Si ce week-end vous avez choisi de vous concentrer sur les médias du monde entier plutôt que de sortir profiter du soleil, vous vous êtes sûrement rendus compte que l’obsession du moment, c’est la « seconde vague de COVID19 » qui nous occupe. Ça et les vidéos d’un gamin en costume trop serré qui nous explique comment on est stupide ne pas faire comme lui, à savoir ; bosser pour Melius. Mais si l’on se concentre sur les nouvelles du week-end on se sera vite aperçu que les chiffres de l’OMS laissent supposer que la seconde vague de COVID est belle et bien là. Bien que pour que ça soit une seconde vague, il faudrait déjà que la première soit redescendue sur le sable, ce qui est loin d’être le cas dans des pays comme les USA ou le Brésil. Par contre ça à l’air de repartir de plus belle en Allemagne.

L’Audio du 22 juin 2020

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Mais globalement ça va

Par contre, même si l’on sait que ça reste très présent – voir encore un peu plus présent – pour le moment les bourses mondiales semblent ne pas vouloir replonger dans le catastrophisme et tente de se rappeler que les banques centrales sont nos amies et que les gouvernements du monde entier vont se donner la main pour empêcher les économies de se kracher. Enfin, normalement.

Si l’on se rappelle ce que l’on a vécu au début de la crise du Coronavirus, on se rappellera que pendant un moment on a cru que ce n’était pas si grave et que c’était une grosse grippe. Et puis tout d’un coup tout est parti en vrille. Nous sommes en train de vivre un peu la même situation. On regarde les chiffres, on se dit que ça va aller, que ça va aller. Puis on espère vraiment que ça va aller, parce que si ça ne va pas, on va être très très mal. Et on essaie de se rappeler que les banques centrales sont nos amies. On se le rappelle très très fort.

On respire et on se calme

En tous les cas, pour le moment, ça à l’air d’aller, on tient le coup. Pour ceux qui ont un peu suivit l’évolution des marchés hier – oui, tout était fermé, mais comme les futures traitent tout le week-end, si on ne sait vraiment pas quoi faire de nos vies, on peut encore observer ce que pensent les autres investisseurs pendant le week-end – DONC, le future S&P était en perdition pendant la journée de dimanche. Dans la foulée des annonces de l’OMS, on a senti que ceux qui n’étaient pas au bord de leurs piscines commençait à douter. Pendant un bref instant les futures étaient en baisse de plus de 1.3%. Je vous rassure de suite, à quelques heures de l’ouverture officielle de la semaine, nous sommes revenus en terrain positif, parce qu’on se dit quand même que tous ces plans de secours doivent quand même servir à quelque chose à la fin.

Et pourtant, ce matin en lisant les nouvelles du jour, j’ai été frappé par le nombre de « stars de la finance » qui ont un avis hyper-prudent sur les marchés. Le thème qui revient souvent est la déconnexion entre la réalité de l’économie actuelle et le rebond des bourses mondiales. Bien des intervenants médiatiques de ces dernières 48 heures s’inquiètent de voir cette dichotomie massive qui ne tient qu’en se basant sur le principe qu’un jour ou l’autre, la vraie économie va finir par recoller au peloton. Une question reste posée : « combien de temps serons-nous capables d’attendre un signe de vie concret de la vraie économie ? » – difficile d’y répondre actuellement – surtout que l’on est capable de tourner la veste à la vitesse de la lumière. Toujours est-il qu’entre dimanche après-midi et ce matin les futures sont repassé en terrain positif et ce n’est pas les 183’000 nouveaux cas de COVID qui ont été annoncés par l’OMS hier qui vont y changer quelque chose. On ne change pas une équipe qui gagne et les bourses mondiales ne veulent pas lâcher le morceau. Pour l’instant.

Au milieu de nulle part

Nous voici donc au milieu de nulle part. On ne va parler encore une fois du rebond stratosphérique que l’on vient de vivre, mais disons que le marché semble rester très fort et personne ne veut rendre les armes. La peur du FOMO (peur de rater le train) reste encore très présente. Même après 45% de rebond. Nous avons donc terminé la semaine dernière dans le calme le plus absolu et la fameuse quadruple échéance qui nous avait occupé ou préoccupé vendredi n’aura finalement accouché de rien du tout. Ce matin nous entamons la semaine comme d’habitude : en hausse.

