Les lendemains de jours fériés sont toujours difficiles. Surtout quand le jour férié n’était pas sous nos latitudes, mais aux USA. On a l’impression que soudainement on redécouvre qu’il y a une vie en dehors des marchés américains, mais en même temps, même si les marchés européens ont traité normalement hier et même plutôt en hausse, on se demande si c’est vraiment sincère et si ce n’est pas juste de la manipulation en attendant le retour des Américains. Pour autant qu’ils reviennent, puisque tout le monde est terrorisé qu’ils aient pu profiter de l’occasion pour se refiler le COVID parmi. Mais au-delà du COVID que l’on continue d’agiter comme une marionnette alors que plus personne ne sait quoi en penser, les intervenants sont en train de se demander deux choses ; la première c’est de savoir si nous sommes dans une bulle et si elle est en train d’exploser. Et l’autre est de savoir si, finalement, toute cette hausse était encore plus artificielle que l’on pensait, puisque si l’on en croit les rumeurs, c’est tout à cause des Japonais si l’on est monté si haut, si vite. Pour être franc, ce matin tout le monde s’interroge et cherche des réponses, mais ce n’est pas certain que nous puissions les trouver. Nous allons devoir nous contenter d’observer le comportement des marchés US, en espérant que Softbank ne décide pas de tout vendre ce mardi. Quoi qu’il en soit, les futures sont indiqués à la hausse et on dirait que tout le monde semble vouloir se calmer et reprendre une vie normale. Qui sait, dans trois jours on reparlera peut-être de plans de stimulus et d’excès de liquidités en battant les plus hauts de tous les temps.

L’Audio du 8 septembre 2020

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L’Europe en folie

En l’absence des Américains, les marchés européens ont décidé (pour une fois) de ne pas faire de complexes. Les indices principaux du vieux continent, j’ai nommé : le CAC et le DAX, se sont allégrement envolés de 2%. Selon les experts locaux, il n’y avait tout simplement pas de vendeurs et des volumes qui étaient proches du néant. La priorité semblait être de ne pas se laisser abattre et de se dire que si les Américains ne laissent pas tout tomber en revenant de week-end, les indices européens seraient prêts pour tout casser à la hausse. Et c’est le cas, les indices français et allemand sont parfaitement placés pour s’envoler et casser les résistances qui les maintiennent sous cloche depuis des mois. Alors ? Est-ce que la faiblesse soudaine et sûrement momentanée de l’Euro/Dollar va permettre aux deux compères d’aller tester des terrains que l’on n’a plus fréquentés depuis un moment ?

On l’espère. Enfin, JE l’espère, ça ferait plaisir de voir monter autre chose que des titres technologiques américains. On peut rêver et tant que le BREXIT ne vient pas mettre les pieds dans le plat, que les Japonais ne nous font pas un coup tout pourri, il y a bon espoir. En ce qui concerne le BREXIT, selon ce que l’on peut en lire, ça à l’air de partir en vrille à nouveau puisque Boris Johnson semble vouloir faire machine arrière sur certaines parties de l’accord. Mais je vous avoue que je n’ai lu l’article en question qu’en travers. Et encore, c’est un gros travers, parce que pour être franc, on a quand même l’impression que tout le monde s’en fout de plus en plus de cette histoire. Sérieusement, les Anglais n’ont jamais été dans l’Europe de toute façon. Ils n’ont jamais accepté la monnaie, n’ont jamais roulé du même côté de la route, ont continué à vendre des sauces à la menthe pour manger avec de la viande bouillie et ils ont persisté à appeler des Opel, des Vauxhall. Pourquoi est-ce que l’on ferait un drame s’ils n’étaient plus dans l’Europe ? Sans compter que l’Europe ne ressemble plus à rien depuis bien longtemps, sachant que mis à part une tripotée de politiciens de tous bords qui veulent encore toucher leurs jetons de présence, même s’ils ne sont jamais allés à Bruxelles de leur vie, ça n’intéresse plus personne. Alors pourquoi ne pas dire « STOP », on conserve l’Euro et on retourne chacun chez soi, ça marche pas, ça marche pas. Et accessoirement, vous arrêterez de nous les briser avec votre BREXIT.

Bref, hier l’Europe est montée et on attend de voir ce que vont faire les Américains tout à l’heure.

