématique du mois de septembre qui sera pourri, parce que « STATISTIQUEMENT », septembre est pourri et puis si c’est pas septembre, c’est octobre qui est « STATISTIQUEMENT » le deuxième mois le plus pourri du monde…

Alors moi j’aimerais bien ajouter un truc ; si l’on se base sur les « STATISTIQUEMENT », cette année, je crains le pire pour la fin de l’année, alors je préfèrerais que l’on se base sur le « on verra », plutôt que sur le « en théorie, parce qu’en théorie tout se passe bien »…

Made in Asia

L’Asie suit le mouvement de manière plutôt timide. Hong Kong est péniblement en hausse, tout comme le Japon. La Chine semble dans le coma et selon les journalistes locaux, la hausse timide de ce matin est tout de même due à l’optimisme ambiant qui règne en Occident. Ce qui peut aussi vouloir dire qu’à la moindre mauvaise nouvelle, on tournera la veste, comme d’habitude.

L’or est en train de jouer à se faire peur en testant les niveaux des 1485$. Et si ça démarre aux USA ces prochains jours, je ne donne pas cher de la peau de l’ami jaune et brillant à court terme. Le pétrole est à 53.86$ et semble comme immobile, il doit se dire que s’il ne bouge pas, personne ne le remarquera et qu’on ne lui fera pas de mal. À noter qu’hier Haliburton a publié des chiffres « en ligne » avec les attentes, mais à ces niveaux de prix, cela était interprété comme une bonne nouvelle… Le titre prenait 6.4% sur la journée et emmenait avec lui l’ensemble du secteur « services pétroliers » – il faut dire qu’il a tellement cotisé à la baisse ces derniers mois, que la marge à la hausse est énorme… Même si ça fait du mal au réchauffement climatique.

Nouvelles du jour

Dans les news du moment, il y a Justin Trudeau qui devrait rempiler pour un second mandat, mais sans avoir la majorité cette fois. Il y a Boris Johnson qui va tenter un nouveau putsch côté BREXIT – mais il n’y a que lui que ça intéresse tant que ce n’est pas signé. Il y a WeWork qui est sur le point de passer en mains de SoftBank, comme prévu – à noter que WeWork était valorisée à 47 milliards en mains privées et que l’offre de SoftBank la ramène sur terre à 8 milliards – il y en a qui ont dû l’avoir mauvaise ces derniers mois. On parle de l’Argentine et de l’espoir de plus en plus ténu de revoir l’argent des créanciers obligataires, comme prévu.

Et puis le FT revient sur le fait qu’avec l’avènement des taux négatifs, cela va être de plus en plus compliqué pour les banques et qu’elles vont devoir se réinventer pour s’en sortir. Dans la foulée, le patron de JP Morgan, Jamie Dimon estime que les taux négatifs pourraient ou ont des conséquences que les banques ne comprennent pas elles-mêmes. Ce qui est assez rassurant sur le sujet de se « réinventer » – surtout si l’on ne comprend pas ce qui se passe.

Les chiffres du jour

Côté chiffres économiques, il n’y a franchement rien à se mettre sous la dent, par contre en ce qui concerne les chiffres du trimestre, il y a du lourd qui arrive puisque McDo, Procter & Gamble, Biogen, Texas Instruments, Snap, Chipolte, United Technologie, UPS et Lockheed Martin seront de sortie. Pour le moment les futures sont légèrement en hausse et si Trump manage bien la chose sur Twitter, la suite de la semaine pourrait être la découverte de terrains inconnus.

Je crois que c’est tout ce que j’ai à dire pour aujourd’hui, je vous retrouve demain à la même heure pour la suite de nos aventures…

Thomas Veillet

Investir.ch

« Ce sont toujours les cons qui l’emportent. Question de surnombre ! »

Frédéric Dard