Les deux grandes sociétés parapétrolières américaines, Halliburton et Schlumberger, ont vu les cours de leurs actions progresser, dans le sillage de l’ensemble du segment Value.

En septembre, l’action Halliburton était au plus bas depuis 2009 et celle de Schlumberger depuis 2004. Après une hausse importante des dépenses dans l’infrastructure pour la production de pétrole jusqu’au pic de 2014, les dépenses ont chuté en 2015 et 2016, pour se reprendre par la suite, mais sans jamais revenir sur les sommets de 2014.

Les raisons

  1. Le Brent est loin des cours de 2013-2014 qui se situaient entre $100-110,
  2. Les sociétés pétrolières veulent éviter la situation de stress sur les bilans vécue en 2015,
  3. Une des priorités des grandes sociétés pétrolières intégrées est la solidité du dividende.

En 2019, le prix moyen du Brent est à $64 le baril, un prix trop bas pour relancer les dépenses en équipements. Les majors se concentrent sur la gestion des coûts et la solidité des dividendes. Chesapeake Energy, un important producteur américain dans le schiste, a averti que les prix du pétrole et du gaz étaient trop bas, affectant les investissements.

Cet avertissement n’a pas empêché les cours des actions d’Halliburton et de Schlumberger de remonter. L’intérêt sur Halliburton et Schlumberger ne repose pas sur les revenus, mais sur les mesures prises pour réduire les coûts opérationnels et leur capacité à garder leurs positions concurrentielles. Ils profiteront d’un effet de levier sur les profits lorsque les investissements repartiront.

Le point sur l’IPO d’Aramco

Le prospectus de l’IPO d’Aramco est sorti, sans révéler la taille de l’opération. Le processus d’allocation commencera le 17 novembre pour se terminer le 4 décembre ; la divulgation du prix initial et le pourcentage du capital qui sera coté en bourse seront annoncés le 5 décembre. Dans un premier temps, seuls 5% du capital d’Aramco seront cotés. Il y aurait une première cotation sur la bourse saoudienne Tadawul en décembre (entre 1% et 2% du capital), puis une cotation internationale au 1er semestre 2020 (entre 2% et 3%) ; cela serait Londres, Tokyo, Hong Kong ou New York (faible probabilité à cause du USA Patriot Act). Les investisseurs individuels auront la portion congrue, avec 0.5% du capital ; le solde des 4.5% ira aux investisseurs institutionnels.

La valorisation estimée est large, allant de $1’200 milliards à $2’300 milliards. En tenant compte des évaluations boursières des majors, nous calculons une valeur entre $1’450 et $1’900 milliards. On parle de la plus grande IPO jamais lancée, mais seulement 5% du capital seront cotés, soit un flottant entre $70 et $100 milliards, dont seulement la moitié sera sur une place internationale. Il faut donc relativiser cette IPO qui sera, dans un premier temps, petite à l’international, en tout cas une fraction de la taille totale. On attendra la valorisation des investisseurs institutionnels internationaux avant de s’intéresser à Aramco. Dans le prospectus, Aramco avertit que des actes de guerre et de terrorisme affecteraient les cours des actions.

Coïncidences défavorables pour Aramco?

  1. L’Iran vient d’annoncer la découverte de réserves de pétrole de 53 milliards de barils, augmentant ses réserves d’un tiers, le même week-end que la publication du prospectus de l’IPO d’Aramco.
  2. L’annonce du prix sera le 5 décembre, le jour de la réunion biannuelle de l’OPEP à Vienne, un moment mal choisi. Avec la Russie, l’OPEP discutera de la stratégie à adopter pour soutenir les prix du brut. Une baisse des prix du brut est défavorable à la valorisation d’Aramco ; une hausse des prix par une réduction de la production aussi.

 

Infographie: Les plus grandes entrées en Bourse de l'histoire | Statista

 

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