L’Asie en mode stabilisation

Ce matin le « maître mot », c’est le mot « stabilisation ». On ne sait toujours pas trop quoi penser de cette histoire de baleine japonaise et la grosse angoisse serait de découvrir officiellement que c’est vrai. Parce que dans ce cas-là, ça veut aussi dire que ces mecs-là font et feront ce qu’ils veulent du marché, dans un sens comme dans l’autre. Et que les Américains ont plus ou moins perdu la main sur Wall Street. Mais on en reparlera. Pendant ce temps, les chiffres économiques au Japon sont immondes, comme d’habitude et le Nikkei est légèrement en hausse, comme s’il n’était pas vraiment concerné et les deux autres indices sont légèrement en baisse. La Chine est toujours coincée dans son range latéral et se demande comment elle va faire pour démarrer dans un sens ou dans l’autre, bien que l’hypothèse d’une baisse doit être clairement exclue dans les hautes sphères du parti.

L’or se traîne lamentablement et autant on ne parlait que de ça il y a quelques semaines, autant on semble s’en désintéresser aujourd’hui. Par contre on parle beaucoup plus du pétrole, puisque les Saoudiens sont entrés en période de soldes, puisqu’ils sont, semble-t-il, inquiet d’une certaine baisse de la demande et des tensions résurgente entre les USA et la Chine, sans compter le COVID qui revient. Enfin, le COVID qui revient surtout dans les journaux. Néanmoins, les Saoudiens ont des frais et il faut faire rentrer du cash dans la machine à billets, sinon on ne pourra pas commander des Rolls violettes avec l’intérieur kaki et des tapis de sol brodés à la feuille d’or, tout comme les Lamborghini Hurracan Performante vert pomme avec des jantes plaquées or. Le baril est donc sous pression et frise les 39$ ce matin, pendant que l’once d’or est à 1929$ dans un désintérêt total, puisqu’il y a même un journal qui parle de la surperformance de l’argent par rapport à l’or – un crime de lèse-majesté – serait-on en train de revenir à l’époque des Pharaons où l’argent était mieux considéré que l’or ?

Nouvelles du jour

Dans les nouvelles du jour, on parle de Trump qui veut se « séparer » de la dépendance américaine à la Chine. On se réjouit de voir Nike fabriquer ses Air Vapor dans la grande banlieue de Los Angeles. Pendant ce temps, le candidat Trump accuse Biden de politiser l’arrivée éventuelle d’un vaccin. Et Biden accuse Trump de faire pareil – on voit le niveau extrêmement élevé de la campagne, sans compter que la petite-nièce de Ben Laden s’est offert en soutien de Trump, estimant qu’il doit absolument être réélu si l’on veut éviter un nouveau 11 septembre. Ça vole extrêmement haut, c’est le cas de dire. On se réjouit de voir Nabilla prendre position sur la campagne.

Graphique de Softbank – Source : Tradingview.com

Ailleurs on notera que le titre de Softbank est sous pression depuis qu’ils ont été identifiés comme « la baleine », on peut presque prendre ça comme une vengeance du marché. Et puis l’opposante Bélarusse, Maria Kolesnikova aurait été enlevée par des hommes masqués, pendant que l’opposant Russe, Navalny sort du coma en Allemagne. Les Chinois et les Indiens continuent de se fritter dans l’Himalaya, cette fois ça serait les Indiens qui auraient tiré des coups de feu. Ils ont donc visiblement trouvé comment les armes à feu fonctionnaient après avoir tenté d’envahir la Chine avec des gourdins.

Les chiffres du jour

Les Américains sont de retour aujourd’hui et ils ont l’air motivés. Les futures sont déjà en hausse de 0.7% et ce ne sont pas les chiffres des emplois non-agricoles en France ou le Trade Balance en Allemagne qui devrait faire dévier les Américains de leur trajectoire. Le test grandeur nature pourra donc avoir lieu cette semaine et d’ici vendredi, on devrait savoir qui est le « taulier » à Wall Street, les fonds américains et les gars qui mènent la barque au Sud de Manhattan depuis 130 ans ou est-ce que les Japonais sont en train de leur fait un Ippon qui va les mettre au tapis pour le compte et leur expliquer le concept des dérivés une fois pour toute ? Il faut dire que les bourses mondiales n’ont toujours pas compris. Pourtant après que le LTCM nous ait pété à la figure, on pensait que la leçon avait été retenue. Mais 10 ans plus tard on remettait ça avec le Subprime, faudra-t-il une version japonaise de tout ça pour que l’on comprenne et que l’on applique la théorie du « jamais deux sans trois » ? Je n’en sais rien, mais il n’a jamais été aussi évident que dans la finance, on n’apprend rien et que l’on oublie tout.

Passez une très belle journée et on se revoit demain à la même heure.

Thomas Veillet

Investir.ch

“Wall Street is the only place that people ride to in a Rolls Royce to get advice from those who take the subway”.

 

Warren Buffett