L’alcoolique luxembourgeois a eu l’honneur d’annoncer un deal de dernière minute entre l’Europe et l’Angleterre. Mais c’est pas encore gagné.

L’Audio du 18 octobre 2019

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Sous le signe du BREXIT

La journée d’hier n’était pas forcément excitante, jusqu’à que Juncker annonce que l’Europe et l’Angleterre avait trouvé un accord sur le BREXIT, la Livre a alors pris l’ascenseur, les marchés se sont excités comme si Apple avait annoncé son intention de racheter le CAC40 dans son intégralité et que la Chine annonçait une croissance de 22% après l’annulation des taxes douanières américaines.

Au firmament de la journée, le « GBP » traitait tout près des 1.30 – je soupçonne même que certains ont payé ce prix – avant de se dégonfler comme une baudruche en se rendant compte qu’il fallait encore que l’accord soit validé par le parlement britannique et que ça, c’était à peu près aussi probable que les Kurdes viennent aider les Américains en Normandie. Ou au Viêt-Nam d’ailleurs.

Retour à la case départ

Après son injection de Red Bull de la journée, le marché est plus ou moins redevenu neurasthénique, alors que les analystes comptaient les « votes probables » au parlement britannique. Pendant ce temps, Juncker, Johnson et leurs amis fêtaient le fait d’avoir trouvé un deal « fair pour les deux parties » – bien qu’à la fin, il se pourrait que ça ne serve à rien – et les marchés boursiers ont fini la journée avec la dynamique d’un spaghetti trop cuit.

Pendant que les Européens terminaient la journée dans un semi-coma, les Américains s’occupaient de leurs chiffres économiques pas terribles et cherchaient où pouvait bien se trouver le BREXIT sur la carte du monde, puisque très peu de monde à Wall Street savent que le BREXIT n’est pas un pays.

Production industrielle en panne

Hier les autorités américaines ont annoncé une production industrielle merdique pour le mois dernier, mais tout le monde s’en fout parce que c’est à cause de la grève de General Motors et que, du coup, on n’est même pas surpris. Les chiffres du Philly FED n’étaient pas top non plus, mais globalement, on parvenait tout de même à terminer en hausse, BREXIT virtuel aidant.

Du côté des chiffres trimestriels d’hier, on retiendra que Morgan Stanley a publié de bons chiffres, aidé par son « advisory » – ils ont donc visiblement trouvé comment faire de l’argent avec ça – Bank of America a également publié de bons chiffres, laissant le secteur bancaire en nettement moins pire que l’on aurait pensé AVANT le début de la saison. En Suisse, on verra les chiffres de l’UBS le 22 octobre et ceux de l’agence de détectives privés, le 30 octobre. Autrement Honeywell a raté son trimestre et coupé ses perspectives annuelles et ils n’ont même pas dit que c’était de la faute de la Chine.

La Chine dans le pâté

Ce matin la Chine a publié son GDP – la croissance est de plus en plus pourrie – on est à 6% pour le dernier trimestre. Ce n’est pas foncièrement une surprise, les agissements du clown de Washington n’y sont sûrement pas pour rien, mais disons que l’ambiance est morose ce matin et que la plupart des indices locaux ne font pas grand-chose.

Pendant ce temps, le pétrole remonte à 53.88$ et renforce son support des 52.50$ et l’or s’enfonce lentement en direction des 1480$. Ce matin nous sommes à 1495$ et plus personne ne semble s’intéresser au métal jaune, alors qu’il y a un mois, il était le centre du monde.

Les nouvelles du jour

Dans les nouvelles du jour, en dehors du fait que la moitié de l’Angleterre et la totalité des économistes sont en train de recompter les voix nécessaires à l’approbation du BREXIT demain au parlement, le reste du monde s’occupe de broutilles comme le cessez-le-feu en Syrie, Erdogan a l’air de revenir un peu à la raison (quoi que), autrement la croissance du GDP chinois fait la une des journaux, les autorités américaines ont annoncé que le bilan US des morts par vapotage vient de passer à 33, JUUL a d’ailleurs annoncé qu’il ne vendrait plus des liquides qui avaient des odeurs diverses et variées.

Ailleurs, Saudi Aramco a décidé de repousser la date de son IPO. Après les attaques de « soi-disant drones » du mois de septembre, après avoir appelé tous les fonds souverains pour essayer de leur forcer la main à souscrire, voici qu’Aramco a décidé de repousser l’IPO pour, je cite : « avoir le temps de publier des résultats intermédiaires pour rassurer les investisseurs ». Tout d’un coup, ils se montrent concernés. Sais pas pourquoi, mais la manipulation ne me donne pas confiance.

Ray Dalio nous annonce le retour des années 30

Le célèbre Hedge Fund Manager, Ray Dalio, a annoncé hier qu’il pensait que les Baques Centrales ne pourraient rien faire pour stopper le « grand ralentissement » dans lequel nous sommes. Que le monde est dans une merde noire qui lui rappelle les années 30, bien qu’il soit né après les années 30, et que la récession est à nos portes. Si ce n’est pas une récession, c’est un très très gros ralentissement.

La bonne nouvelle c’est que si nous sommes « comme dans les années 30 », ça veut dire qu’on a déjà passé 1929 – donc pas de KRACH – par contre la mauvaise nouvelle, c’est qu’il faut se méfier de tout leader à moustache qui prendrait trop d’importance dans les années à venir.

Chiffres du jour

Côté chiffres économiques, nous n’aurons strictement rien, si ce n’est que l’OPEP semble se réunir aujourd’hui et que les « leaders européens » se rencontrent pour, je cite « préparer le budget post-BREXIT ». BREXIT qui, je le rappelle, doit encore être voté par les parlementaires britanniques demain.. Mais l’Europe anticipe. Pour une fois qu’ils anticipent un truc, on ne va pas leur en vouloir.

Pour ce qui est des chiffres du trimestre, ça commence à bouger. Nous aurons AMD, American Express, BNP, Coca-Cola, Danone, Manpower, Schlumberger et State Street.

Actuellement les futures sont en baisse de presque rien et on n’attend pas grand-chose de la journée puisque c’est demain que ça se passera et demain, c’est fermé. On se retrouve donc lundi pour savoir si les Anglais ont enfin largué les amarres ou si on se retrouve dans le même pinaillage que depuis 5 ans. Je vous souhaite un excellent week-end et on se retrouve lundi..

Normalement.

Thomas Veillet

Investir.ch

“When I was a boy I was told that anybody could become President. I’m beginning to believe it.”

– Clarence Darrow