La BNS prévoit une croissance pour 2019 comprise entre 0,5 à 1,0% et légèrement supérieure en 2020.

Le PIB suisse a progressé de 0,4% au 3ème trimestre 2019, après 0,3% au 2ème trimestre, principalement soutenu par les exportations de produits chimiques, de produits pharmaceutiques et d’énergie. Selon le Secrétariat d’Etat à l’économie, sans la contribution de ces secteurs, la croissance aurait été proche de zéro. Globalement, le ralentissement conjoncturel est confirmé. La consommation privée a ralenti. Les investissements en biens d’équipement et en construction se sont légèrement redressés. Comme le reste de l’Europe, la Suisse a souffert de la guerre commerciale américano-chinoise et de la stagnation industrielle qui en a résulté.

La BNS prévoit une croissance pour 2019 comprise entre 0,5 à 1,0% et légèrement supérieure en 2020

Le risque de déflation est réel en Suisse, où la BNS anticipe une inflation de seulement 0,2% en 2020. Sa politique n’a peu évolué depuis sa décision de janvier 2015 de supprimer le taux plancher des 1.20 sur l’EUR/CHF. Le taux cible de la BNS est resté à -0,75% et la BNS continue d’intervenir sporadiquement sur le marché des changes. Elle qualifie toujours le CHF de monnaie surévaluée, il s’agit surtout d’une interprétation en terme nominal.

En raison de la faiblesse de l’inflation Suisse, la survalorisation du franc, en termes réels, reste relativement modérée. Selon les dernières données de la Banque des règlements internationaux, le CHF n’est surévalué que de 5% en termes réels. On est bien loin de la rhétorique alarmiste de la BNS. D’ailleurs, lors de la dernière baisse de l’EUR/CHF, il a semble-t-il rebondi sur les 1,08 sans que la BNS n’ait eu à intervenir sur les marchés des changes.

Selon les dernières données de la balance des paiements, il semble également que la Suisse commence à assister à des sorties nettes de capitaux. Le taux fortement négatif du CHF décourage les achats de CHF comme valeur refuge, du moins en période d’appétit pour les actifs risqués.

Source: Bloomberg

L’économie suisse continue de faire face à de nombreux obstacles, même si des signes de stabilisation apparaissent. Les indicateurs avancés restent incertains mais ont cessé de baisser en octobre. L’indice PMI composite s’est établi à 49 en octobre, en forte hausse après les 43,4 du mois de septembre. L’indicateur avancé du KOF Swiss Economic Institute a également légèrement rebondi (graphe), passant de 93,1 en septembre à 94,6 en octobre. La question qui se pose maintenant est de savoir si la hausse de ces indicateurs est temporaire ou si elle annonce une accélération de l’économie suisse.

Selon les données de la Commodity Futures Trading Commission, les spéculateurs demeurent toujours vendeurs de CHF. Le positionnement ne s’est que très légèrement dégradé ces dernières semaines.

Il semble encore trop tôt pour espérer une faiblesse durable du franc surtout contre l’euro.

 

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