En tous les cas, les futures pointent vers la hausse et dans la nuit, le Japon et la Chine ont entamé la semaine avec une progression de 0.3% pendant que Hong Kong était en baisse de 0.4%. Du côté du pétrole, le baril a frisé les 40$ durant le week-end et se retrouve en embuscade pour la semaine qui nous attend. À l’heure où je vous parle, le baril est à 39.58$. Pendant ce temps, l’or est embuscade à 1767$ et se rapproche de plus en plus de son niveau de cassure, niveau qui devrait lui ouvrir les portes du paradis. Est-ce que c’est pour cette fois ? Allez savoir. Disons simplement qu’il essaie de se faire le plus discret possible en espérant que personne ne le remarque pendant qu’il casse les 1800$.

Nouvelles du jour

Comme je le disais plus haut, ce week-end on aura beaucoup entendu parler de ces stars de la finance qui annoncent la prochaine correction. Mais en dehors de cela, les intervenants vont tout de même se concentrer sur les chiffres du COVID qui nous arrivent, histoire de voir si cela empire de façon inquiétante ou pas. Et puis, mis à part ça, on parle beaucoup de Trump dans les médias. Le Président a lancé son premier gros meeting de campagne post-COVID et la salle était à moitié vide. Ce qui a donné lieu à une vague de quolibets et des commentaires acerbes de la part de ses détracteurs qui pensent que Joe Biden a déjà gagné.

La presse dans sa grande majorité est en train de tenter d’avoir la peau de Trump, tout en faisant une énorme place à Bolton dans les médias pour qu’il puisse promouvoir son bouquin. Ce qui est fascinant dans cette histoire, c’est que tout le monde semble donner du crédit aux paroles de ce super-connard, tout en oubliant qui il est réellement. On peut imaginer la frustration que cet homme de pouvoir a ressenti en se faisant virer comme un malpropre et l’on peut se dire qu’il faudrait pendre ses paroles avec des pincettes, mais non. Bolton est soudainement presque considéré comme un mec bien. Tout comme Biden d’ailleurs. En dehors de toutes les casseroles que le futur-président se traîne, durant les 8 ans de mandat d’Obama, la planète entière s’est foutu de lui à cause du nombre incalculables de conneries qu’il a faites ou dites sur ces 8 années. Mais aujourd’hui, Trump a tellement déchainé la haine contre lui que l’Américain moyen est prêt à élire le premier idiot venu ou écouter le premier des « faucons » pour se satisfaire de voir Trump partir. On peut quand même se demander pourquoi, dans un pays qui compte près de 330 millions d’habitants, on n’arrive pas à trouver mieux que ces deux choix qui se rapprochent plus d’un choix entre la peste et le choléra.

Comme un lundi

Nous sommes donc lundi et le début de la semaine semble être aussi calme que le milieu de la semaine dernière. On vérifie les chiffres du COVID, on se pose des questions sur la suite et on attend de voir. Les futures sont en hausse et on n’attend rien de spécial côté économique. Il y aura plein de types qui bossent pour la BCE ou la FED qui parleront un peu partout dans le monde. On ne sait jamais ce que cela peut donner, mais pas forcément grand-chose.

Il va donc falloir attendre un peu plus loin dans la semaine pour voir ce qui se passe, mais pour le moment c’est très calme et l’on ne sait toujours pas quoi penser sur la suite du Coronavirus et son influence sur les marchés. Par sûr que l’on en sache plus ce soir, mais on sent bien que tout peut basculer d’un jour à l’autre et ce, dans un sens ou dans l’autre.

Il me reste à vous souhaiter un beau lundi et on se revoit demain avec, j’espère, un peu plus de matière à se mettre sous la dent et avec autre chose à dire et lire que les paroles de cet idiot de Bolton. Pour le moment, c’est l’été et il temps d’aller en profiter. À demain.

Thomas Veillet

Investir.ch

“The supreme art of war is to subdue the enemy without fighting.”

 

Sun Tzu