Alors que les élections américaines occuperont l’essentiel des médias, le vieux continent se vautre dans un scénario obsolète qui met en scène les bouffons du roi comme Mario Draghi, Boris Johnson ou Lagarde.

Pendant que le monde s’inquiète des dérives de Trump et de ses «amis» saoudiens, des républicains américains et plus récemment des politiques ukrainiens, les européens se complaisent dans la saga du Brexit, du retour de la droite italienne, de celui du jeune politicien autrichien, et de l’enterrement de l’ancien président français Jacques Chirac.

Le Financial Times se penche sur «l’impeachment» de Trump qui n’est que la suite de la saga «l’Empire contre-attaque…encore et toujours», sur les commentaires de Mohammed bin Salman qui écrit le prochain épisode de Mad Max (l’explosion des prix du pétrole et le retour des amazones) et sur le déclin du christianisme en Europe.

Pendant ce temps.

Trump s’attaque à des symboles européens et, petit à petit, mine le moral des troupes. Rappelez-vous l’épisode des vins français, de l’huile d’olive espagnole et ajoutez les produits italiens. Ces derniers, dont les olives, deviennent les derniers dommages collatéraux de la guerre de Trump contre…Airbus. Les allemands attendent avec impatience une attaque en règle contre leur industrie automobile.

C’est dans ce climat serein que JPMorgan propose aux investisseurs de se pencher sur les valeurs européennes car celles-ci sous-performent leurs cousins américains. Le graphique que propose le Financial Times montre à quel point l’indice MSCI Eurozone diverge du MSCI US depuis le début 2018. Le pari de la banque d’affaire américaine réside dans le fait que Boris Johnson pourrait faire un pas en arrière avant la date fatidique du 31 octobre et donc aider à stabiliser les marchés financier du vieux continent.

Brexit, hard ou soft, telle est la question?

L’avenir nous dira si ce pari portera ses fruits ou non. Il semble toutefois hasardeux d’anticiper un regain d’intérêt de la part des investisseurs internationaux pour les titres européens. L’Europe ne se sépare pas aisément de ses vieux démons même s’il en enterre quelques-uns dont un courageux homme d’état qui n’adoubera pas l’attaque contre l’Irak par nos amis (pardon alliés) américains.

Du côté de chez Mohammed bin Salman

La saga Khashoggi continue et MbS souligne que le crime était haineux et qu’il endossait la responsabilité de ce fait. Cela dit, le prince saoudien apporte aussi sa version de l’attaque des puits de pétroles. Faisant écho à Mike Pompeo, il souligne que l’Arabie Saoudite représente 30% de l’offre globale d’or noir et 4% du GDP mondial. Donc seuls des fous compromettraient un équilibre commercial aussi important.

Finalement, les entreprises américaines de l’armement devraient vivre encore de beaux jours. Les politiciens américains se doivent de chatouiller les dirigeants iraniens pour rendre la région un poil plus instable pour que les carnets de commandes se remplissent.

Et pendant ce temps, l’Empire du Milieu prépare sa «Golden Week»

Nos amis les chinois préparent leur semaine dorée jusqu’au 9 octobre. Pour que la fête soit animée, les rumeurs ont été balancées dans les marchés financiers tels des feux d’artifices. Il aura fallu qu’un des conseillers avisés de Mr Trump démente quelques points pour que les algos (non pas les ados) se calment.

Le héros américain se fend toutefois d’un tweet qui se veut rassurant quant à la puissance des américains dans la confrontation avec les dirigeants de l’Empire du Milieu. Certes cet empire n’existe plus depuis 1912 mais la tortue, symbole fort de la culture chinoise, reste bien présente. Comme dans la fable de La Fontaine, rien de sert de courir «Mr President», il faut partir à point. Gageons que la Chine survivra à Mr Trump.

Octobre noir ou octobre rouge?

Le mois d’octobre reste un mystère pour les investisseurs. Celui-ci n’échappera pas à la règle. Campagne électorale aux Etats-Unis, guerre commerciale sino-américaine, Brexit, pétrole, Pakistan contre Inde (deux puissances nucléaires) vont rythmer l’été indien.

Quant à la couleur, une boîte de crayons Caran d’Ache fera certainement l’affaire pour les prochains jours. Vive l’Europe et advienne que pourra!