En mars, la performance moyenne des caisses de pension de l’échantillon d’UBS s’affiche à -5,61% après déduction des frais.

Le mois de mars a été particulièrement difficile. Le coronavirus n’a pas de frontière et n’accorde aucun répit aux gouvernements. Après l’Asie et l’Europe, la contagion atteint les Etats-Unis et la crise sanitaire force les gouvernements à mettre leurs économies en berne.

Les annonces faites par les banquiers centraux et par les politiques semblent apaiser les esprits mais la réalité rattrape vite la fiction. Les entreprises des secteurs de l’hôtellerie, du tourisme et de l’aviation sont particulièrement touchées. A cela s’ajoute la guerre du pétrole qui n’arrange pas les affaires des compagnies du secteur. La finance n’est pas épargnée et les annonces faites pour que les bancaires ne versent pas de dividendes et que les assurances ne gâchent par leurs réserves sont évidemment mal perçues par les investisseurs. Les petites et moyennes entreprises, elles aussi, se retrouvent dans un très mauvaise posture et le recours au chômage partiel ne fait qu’atténuer une partie de la perte financière.

Les économistes se penchent sur les différents scénarios de reprise et les lettre «V», «U» ou «L» ne sont que des figures de l’esprit mais qui, au fond, ne cache pas que la récession sera quand même douloureuse, qu’elle soit longue ou courte.

En moyenne, les caisses de pension suisses de l’échantillon affichent donc une baisse de 5,61% sur le mois. Aucune caisse n’affiche de performance positive durant ce mois. Le meilleur résultat est de -2,67% (grande caisse de pension) et le plus mauvais est de -10,74% (petite caisse de pension).

Les chiffres des différentes classes d’actifs montrent que seuls les hedge funds et le Private Equity/Infrastructure délivrent une performance positive, respectivement de 0,19% et 0.97%. Il faut tout de même tenir en compte que l’évaluation de ces deux classes d’actifs n’intègre pas, à notre avis, les fortes baisses des marchés cotés en bourse.

Les actions globales sont les plus mauvais élèves suivis par les actions suisses, qui résistent relativement bien grâce au fait que nombre de secteurs durement touchés ne sont que peu ou pas représentés dans le SMI ou le SPI. Les obligations n’échappent pas à la tendance baissière et perdent plus de 4,5%. Enfin, l’immobilier accuse le coup et se retrouve pour le deuxième mois consécutif en baisse (-1,25%).

Source : Pictet Asset Management

Les indices Pictet attestent de la forte baisse de tous les actifs cotés en bourse. L’indice le plus fortement représenté en actions, LPP 60, perd plus de 9%.

Le ratio risque/performance sur les 36 derniers mois se situe à 0,46, en forte baisse par rapport à février (1,20). La valeur la plus élevée se trouve chez les grandes caisses de pension (0,60) alors que les petites caisses de pension n’enregistrent que 0,36. Au milieu se trouvent les caisses de taille moyenne avec un ratio de 0,47.

Les structures de placement ont été fortement influencées par la tenue des différentes classes d’actifs. La part des placements alternatifs a, pour conséquent, légèrement augmenté. A noter que la part des liquidités a pris du poids chez les petites caisses de pension.