Derrière cette lettre de l’alphabet se cachent de nombreux hommes et autant de fantasmes.

Décidément, aux Etats-Unis, les septuagénaires adorent être président. Michael Bloomberg, 77 ans, affrontera Joe Biden, âgé lui aussi 77 ans. Si les deux candidats démocrates ont le même âge, la différence réside dans la capacité financière de Michael Bloomberg d’assurer sa campagne électorale.

Mais qui est Michael Bloomberg?

C’est le 9ème homme le plus riche du monde avec une fortune de près de 50 milliards de dollars. En comparaison, Trump et ses 3 milliards de dollars semble être un petit milliardaire. Mais c’est aussi l’ancien maire de New-York qui a officié de 2002 à 2013 avant d’être remplacé par Bill de Blasio.

Michael Bloomberg a été républicain avant de se tourner vers le parti démocrate. Fort de sa fortune, il soutient 24 candidats démocrates à la Chambre des représentants en 2018. En 2016, il se présente aux élections présidentielles américaines en candidat indépendant avant de se désister au profit d’Hillary Clinton. Alors pourquoi se représenter il y a quelques jours ? Certains prétendent que Bezos, le patron d’Amazon et ennemi notoire de Trump, lui aurait susurré à l’oreille qu’il fallait un homme fort pour suppléer Joe Biden qui semble être en perte de vitesse.

Mais comme tout homme, il est fait de chair et d’os et peut montrer plusieurs visages. Eleanor Randolph, ancienne journaliste de New York Times, a écrit une biographie de Mr Bloomberg (The Many Lives of Michael Bloomberg) dans laquelle elle dévoile plusieurs traits de la personnalité de l’homme d’affaires. Il partage avec Trump la volonté de ne pas dévoiler tous les détails de sa fortune et de ses revenus mais aussi le plaisir du golf. Donc tout laisse à penser que les journalistes se feront un plaisir de publier des articles quelque peu dérangeants, ce qui nous donnera l’occasion de reparler de Michael Bloomberg.

Que pense Wall Street de l’entrée en lice de Bloomberg?

Selon des analystes de Cowen & Co, la politique de ce dernier serait bien accueillie par les marchés financiers bien qu’ils ne pensent pas qu’il changerait de manière significative certaines lois touchant la protection du capital et des consommateurs. Par contre, il remplacerait Jerome Powell par un ou une économiste qui appliquerait une politique proche de celle mise en place par Janet Yellen. Les analystes suggèrent aussi qu’il adopterait un positionnement favorable pour des dépenses en infrastructure ce qui avantagerait les secteurs de la construction et bancaire.

Et les instituts de sondage?

Selon Morning Consult/Politico, Michael Bloomberg devancerait Trump de 6 points (43% des votants en sa faveur contre 37% pour Trump si les élections se déroulaient aujourd’hui).

Par contre, il ne ferait pas un score aussi favorable dans le camp des démocrates qui reste divisé entre Joe Biden et Bernie Sanders. Il est vrai que Michael Bloomberg est fraichement arrivé et qu’il aura de la peine à convaincre un électorat de gauche qui penche plus pour Bernie et Elizabeth Warren. En fait, le grand perdant serait plutôt Joe Biden.

Source: Morning Consult/Politico

Il est temps de parler des « Billionaires ».

UBS et PwC ont rédigé une étude faisant état de l’effet « milliardaires » ou « Billionaires » en anglais. Il en ressort que si un investisseur avait acheté des sociétés détenues à plus de 20% et/ou plus de 30% des droits de vote étaient dans les mains d’une personne (le milliardaire), il aurait gagné plus d’argent que s’il avait investi dans l’indice global MSCI ACWI. Il faut ajouter que l’investisseur aurait investi de façon égale dans chacune de ces sociétés. Le résultat montre que l’écart de rendement est important.

Source: UBS/PwC

L’étude souligne aussi que la profitabilité des entreprises détenues par des milliardaires mesurée par le ROE est supérieure à celle des entreprises faisant partie de l’indice global MSCI ACWI.

Source: UBS/PwC

Magnifique direz-vous. Il suffit d’investir avec des milliardaires et votre portefeuille de titres vous rendra, vous aussi, riches. Hélas, nous devons tout de même remarquer que certains milliardaires ne l’étaient pas avant une mise sur le marché de leur société. Les exemples de milliardaires qui le sont mais dont les investisseurs ont perdu partie de leur mise de départ sont aussi légion. L’exemple de WeWork montre que le fondateur, Adam Neumann, quitte le navire avec 1,7 milliards de dollar (parachute très doré…) suite au rachat par Softbank mais que grande partie des employés perdent leur emploi et que SoftBank perd du terrain en bourse.

Nous avons tous entendu des investisseurs qui cherchent la perle rare comme le prochain Facebook ou le prochain Google. Ceci est aussi vrai dans le domaine de la santé. Si tout était si facile, nous serions riches et nous éviterions de jouer à la loterie.

Alors achetons un billet d’Euromillion et souscrivons à la mise sur le marché d’une partie du capital de la Française des Jeux et contentons-nous d’espérer n’être que millionnaires.

Bonne journée et bonne chance.